François Bayrou
En 1993, il est nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur. Il propose une réforme de la loi Falloux,
qui aurait déplafonné la possibilité, pour les collectivités locales,
de subventionner les investissements des établissements d’enseignement
privé. Le 24 janvier 1994,
près d’un million de manifestants s’en prennent à ce projet, pour
défendre l’école laïque. La méthode de François Bayrou est alors
critiquée à droite comme à gauche. Finalement, le Conseil
Constitutionnel rejette le projet de François Bayrou.
Bien qu’il ait soutenu Édouard Balladur lors de l’élection présidentielle française de 1995
et qu’il ait fait partie de son comité politique aux côtés de Nicolas
Sarkozy et François Léotard, et qu’il se soit opposé au projet de
référendum sur l’éducation proposé par le candidat Jacques Chirac, il obtient dans le premier gouvernement d’Alain Juppé
un portefeuille élargi à l’enseignement supérieur, à la recherche et à
la formation professionnelle. Il perd la responsabilité de la Formation
professionnelle dans le deuxième gouvernement Juppé, mais reste à l’Éducation nationale jusqu’à la dissolution de 1997 ; l’élection est remportée par la gauche plurielle.
Durant son ministère, François Bayrou dirige une réflexion
approfondie sur la condition des professeurs et des élèves qui inspire
les documentaires de la réalisatrice Marie-Françoise Desmeuzes8.
Il conduit une réforme du collège, réforme les études supérieures
(semestrialisation des études, semestre d’orientation en première année,
création d’universités de professionnalisation technologique), met en
place le baccalauréat actuel (filières S, ES, L, STT, STL et STI),
introduit les langues vivantes à l’école primaire.
L’opinion retient, de la présence de François Bayrou à ce ministère,
après sa réforme avortée en faveur de l’enseignement privé où il avait
été accusé de vouloir « réformer à la hussarde »9, sa méthode de réforme prudente et concertée avec les organisations syndicales (ce que critiqueront, puis approuveront Claude Allègre et Jack Lang10).
Roger Fauroux, qu’il avait chargé de présider une commission sur la
réforme de l’école était néanmoins critique, déclarant que François
Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière »9.