En outre, vous pouvez ironiser autant que vous voulez sur le très faible nombre de locuteurs de l’espéranto, il n’en reste pas moins que c’est la solution la plus efficace, la plus rationnelle, la plus juste pour toutes les langues, et que cela a été confirmé par un rapport officiel, le rapport Grin, mis au placard parce que non conforme au dogme du plurrilinguisme. C’est en outre une solution facile à développer en une génération, ou en trois ans pour les interprètes hautement qualifiés de l’UE.
Croyez-le ou pas, j’apprécie l’enthousiasme européen des récents sites comme Newropeans, Taurillon et les autres, mais un brin de naïveté juvénile (les sites sont jeunes) vous empêche de voir la réalité. En outre, ces sites ne sont-ils pas tous subventionnés par l’UE ?
Or, la réalité, c’est que nous sommes à deux doigts de voir en France l’anglais obligatoire à l’école comme en Italie. Déjà, l’initiation à l’école primaire à une langue étrangère s’est traduite par 90% d’anglais plus un zeste d’allemand, même près de l’Italie ou de l’Espagne, à la suite d’un accord entre la France et l’Allemagne pour se soutenir mutuellement. Et on a déjà programmé de commencer au CE2, puis au CP. Les parents n’ont plus aucun choix de langue, qu’on se le dise.
Votre modèle de plurilinguisme fait le jeu de l’anglais, c’est ce que l’on peut constater si on est objectif, si on quitte les rêves où tous les européens parleraient trois langues à un haut niveau. Redescendez sur terre, là où l’anglais se répand de plus en plus de façon hégémonique. La solution espéranto permettrait de disposer d’une langue facile, dont le vocabulaire est européen, pour communiquer entre européens, ce qui n’empêcherait nullement d’étudier une ou deux langues européenne, avec un vrai choix, dans une vraie diversité, et même de poursuivre Erasmus pour les étudiants à qui ce serait vraiment utile.
Alors que votre système 2-5-25 favorise outrageusement l’anglais, il suffit de voir le magazine Newropeans.
Qu’on se le dise, le temps n’est pas loin où il faudra appeler à la résistance civique pour refuser cette spécialisation précoce de l’école primaire dans le tout-anglais, par exemple en fournissant des certificats médicaux d’allergie à l’anglais (risques de dyslexie) ! Ou une dispense signée par les parents.