Marrant que ceux qui croient au complot ne sont pas des toulousains ayant vécu près de l’usine AZF. Personnellement, j’ai vécu à la cité U Daniel Fauché pendant trois ans, à quelques pas d’AZF (81-85)... sur les portes de nos chambres étaient affichées les consignes en cas d’alarmes, les comportements à avoir selon les différents types de sonneries des sirènes... et chaque fois qu’il y avait un « BOUM ! » un peu suspect, nous disions « ça y est AZF a explosé... ».
Si un groupe terroriste avait voulu commettre un attentat, c’est dans l’usine d’à côté qu’il aurait été fait, car la SNPE recèle un stock important d’ypérite, le fameux gaz moutarde. D’ailleurs, des journalistes de la dépêche ont montré quelques temps après l’explosion d’AZF qu’on pouvait y pénétrer sans problème. Et pour le coup, là, un attentat aurait fait sans problème des milliers de morts...
Pour mémoire, un incident qui lui n’a pas défrayé la chronique s’est produit plusieurs mois après AZF dans le hanger d’un paysan. Explosion d’un stock de nitrate d’ammonium, hangar parti en fumée... quelques lignes et une photo dans un quotidien régional... pas même une allusion à AZF
!!
Normalement, à l’heure de l’explosion, j’aurais dû me trouver sur la rocade, me rendant habituellement à l’université de toulouse le Mirail à 10h30 ce jour là. Ayant la crève, j’avais retardé mon départ...et bien que vivant à un peu plus de 20km au sud d’AZF, l’explosion, que j’ai prise pour un bang supersonique, a ouvert la porte de la maison où j’habitais. Quand j’ai voulu me rendre à l’UTM, j’ai été bloqué à une dizaine de bornes par des policiers qui déviaient la circulation, mais à la vue des véhicules que je croisais dans le sens inverse et de la tête des gens, j’ai compris qu’il s’était passé quelque chose ... c’est sur I-télé en rentrant chez moi que j’ai appris la nouvelle.
Alors, autant je ne crois pas à la VO sur les attentats du 9/11 - sans pour autant donner raison aux thèses les plus barrées - je pense, comme beaucoup de toulousains, qu’il s’agit d’un accident industriel, qui était prévisible compte tenu de la vétusté des lieux et du recours massif aux travailleurs intérimaires qui, contrairement aux vieux ouvriers d’AZF, ne comprenaient pas forcément la réalité de la dangerosité du site.