Comme le dit sagement l’auteur en conclusion, une hirondelle ne fait pas le printemps, ni un sondage l’élection. Pour autant, l’analyse me parait cette fois largement juste : ce matraquage médiatique en faveur des deux favoris des média commence sérieusement à taper sur le système des électeurs, et ce d’autant que le moins que l’on puisse dire, c’est que cette partie de ping-pong ne vole pas haut.
François Bayrou a au moins le mérite de la constance ; même si personne ne parle de son programme, tout le monde connait plus ou moins les grands axes de son projet : produire en France, réduction des déficits, moralisation de la vie publique, soutien à l’instruction. Sur ces domaines, il est respecté et indiscuté. Comme il reste sagement au dessus de la foire d’empoigne des autres candidats, il apparait aussi plus « présidentiable » dansla mesure où les français ont envie de candidats qui proposent des solutions aux problèmes, plutôt qui s’écharpent sur des points de détails politiciens.
Théoriquement, M Le Pen et JL Mélanchon auraient aussi pu bénéficier de ce mano à mano, mais M Le Pen est plombée par son projet économique intenable, et par sa claire erreur tactique lors du débat sur France 2, tandis que Mélanchon, par ses propos souvent très outranciers, effraye un électorat qui pourtant partage son diagnostique. A l’inverse, E Joly, qui fait plus une campagne sur le fond, semble bénéficier d’un regain d’intérêt, et pourrait à mon avis revenir vers un score plus conforme au poids de son électorat.
Cette campagne est loin d’être jouée, et l’entrée dans la période d’égalité de traitement médiatique mi-mars pourrait encore réserver quelques surprises.