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Accueil du site > Actualités > Europe > Erasmus a failli ne jamais exister, il y a vingt ans

Erasmus a failli ne jamais exister, il y a vingt ans

Aujourd’hui, le programme le plus symbolique de la construction européenne est unanimement connu et reconnu d’un bout à l’autre de l’Europe. Pourtant si l’intérêt de ce programme paraît évident aujourd’hui, Erasmus a bien failli ne jamais voir le jour...

Voici donc résumés ci-dessous les principales dates et principaux événements qui ont conduit à l’adoption du programme Erasmus :

Janvier 1985 : comment tout a commencé
Une quinzaine d’étudiants issus des bureaux des élèves de cinq grandes écoles parisiennes s’affairent à l’organisation des premiers Etats généraux des étudiants européens (EGEE 1). Franck Biancheri représente Sciences po Paris et préside ce petit groupe. Principale difficulté à l’époque, contacter les étudiants européens ! Si cela paraît étonnant aujourd’hui, en 1985, contacter les dix ambassades des pays européens concernés était le préalable indispensable à toute action européenne...

Avril 1985 : les premiers Etats généraux des étudiants européens
EGEE 1 a lieu durant une semaine et réunit 350 étudiants européens lors de conférences réalisées dans les cinq écoles représentées et reçus dans les principales institutions de la République, grâce aux parrainages obtenus au plus haut niveau de l’Etat, à droite comme à gauche[2]. L’opération fut un succès aussis bien logistique que médiatique. Imaginez, réunir plusieurs centaines d’étudiants européens dans une Europe (déjà) sclérosée et largement moins facilement accessible qu’aujourd’hui... La grande conférence-débat de la Sorbonne fut l’occasion de rencontrer directement le commissaire européen chargé de l’éducation, mais aussi le chargé de préparation du programme ERASMUS[3].

Octobre 1985 : élection du premier Comité directeur d’AEGEE
C’est en octobre 1985 que fut élu le premier CD de l’Assemblée des Etats généraux des étudiants européens (AEGEE) que présidait Franck Biancheri, et qui allait compter dix mille membres trois ans plus tard.

1986 : année du décollage d’AEGEE
En l’espace d’une année, l’AEGEE passera de huit antennes locales en janvier 1986 à une trentaine. L’année 1986 verra également se dérouler avec succès les deuxièmes Etats généraux des étudiants européens (EGEE II), s’attirant la reconnaissance des dirigeants britanniques, français et allemands de l’époque, respectivement Mme Thatcher, M. Mitterrand et M. Kohl. L’année est propice aux rencontres avec des responsables à l’éducation de la Commission européenne. Enfin c’est également cette année là qu’AEGEE décida de soutenir le programme Erasmus qui était en train de se diriger tout droit vers le cimetière des beaux projets européens. Via des dizaines de conférences et de congrès dans les universités de l’UE, qui systématiquement informaient de l’existence du projet Erasmus, en passant par un lobbying politique au plus haut niveau, Aegee-Europe lança la première grande campagne citoyenne transeuropéenne de l’histoire de l’UE.

Début 1987 : du blocage d’Erasmus...
En ce début d’année et dans la perspective d’AEGEE III, et malgré plusieurs articles parus dans les principaux journaux des pays européens sur le thème lancé par Aegee-Europe dans ses manifestations, « Erasmus inspire les étudiants européens », il apparut de plus en plus clairement que ce programme risquait d’être définitivement enterré.
D’après le Conseil européen des ministres de l’Education, le problème était budgétaire ! Alors que le tout récent "objectif 92 de marché unique" venait d’être décidé, les échanges internationaux d’étudiants s’effectuaient alors majoritairement avec les Etats-Unis, et cela risquait bien de perdurer...
En fait, le problème n’était pas tant budgétaire que politique, pas au niveau des responsables politiques... mais à celui des hauts fonctionnaires. Les administrations des trois pays clés, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ne souhaitant pas que ce "domaine réservé" qu’était l’éducation se retrouve en dehors de leur contrôle national. Ce fut également la première leçon pour les fondateurs d’AEGEE sur le pouvoir "caché" exercé par les administrations publiques sur les politiques publiques... Et cela vaut également au niveau européen ! Quant aux syndicats étudiants nationaux, au mieux ils étaient indifférents, mais la plupart était tout simplement contre Erasmus.

Mars 1987 : à la rencontre Franck Biancheri / François Mitterrand
Début 1987, l’équipe d’AEGEE Europe, après avoir rencontré le premier ministre néerlandais Ruud Lubbers, le premier ministre belge, Wilfried Martens, et les conseillers d’Helmut Kohl, consciente du risque croissant de l’abandon d’Erasmus, sollicite un entretien avec le président Mitterrand par l’intermédiaire d’un contact bien introduit à l’Elysée. L’équipe était en effet informée par ses contacts à la Commission européenne que le pays clé dans l’adoption du programme était la France ; l’Allemagne et la Grande-Bretagne n’acceptaient de débloquer leurs budgets que si la France se lançait !

A défaut d’entretien, c’est un repas à la table du président qui fut proposé à l’équipe de l’AEGEE dans le cadre du trentième anniversaire de la signature du Traité de Rome.

Toute l’équipe mobilisée n’aura alors qu’un seul objectif : convaincre le Président d’appuyer la création du programme Erasmus. Et Franck Biancheri de raconter l’anecdote du Président visiblement mal informé, voire pas du tout, du risque d’échec d’Erasmus, qui les reçut comme un grand-père s’adressant à ses petits-enfants, leur contant l’histoire de la construction européenne. Et du courage qu’il lui fallut pour oser lui dire, en milieu de repas, que visiblement, il n’avait pas compris pourquoi ils étaient venus !

Et comment, dans une atmosphère pesante, et se voyant déjà raccompagnée sur le parvis par les gardes républicains, l’équipe fut agréablement surprise de voir un président changer radicalement d’attitude, à l’écoute, annoncer dès le lendemain aux médias qu’il soutenait ce programme, « et qu’il trouvait inacceptable qu’on ne puisse pas trouver les quelques millions d’écus pour le programme quand on en dépensait des milliards pour l’agriculture... ». Quelques semaines plus tard, le Conseil des ministres de l’Education adoptait Erasmus.

En conclusion, rappelons que :

1.
sans l’action décisive des étudiants d’AEGEE-Europe à l’époque, Erasmus aurait été rejeté une troisième fois par le Conseil européen des ministres de l’Education en 1987. Personne n’aurait su qu’il aurait pu exister. Et la vie de 1,5 million d’étudiants européens n’aurait pas été enrichie par leur expérience des autres Européens.
2. Le programme Erasmus fut un programme précurseur à l’époque, mais il était déjà dépassé en 1991. En effet, dès cette époque,Franck Biancheri ne cessa d’avertir la Commission européenne qu’il était important d’élargir le programme afin que ce ne soit pas 1% mais 10% de chaque génération qui bénéficie de cette école européenne.
3. Erasmus reste à ce jour le seul programme communautaire d’une envergure totalement européenne, et il fut créé il y a vingt ans. Pour tout dire : Erasmus est une politique qui est déjà bien ancienne. L’UE est bloquée aujourd’hui mais ce blocage est la conséquence d’une UE paralysée progressivement par un appareil institutionnel et bureaucratique obsolète, qui ne dépend d’aucun contrôle politique démocratique, et elle est désormais incapable de lancer de vastes projets mobilisateurs. Pour Franck Biancheri, l’UE d’aujourd’hui serait incapable de lancer Erasmus.
4. C’est pour trouver une alternative à l’impasse actuelle de l’UE, et à l’absence de renouvellement et d’ambition en matière de politique européenne dans le domaine de l’éducation, que Newropeans lance une opération spéciale, au sein du Newropeans Democracy Marathon 2007, intitulée : Erasmus a vingt ans : donnons-lui un enfant.

Si vous êtes intéressé pour co-organiser / participer au Newropeans Democracy Marathon 2007, et en particulier pour les 250 conférences de « « Erasmus a vingt ans : donnons-lui un enfant », n’hésitez pas à nous contacter à [email protected] .

Si Erasmus n’a pu exister que grâce à l’action décidée de quelques milliers d’étudiants européens en 1987, l’avenir d’
Erasmus et peut-être celui de l’UE dépend certainement du million et demi d’anciens Erasmus et affiliés !

David Carayol


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27 réactions à cet article    


  • (---.---.5.68) 18 janvier 2007 14:10

    Quand on s’est l’argent qu’il faut dépenser pour qu’un étudiant puisse suivre des cours dans un pays autre que le sien, même avec l’aide de l’Europe. Le projet Erasmus (remarque qu’ils sont allé chercher un obscur hollandais du 16e sciècle pour nommer ce projet) ne sert que d’alibi européens pour permettre à des enfants de riche d’aller plus facilement suivre des vacances, oups pardon je voulais dire cours, à l’étranger.


    • luisito luisito 18 janvier 2007 14:24

      Non ce n’est pas fait pour payer des vacances a des enfants de riche ! Ce programme s’adresse a tout le monde, boursier et non boursier et les aides sont inversment proportionnelles aux revenus des parents, comme toujours !

      Quand a l’aspect vacances, je vous ferai remarquer qu’il s’agit de passer un an de cours a l’etranger, et comme il s’agt de cours, ils sont evalues et sanctionnes pour avoir, de retour en france, le diplome que l’on a prepare.

      Donc effectviement certains prennent erasmus pour des vacances, mais si ils ne reussissent pas leurs examens en rentrant en france, c’est leur pb.

      De plus, meme si certains considerent que c’est des vacances, ou est le pb ! Pour l’etudiant il est livre a lui meme dans un pays etranger, parlant une langue pas toujours maitrisee avec une culture et des modes de vie differentes. Et en plus il faut suivre des cours dans ce pays !

      Et cela cela rend plus autonome, plus debrouillard, plus a meme de comprendre les europeens... bref c’est ensuite bcp plus valorisable sur un CV que de rester dans son petit confort en autarcie dans sa faculte francaise.


    • Jean-Christophe Loric jean-christophe 24 janvier 2007 01:02

      Si vous voulez savoir ce qu’erasmus m’a apporté voici un modeste témoignage en film. Pas du grand cinéma mais du sincère ! http://www.dailymotion.com/jcloric/video/x10e5a_erasmus-20-ans-uk-95  smiley


    • mortelfl (---.---.140.204) 2 février 2007 12:20

      Pour avoir beneficie d’Erasmus, je peux dire que pour moi qui suis issu d’une famille aux revenus modestes, ca m’a permis de suivre une annee d’etude en Angleterre, chose qui m’aurait ete impossible sans Erasmus. Parmi les amis francais que je me suis fait la-bas, certains n’avaient pas la bourse Erasmus et/ou nationale que j’avais et devaient quelquesfois payer les frais de scolarite (environ 4500 euros !!!). Pour ma part, vu le cout de la vie en Angleterre, j’ai meme du faire un emprunt etudiant de 3000 euros pour finir l’annee dans de bonnes conditions.

      Sans Erasmus, je serai aujourd’hui avec un travail mediocre en France (car j’y ai eu ma 1ere experience... 2,5 mois) alors qu’avec l’experience anglaise que m’a permis Erasmus, j’ai pu revenir travailler pour Airbus en Angleterre et continuer ensuite ma carriere dans le domaine que j’ai toujours voulu : le sport-automobile.

      Aussi et surtout, Erasmus permet de nous ouvrir l’esprit, de decouvrir des autres cultures et ca, ca n’a pas de prix. Vivre a l’etranger permet egalement de mieux se situer dans le monde en tant que francais et de mieux apprecier la diversite culturelle.

      En tout cas, l’investissement fait par l’Europe est extremement benefique car il aide les etudiants de chaque pays a apprendre a travailler ensemble et a mieux apprehender les echanges futurs entre les entreprises dans lesquelles ils travailleront plus tard.


    • Avatea Avatea 18 janvier 2007 14:39

      Pour y avoir participer, je peux dire que ce n’etait pas des vacances. Suivre et valider des cours en Allemand de même niveau d’exigence que pour les natifs du pays, c’etait quelque chose. Mes parents sont fonctionnaires (pas hauts fonctionnaires) et je ne suis pas un gosse de riche. Et surtout, Erasmus permet d’aller vivre vraiment dans une autre pays, pas seulement visiter en 15 jours pour simplement consommer. Bref, ça ouvre l’esprit.


      • Jeremy 18 janvier 2007 16:03

        Idem, jsuis pas gosse de riche (pere ouvrier, mere employee de caisse), et j’ai pu partir a l’etranger 6 mois...Suivre des cours en espagnol et anglais est loin d’etre evident...Par contre, l’expérience apportée est indéniable...Ce programme est excellent, et je connais de nombreux boursiers qui ont pu en bénéficier...alors pour les « gosses de riches », 42.5.68, on comprend que vous ne connaissez pas bien le sujet


        • Francki (---.---.91.222) 19 janvier 2007 11:41

          En effet Erasmus est une des rares réussites de l’Union Européenne. Il est grand temps d’aller plus loin et de généraliser la chose ! Et pas seulement pour les étudiants. Un Erasmus pour les jeunes, pour les vieux, pour les cadres etc etc.

          A tous les anciens d’Erasmus... partagez votre expérience pour aller plus loin : http://www.newropeans.eu/IMG/pdf/FR_PR001-2007.pdf


          • Krokodilo Krokodilo 19 janvier 2007 20:56

            Cet article pose comme axiome qu’Erasmus fait l’unanimité puis disserte sur son historique. Il aurait été bien plus intéressant d’expliquer à quoi peut bien servir Erasmus, d’en faire le bilan détaillé, de prouver qu’il mérite toutes les subventions qui y ont été englouties. C’eût été plus intéressant que cette emphase dans l’autosatisfaction.

            C’est dans sa propre langue que l’on pense le plus efficacement, en témoignent les récits des difficultés rencontrées par les étudiants qui en ont bénéficié. C’est donc dans sa propre langue que la formation professionnelle doit se faire. Qu’un stage ou deux à l’étranger soit utile pour certains post-docs ou profils très pointus, pourquoi pas, mais cela justifie-t-il toute cette infrastrucutre lourde et prétentieuse, et pleine d’autosatisfaction eurocratique ?


            • (---.---.41.35) 20 janvier 2007 13:53

              Oui, le bilan ne serait pas de trop.


            • (---.---.93.242) 22 janvier 2007 09:37

              @Krokodilo

              Je ne sais pas si vous avez fait de longues etudes et si vous avez fait 6 mois a l’etranger mais vous semblez un peu deconnecter de la realite.

              Les etudes ce n’est pas l’entreprise et on ne doit pas produire un travail efficace, mais formateur.

              Grappiller deux points de plus a un examen ne sert a rien (sauf pour les concours evidement). Il vaut mieux avoir eu des etudes formatrices que de bachoter des epreuves. Et donc meme si on pense plus efficacement dans sa langue, c’est beaucoup plus formateur de penser dans une autre langue !

              Donc en general faire un erasmus c’est plus d’effort que de rester en france. En plus on apprend d’autres methodes, d’autres cultures et grace a cela on devient plus efficace au travail, car plus a meme d’etre reactif face a un envirommenent inconnu.

              Donc effectivement on est moins efficace scolairement lorsque l’on fait une partie de ses etudes a l’etranger, mais ce n’est pas du tout le but d’une formation universitaire.


            • mortelfl (---.---.140.204) 2 février 2007 12:32

              Peut-etre que l’on est plus efficace dans sa langue maternelle mais apres 6 mois immergee dans une autre culture/langue/environnement, certains mots de la langue du pays d’etude prennent le pas sur leurs equivalents francais (en partie parce que l’on se forme dans notre sujet d’etude a l’aide de support en langue etrangere).

              Ensuite, l’experience de 6 a 12 mois dans le pays etranger donne une credibite a l’etudiant pour trouver un emploi dans le pays d’expatriation. La, je peux vous assurer qu’apres une 2eme annee a l’etranger, des fois on pense en francais, d’autres fois dans la langue d’adoption, d’autres fois en franglais pour ma part avec un trouble nomme par un de mes amis medecin comme etant la Vandaminite smiley.


            • Zenon (---.---.140.212) 20 janvier 2007 14:27

              Erasmus est une réussite, un des seul projets européens au sens profond du terme. Il ne s’agit pas d’un élan industriel, d’une coordination de gouvernement, d’un labyrinthe de normes émis par des technocrates lointains. Non il s’agit d’une aventure humaine et européènne.

              Etudier, depuis l’aurore de notre histoire, depuis ces jeunes romains parcourant la Grèce, signife découvrir la culture de l’autre, quitter le siens, s’immerger et revenir différent.

              Cette chance exceptionnelle est désormais offerte à tout étudiant du supérieur, quelque soit sa fortune, quelque soit sa filière. Beaucoup de mes amis ont fait cette expérience, ils sont revenus plus sages, plus tolérants et plus proches du rêve européen. L’Europe est le plus beau projet politique de ces dernières décennies, un défi que nul n’a jamais relevé : construire dans la paix une entité politique, économique et juridique de la taille d’un continent. Aujourd’hui, comme par le passé, cette fantastique entreprise est en panne. Mais demain, comme par le passé, le flamnbeau sera relevé. L’Europe fait partie de ces projet qui se relevent sans cesse. Aujourd’hi nous ne savons pas comment transformer un géant économique en géant politique. Demain l’Europe aura peut-être des partis pan européen comme le propose un groupe que j’ai eu le plaisir de croiser. http://newropeansaparis.blogspot.com/ Si vous vibrez encore pour une Europe démocratique, soyez curieux et passez les prochaines 5 minutes à parcouri leurs pages. Ils sont encore peu nombreux, mais leur combat semble sensé et interessant.


              • krokodilo (---.---.41.35) 20 janvier 2007 15:17

                Un groupe qui soutient l’anglais comme langue véhiculaire ne me fait pas du tout vibrer (ce qu’ils appellent le système 2-5-25, anglais et français comme langue de travail, puis 5 langues de débat, les autres sont les petites langues juste pour les mentionne...)

                Il serait tellement plus économique, plus rationnel, plus simple de promouvoir l’espéranto, seule langue internationale neutre, facile, et en plus européenne (pour le vocabulaire, car la grammaire est simple et internationale), et dans le respect de toutes les langues de l’Europe. D’ailleurs leur site, au lieu de déboucher sur un choix entre plusieurs versions linguistiques est en français mâtiné d’anglais : comments, view my profile, newsletters,read more, posted by, democracy marathon 2006, etc... On attend les cinq autres langues ! Bref, cet article sur Erasmus est surtout le prétexte à un coup de pub pour newropeans.


              • David Carayol David Carayol 20 janvier 2007 19:31

                Bonjour Krokodilo,

                Cet article n’est pas de l’autosatisfaction mais une rétrospective de l’adoption du programme Erasmus et un témoignage d’un des personnages clés dans l’adoption du programme Erasmus, Franck Biancheri. Il se trouve que Franck Biancheri est Président de Newropeans, et qu’il dénonce justement le fait que dès 3 ans après son adoption Erasmus était déjà ’démodé’, ce qu’il n’a cessé dès 1991 de rappeller systématiquement à la Commission européenne alors qu’il y était conseiller... Et justement pour preuve que Newropeans ne s’arrête pas à Erasmus, nous lançons 250 conférences dans toute l’Europe cette année pour discuter avec les premiers concernés, les étudiants de l’avenir de ce programme ! Dire qu’il suffit et il faut raisonner et travailler dans sa propre langue, pourquoi pas, sur une ile déserte isolée du monde et sans réseaux de communication, alors ? et à ce moment là pourquoi même apprendre l’Esperanto !? Enfin pour le coup du site en anglais de Newropeans, vous n’avez pas du bien regarder, il m’a semblé en voir 12, sur notre site www.newropeans.eu , mais c’est vrai qu’il faut faire l’effort de sélectionner la langue de son choix.. Et pour finir les 2-5-25 sont des langues qui existent et qui sont utilisées, 5 langues de débat c’est 69% de la population qui en parle au moins une des 5, on peut raisonnablement penser avoir des fonctionnaires et politiques européens parmi ces 69%, sachant que Newropeans souhaite que chaque document public soit traduit dans chaque langue des citoyens donc 25. Et combien parlent l’Esperanto déjà ? Ah aussi pour ceux intéressés Newropeans a un nouveau blog Erasmus 20 qui vous informera régulièrement sur l’opération Erasmus 20 et ses 250 conférences et sur l’actualité Erasmus. http://blogs.newropeans.eu/erasmus20/erasmus-is-20/ Pour l’instant il est traduit qu’en 7 langues, pardonnez moi ça fait que 2 jours que j’y travaille dessus, les autres devraient arriver bientôt, ou dès qu’on trouve les traducteurs bénévoles, car on est tous bénévole à Newropeans. Sincères salutations David


              • krokodilo (---.---.43.158) 21 janvier 2007 02:27

                Soit, mais mes exemples anglais provenaient tous de l’interface du magazine newropeans, qui lui n’a pas de liste déroulante de langues :

                http://www.newropeans-magazine.org/index.php

                Votre rétrospective aurait pu faire un bilan d’Erasmus, même succint, nombre d’étudiants en ayant bénéficié, pays d’origine et de destination, dans quelles formations, coût, etc.

                Par ailleurs, même les suédois qui ont poussé l’enseignement de l’anglais au maximum possible, excepté fusionner la Suède avec la GB, commencent à se rendre compte que le cerveau est pus efficace dans sa propre langue :

                http://www.sweden.gov.se/content/1/c6/03/74/78/95862bf9.pdf

                Quant à suivre les recherches dans sa branche, il serait bien plus rationnel de lire des traductions que d’obliger tous les chercheurs à se former en anglais, immense gaspilage en temps et en énergie que leurs concurrents américains ou anglais consacrent à leurs recherches ou à leurs loisirs.


              • krokodilo (---.---.219.197) 21 janvier 2007 12:54

                En outre, vous pouvez ironiser autant que vous voulez sur le très faible nombre de locuteurs de l’espéranto, il n’en reste pas moins que c’est la solution la plus efficace, la plus rationnelle, la plus juste pour toutes les langues, et que cela a été confirmé par un rapport officiel, le rapport Grin, mis au placard parce que non conforme au dogme du plurrilinguisme. C’est en outre une solution facile à développer en une génération, ou en trois ans pour les interprètes hautement qualifiés de l’UE.

                Croyez-le ou pas, j’apprécie l’enthousiasme européen des récents sites comme Newropeans, Taurillon et les autres, mais un brin de naïveté juvénile (les sites sont jeunes) vous empêche de voir la réalité. En outre, ces sites ne sont-ils pas tous subventionnés par l’UE ? Or, la réalité, c’est que nous sommes à deux doigts de voir en France l’anglais obligatoire à l’école comme en Italie. Déjà, l’initiation à l’école primaire à une langue étrangère s’est traduite par 90% d’anglais plus un zeste d’allemand, même près de l’Italie ou de l’Espagne, à la suite d’un accord entre la France et l’Allemagne pour se soutenir mutuellement. Et on a déjà programmé de commencer au CE2, puis au CP. Les parents n’ont plus aucun choix de langue, qu’on se le dise.

                Votre modèle de plurilinguisme fait le jeu de l’anglais, c’est ce que l’on peut constater si on est objectif, si on quitte les rêves où tous les européens parleraient trois langues à un haut niveau. Redescendez sur terre, là où l’anglais se répand de plus en plus de façon hégémonique. La solution espéranto permettrait de disposer d’une langue facile, dont le vocabulaire est européen, pour communiquer entre européens, ce qui n’empêcherait nullement d’étudier une ou deux langues européenne, avec un vrai choix, dans une vraie diversité, et même de poursuivre Erasmus pour les étudiants à qui ce serait vraiment utile. Alors que votre système 2-5-25 favorise outrageusement l’anglais, il suffit de voir le magazine Newropeans.

                Qu’on se le dise, le temps n’est pas loin où il faudra appeler à la résistance civique pour refuser cette spécialisation précoce de l’école primaire dans le tout-anglais, par exemple en fournissant des certificats médicaux d’allergie à l’anglais (risques de dyslexie) ! Ou une dispense signée par les parents.


              • David Carayol David Carayol 21 janvier 2007 20:44

                Bonjour Krokodilo,

                Merci de nous rajeunir mais je ne pense pas qu’on soit juvénile à Newropeans, et encore moins naïf ! Et pas non plus financé par l’UE puisqu’on est complètement indépendant de toute institution ou parti et financé exclusivement par nos membres pour Newropeans. Newropeans magazine qui contrairement à ce que vous semblez dire diffuse en anglais, mais aussi en allemand et en français et bientôt en espagnol est lui géré uniquement par des bénévoles, avec des contributions bénévoles ! Enfin pour l’apprentissage des langues, je n’ai rien contre l’esperanto, mais rien non plus contre l’anglais. C’est certainement regretable que les autres langues ne soient pas aussi enseignés que l’anglais, en même temps ça me paraît difficile de passer son temps à l’école à apprendre des langues. Autant apprendre la plus utilisée en premier qui est l’anglais, qu’on le veuille ou non et qu’on l’aime ou pas... Pour finir à Newropeans on propose 2-5-25, j’en ai parlé plus haut et on veut donner la possibilité à chaque citoyen européen de pouvoir avoir chaque information et document européen public dans sa langue. Ce n’est pas faire je crois le jeu de l’anglais, ni d’aucune langue. Ah oui et une question que je me pose pourquoi l’esperanto serait plus légitime qu’aucune autre langue ? En imaginant qu’elle soit imposée partout en Europe ce serait une forme d’hégémonie sur le continent non ? David


              • skirlet (---.---.21.81) 22 janvier 2007 01:09

                Bonjour,

                c’est intéressant, l’historique d’Erasmus. Cependant les affirmations que c’est une réussite, que son intérêt est indéniable demande un peu plus de preuves. Je voudrais connaître les statistiques sur ce programme : combien d’étudiants en ont bénéficié, dans quelles branches, quelle est la durée des séjours, quel est le prix par étudiant/par séjour, quel est le flux (pays d’origine - pays de destination), et le plus intéressant : quel est l’impact sur le niveau professionnel des étudiants (autrement dit, les tests faits juste avant et juste après le séjour). Comme les témoignages confirment que suivre les cours dans une langue étrangère n’est pas évident, alors il serait intéressant de savoir, si le but est autre chose que l’ouverture d’esprit. Si pour les futurs linguistes/traducteurs/interprètes l’utilité d’un séjour linguistique est effectivement indéniable (mais on le savait bien avant Erasmus), quelle est l’utilité d’un tel séjour pour un futur, disons, physicien, ingénieur, mathématicien etc. ?

                « Autant apprendre la plus utilisée en premier qui est l’anglais, qu’on le veuille ou non et qu’on l’aime ou pas... »

                Qu’on le veuille ou non et qu’on l’aime ou pas ? J’en conclus que le multilinguisme que vous prônez n’est que l’écran de fumée cachant le tout-anglais. Si tu ne peux pas, on t’apprendra, si tu ne veux pas, on te forcera (c’est un dicton de mon pays smiley )

                « on veut donner la possibilité à chaque citoyen européen de pouvoir avoir chaque information et document européen public dans sa langue »

                Prévenez-moi quand ce sera fait. Vous avez du boulot, vu le nombre des langues en UE smiley

                « Ce n’est pas faire je crois le jeu de l’anglais, ni d’aucune langue »

                Si, si. Deux langues de travail - anglais et français - font le jeu de ces deux langues, en les plaçant au-dessus des autres. Et comme on le voit, un tel système n’est autre chose que le glissement vers l’anglais seul.

                Concernant l’espéranto : comme la question ne s’adresse pas à moi, mais j’ai très envie de répondre, je ferai bref. Il ne peut s’agir d’une hégémonie, car c’est une langue neutre qui n’avantage personne. Elle n’est pas « plus légitime », car sont rôle est celui d’une langue auxiliaire et non dominante, donc chaque langue reste légitime en tant que langue nationale et/ou ethnique. Et en plus, elle demande une année, pas plus, pour avoir un très bon niveau et faciliter l’apprentissage des autres langues, choisies en fonction de ce qu’on veut et ce qu’on aime smiley


              • (---.---.93.242) 22 janvier 2007 09:47

                @krokodilo

                Je ne vois pas le rapport !!! Erasmus n’est ni pour ni contre l’esperanto ! C’est pas du tout le meme pb.

                Je suis sensible a l’idee de l’esperanto comme langue commune, mais erasmus ne sert que pour favoriser les echanges entre peuples ! Comme Erasmus en fait !

                Et a mon avis, un esperantophone trouvera peut-etre plus de gens avec lesquels converser en voyageant avec erasmus qu’en restant en france (bon en france aussi ya des esperantophones, mais quel est l’interet de parler une autre langue entre francais ?).


              • krokodilo (---.---.58.145) 22 janvier 2007 11:05

                David Carayol Par juvénile, je parlais de l’âge des sites Internet, comparativement aux journaux traditionnels. Pour les subventions, c’était juste une question, dont acte. Je sais très bien que le magazine Newropeans est en français, mais tous les exemples d’anglicismes ou de pur anglais (comments, view my profile, newsletters,read more, posted by, democracy marathon 2006) proviennent de la page d’accueil en français. 2-5-25, chacun son opinion, je maintiens que proposer le français et l’anglais comme langues de débat ne fait qu’accélérer le processus qui nous conduit à l’anglais langue véhiculaire, qu’il est facile de constater dans de nombreux domaines, dont l’absence de choix à l’école.

                « pourquoi l’esperanto serait plus légitime qu’aucune autre langue ? En imaginant qu’elle soit imposée partout en Europe ce serait une forme d’hégémonie sur le continent non ? » Comme vous l’avez dit vous-même, il est difficile de passer son temps à apprendre des langues, que ce soit à l’école ou après, je partage votre scepticisme sur le plurilinguisme (à un niveau de langue utile). L’espéranto est une langue réellement inter/nationale, au sens d’outil entre les nations, entre les langues nationales ou régionales ou ethniques, qui les laisse vivre. Son vocabulaire est puisé dans diverses langues européennes, alors qu’une langue hégémonique comme l’anglais impose ses mots : E-mail (courriel n’existe que grâce à la créativité des Québécois, à leur militantisme et à celui des défenseurs du français qui ont repris le terme). On voit donc que si une langue ne lutte pas pour créer ses mots nouveaux selon sa logique propre, ce sont les mots anglais (ou autre) qui sont directement décalqués ; à petite dose, ça n’a rien de gênant (football, pizza, etc.), mais le problème a pris des proportions gigantesques. De plus, le snobisme et l’inconscience font que le monde de la pub, du spectacle, des médias en général, utilisent en masse et sans raison des tas d’expressions qui ont déjà leur équivalent français : management (gestion, gestion d’entreprise), intelligence économique (renseignement, veille, espionnage), think tank (groupe de réflexion), prime-time (heure d egrande écoute), best of (florilège),la liste est très longue.

                Alors que l’espéranto créé ses mots nouveaux en puisant d’abord dans ses propres racines (pour limiter le nombre global de radicaux), par combinaison de racines entre elles, ou des radicaux avec des affixes (préfixes ou suffixes). Ce n’est qu’en tout dernier ressort que les locuteurs prendront une racine dans une langue ou une autre. De plus, il serait neutre politiquement, chacun faisant un effort, un pas vers l’autre, en apprenant la langue, alors que les anglophones natifs sont en position de supériorité dans toute situation professionnelle (débat, conférence, embauche) ou privée (discussion entre européens). Pour la première fois dans l’histoire, il est possible d’échapper à la lutte d’influence entre les langues des grandes puissances, et de choisir une langue de communication sur des bases rationnelles, comme on le fait pour n’importe quel achat d’un outil, d’une voiture.

                Ces bases rationnelles, quelles sont-elles ? Neutralité, on l’a vu (certes le vocabulaire est européen, tant mieux pour nous, mais la grammaire est relativement internationale, parce que ramenée à l’essentiel).

                Facilité, ou plutôt moins grande difficulté, car c’est quand même une langue étrangère. C’est un point crucial toujours passé sous silence : l’apprentissage d’une voire de deux langues étrangères est un travail monstrueux, notre propre langue nous ayant demandé toute notre vie sans qu’on la maîtrise... de plus, cela s’oublie très vite sans pratique, ne particulier le vocabulaire. Donc, une langue à vocation internationale ne peut être qu’une langue construite, qui aura élagué tout ce qui n’est pas essentiel à la communication, conjugaisons irrégulières, exceptions innombrables, tournures idiomatiques (il en existe seulement quelques-unes unes) ; le vocabulaire lui aussi est diminué d’un facteur dix par le système régulier de dérivation et d’agglutination des racines. Le système du plurilinguisme est élitiste, avec ou sans les bourses d’Erasmus, parce que seules des circonstances particulières permettent d’acquérir une ou deux langues étrangères et de s’y maintenir à un bon niveau : familles multiculturelles, expatriés, professions mobiles comme journalistes, sportifs de haut niveau, monde du spectacle, ambassades, ingénieurs, fonctionnaires et politiques européens, etc) mais ces gens ne représentent qu’un faible pourcentage de la population, et une bonne partie d’entre eux n’ont un bon niveau qu’en anglais. Penser qu’on va faire de tous les européens des trilingues (plus la régionale) de niveau B2 (dans le CECRL) est une illusion, ou un mensonge éhonté de nos dirigeants. Une langue internationale démocratique ne peut être que la moins difficile possible. L’espéranto n’est pas parfait, son vocabulaire est européen (mais il existe de toute façon le « pool » des mots dits internationaux, comme télévision, docteur, etc, le Japon a pris des milliers de mots anglo-saxons je crois) mais c’est la seule langue construite à s’être développée pour accéder au statut reconnu de langue vivante (Unesco, Vatican), à vivre comme les autres langues, à voir son vocabulaire évoluer. Les hasards de l’histoire et le génie de son fondateur ainsi que la conviction de plusieurs générations ont permis de disposer de ce formidable outil, profitons-en. Seul l’aveuglement et l’hypocrisie de nos dirigeants empêchent sa diffusion plus rapide.

                Nul besoin de l’imposer, comme vous dites, desserrer l’étau en France suffirait. Un an à l’école primaire suffirait, libre à chacun ensuite de le poursuivre ou pas à titre privé, et ce ne serait pas du temps perdu car c’est une excellente initiation linguistique et ça fait apprendre un tiers de racines germaniques et deux-tiers latines-grecques. au lieu de ça, on va introduire l’anglais de plus en plus tôt, du CP à la terminale, toujours sans arriver au niveau B2 !

                J’ai été un peu long, mais il était difficile de répondre brièvement à vos questions sur l’hégémonie linguistique.


              • krokodilo (---.---.58.145) 22 janvier 2007 11:09

                On se connaît déjà, non ? Vous envisagez toujours le point de vue de la personne sans prendre en compte le problème dans sa globalité comme disent les politiques, à savoir la communication entre européens, et les langues à l’école (autrefois LES langues, maintenant l’anglais...)


              • David Carayol David Carayol 22 janvier 2007 20:06

                Bonjour Skyrlet,

                Pour les statistiques vous les trouverez là : http://ec.europa.eu/education/programmes/socrates/erasmus/stat_en.html désolé de ne pas interpréter davantage je suis sur que vous y arriverez. Pour votre réflexion sur l’anglais, je vous ai donné mon opinion personnelle et je pense que si vous voyagez un peu vous verrez de fait qu’on ne parle pas l’esperanto mais bien l’anglais. Simple bon sens, si vous voulez apprendre le finnois ou le grec allez y mais moi je préfère apprendre une langue qu’on utilise à peu prêt partout, et si pas partout en tout cas bien plus qu’une autre langue. Je ne dis pas que je suis fou d’anglais ni que je la soutien, je dis que c’est la réalité, c’est tout. Pour la politique linguistique de Newropeans qui consiste à demander que chaque document public de l’UE soit traduit dans la langue de chaque citoyen européen, et bien oui il y’a du boulot, même si ça vous fait rire c’est le meilleur moyen qu’on ait trouvé pour que chaque citoyen se sente impliqué dans le projet européen ! Enfin vous dites injustement comme Krokodilo que l’on se réjouit du programme Erasmus quand justement Newropeans dénonce le fait qu’il ne faudrait pas 1% mais 10% de chaque génération qui puisse bénéficier d’Erasmus, là aussi c’est la façon qu’on voit pour créer une vraie communauté européenne, voir notre proposition en matière d’éducation ici : http://www.newropeans.eu/article.php3?id_article=524&lang=fr Voilà et pour conclure je vous encourage vivement à passer un peu plus d’un we et même d’une semaine parmi un groupe d’européens et vous verrez que les liens qu’on tisse sont forcément différent et plus enrichissant que par l’intermédiaire d’une machine...


              • krokodilo (---.---.70.46) 23 janvier 2007 11:27

                En somme, vous semblez confirmer ce que je soupçonne : Erasmus ne sert absolument pas à donner une formation complémentaire à certains étudiants dans leur branche (de toute façon, leur niveau dans la langue de destination serait trop faible), mais à former de jeunes européens enthousiastes, 1% des étudiants actuellement, 10% envisagés pour plus tard ! Quel coût monstrueux pour développer un sentiment européen chez à peine 10% des étudiants, qui sont eux-mêmes une minorité de la population... gaspillage européen typique !

                Autrefois, comme l’a dit Skirlet, un voyage en stop l’été, ou faire la plonge dans un restau anglais suffisait ! Erasmus n’est qu’une absurde machine bureaucratique qui ne fait plaisir qu’à quelques heureux élus, lesquels ont la reconnaissance du ventre et sont contents de leur séjour, merci pour eux c’était cool.

                Et d’abord, élus sur quels critères ? Niveau de formation, créneau particulier, niveau en langue du pays ensoleillé en question, royaume du piston ? Mystère.

                On ne pense bien et on ne se forme professionnellement bien que dans sa propre langue, c’est une évidence, exception faite des rares bilingues de haut niveau comme les étudiants de pays francophones d’Afrique du nord, par exemple, ou le problème de l’enseignement en russe dans certains pays de l’ex-URSS. Quant aux profils pointus pour qui un stage de formation complémentaire poussée est utile, ils le faisaient déjà avant le programme Erasmus (aux USA ou en Angleterre le plus souvent). Erasmus est-il autre chose qu’un stage linguistique coûteux pour faire de petits européens enthousiastes ? Si oui, pourquoi ne pas le dire ?

                La question reste posée : à quoi sert Erasmus ?


              • skirlet (---.---.251.205) 23 janvier 2007 13:33

                Bonjour David,

                je vous serais reconnaissante de ne pas déformer mon pseudo smiley

                « je pense que si vous voyagez un peu vous verrez de fait qu’on ne parle pas l’esperanto mais bien l’anglais »

                Et pourquoi, pourquoi on pense automatiquement que les espérantistes vivent dans une bulle sur une île déserte et sont déconnectés de la réalité ?.. Qu’est-ce que vous permet de dire que je n’ai jamais voyagé et que je m’imagine, qu’il suffit de m’adresser à quelqu’un dans la rue en espéranto, et il me répondra dans cette langue ?..

                Par contre, je constate que les gens parlent anglais bien moins souvent que l’on dit. En dehors des hôtels chics, rares sont les gens dont le vocabulaire dépasse les « hello », « left », right"... Et ce n’est pas uniquement mon avis :

                http://www.cyberpresse.ca/article/20061224/CPMONDE/612240657/5160/CPMONDE

                Ce sont plutôt les institutions européennes qui vivent dans leur bulle, déconnectées des citoyens. Exemple : les statistiques d’Erasmus (merci pour le lien) sont en anglais, ainsi que les documents officiels. Non, ce n’est pas le fait de demander que tous les documents soient fournis dans toutes les langues qui me fait rire... Simplement la commission fait « fi » des droits linguistiques et des accords signés.

                De plus, le système des deux langues de travail est fortement déséquilibré, comme je l’ai déjà dit.

                En revenant à Erasmus : tant d’argent, pour faire voyager 1% d’étudiants. De plus, il est problématique de survivre avec 100 euros par mois, donc les familles doivent fournir le supplément. Et qustion principale : où sont les tests confirmant l’effet bénéfique de ces séjours sur le niveau professionnel des étudiants, hormis les métiers liés aux langues ?..

                « Voilà et pour conclure je vous encourage vivement à passer un peu plus d’un we et même d’une semaine parmi un groupe d’européens et vous verrez que les liens qu’on tisse sont forcément différent et plus enrichissant que par l’intermédiaire d’une machine... »

                 smiley Les espérantistes ont beaucoup d’expérience des contacts internationaux, des rencontres, même au-delà de l’Europe. Oui, c’est enrichissant, à condition de pouvoir se comprendre.

                Pour faire naître un sentiment européen, il faut que les gens puissent communiquer, même les moins doués en langues. Tant que ce n’est pas fait, il n’y aura pas d’unité européenne. Ce n’est pas en payant les séjours à un petit pourcentage de la population qu’on y arrivera.


              • skirlet (---.---.28.66) 22 janvier 2007 12:52

                « erasmus ne sert que pour favoriser les echanges entre peuples »

                Le stop pendant les vacances le fait aussi, à moindres frais et avec plus d’efficacité smiley

                Blague à part, n’est-il pas mieux d’équiper les universités en connexion rapide et webcams, afin que les étudiants puissent, s’ils le désirent, suivre les cours virtuels ? Plus de gens en bénéficieront, pas les quelques individus pour qui ça revient en fin de compte à un parcours initiatique, plutôt qu’à un perfectionnement professionnel.

                Et les statistiques, je les attends toujours.

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