en 2005, à quelques semaines du referendum, rares étaient ceux qui auraient parié quelques dollars sur le non. Et pourtant…
Je plussoie vigoureusement et, depuis peu, je me prends à y croire. Ça ressemble furieusement à l’enfumage généralisé auquel on a eu droit à l’occasion de ce fameux référendum.
Je lisais la toile, j’écoutais les merdias dominants et je ne comprenais rien : le net est-il donc si peu représentatif, me disais-je ?
Les sondages et tous les penseurs autorisés nous assénaient en boucle ce que nous allions voter, à savoir oui.
Ça ne faisait pas l’ombre d’un doute, seuls les incommensurablement stupides voire méchants, de toutes façons nuisibles allaient s’y opposer. Le oui allait l’emporter c’était l’évidence, nous n’avions plus qu’à nous rendre aux urnes, serviles et tranquilles, pour faire comme on nous disait de faire : soit que nous soyons sensibles à la flagornerie « les gens intelligents et généreux voteront oui », soit que nous soyons intimidables : « attention c’est très mal, très dangereux et nuisible de voter non ».
C’est là que j’ai définitivement compris la finalité des sondages (et de la déferlante merdiatique) : manipuler les 37% de ceux qui font comme le plus grands nombre.
A toute fins utiles, je résume l’expérience de Asch :
Un groupe d’étudiants de 17 à 25 ans participent à un
prétendu test de vision. Tous les participants sont complices avec
l’expérimentateur, sauf un : le sujet de l’expérience
On demande de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série
d’affiches et de se prononcer quant à celle qui est égale à une ligne modèle (et il n’y a aucun doute possible). Les complices s’expriment d’abord et donnent à l’unanimité
la même fausse réponse. Le sujet répond le dernier.
37 % des sujets se
conforment à la mauvaise réponse unanimement donnée par les
complices
lien plus détaillé
vidéo du test
Alors je me dis que si Mélenchon parvient à se faire entendre, que nous sommes assez nombreux le 18 Mars, que l’on parvient à briser l’unanimité du groupe… Peut-être, alors, allons nous avoir droit non pas à un deuxième 2002 - qu’on brandit en épouvantail à bien pensant - mais à un deuxième 2005.
Nom de l’Autre ! Que j’aimerais ça !