@lucsaint
Pour qu’il y ait
propagande, il faut qu’il y ait des intentions politiques très
précises. Ce qui me frappe plutôt, lorsque je considère
l’occident, c’est une sorte d’impuissance à définir des objectifs
précis. Prenons le cas de la Libye : l’intervention a été décidée
dans une sorte d’improvisation parfaitement ridicule, les Américains
traînant les pieds, les Français et les Anglais s’illusionnant sur
une entreprise qui ne devait durer que deux ou trois semaines et
installerait durablement la démocratie. Pour finir, beaucoup de
morts, beaucoup plus sans doute que si on n’avait rien fait ; un pays
complètement désorganisé, désormais à la botte des islamistes.
Beau résultat ! La même chose recommence avec la Syrie : le
ministre des affaires étrangères s’excite jusqu’à l’hystérie sur
la même thématique humanitaire qui plaît au bon peuple, mais cela
est-il sous-tendu par des intérêts politiques très clairs ? On
peut en douter. C’est bien la même politique de gribouille.
En
revanche, j’observe une très forte perméabilité des populations
occidentales, de la française en particulier, à la propagande
islamistes. Des gens qui ont été très indifférents à ce qui se
passait dans le Cambodge de Pol Pot, naguère en Birmanie et
actuellement encore au Tibet, se passionnent d’une manière absolument
démesurée pour une question palestinienne dont ils ignorent à peu
près tout mais dont la propagande a été abondamment relayée ces
dernières années par Le Monde Diplomatique ou Antenne 2.
L’affligeant bouquin de Hessel, en forme de philosophie politique
pour les crétins, a aussi admirablement fonctionné. Si ces media ou
publications en occident organisent bien, de fait, ce qui constitue une véritable propagande,
elle ne nous est guère favorable, c’est le moins qu’on puisse
dire.Tout se passe donc comme si nos contemporains étaient entrés dans
une sorte de névrose masochiste qui les induit désormais à vouloir
collaborer avec leurs pires ennemis.