Merci pour cette très intéressante critique.
Il est clair que les orbites des planètes, bien qu’étant à l’évidence de nature cyclique, sont tout sauf des habitudes puisqu’on y observe guère le renforcement par la répétition qui sous-tend le processus de l’habitude.
Un satellite que l’on place en orbite s’y trouve très réellement avant même d’avoir accompli un premier tour et il ne s’y trouve pas davantage après en avoir accompli 10, 100 ou 1000.
Point de renforcement à l’horizon. Seulement des cycles à perte de vue puisque, sauf erreur de ma part, la plupart des objets célestes sont en orbite autour d’autres objets célestes.
Alors peut-être faudrait-il affiner la métaphore ou l’analogie et ne pas suivre Peirce quand il calque l’habitude sur toutes les lois même physique ?
Pourtant, une chose est sûre, cette omniprésence des cycles, cad, des dynamiques de reproduction, doit nous interpeller. Et considérer que l’habitude est à la psychologie ce que sont les orbites, vibrations et autres oscillations à la physique ne me paraît pas une hypothèse insensée, même si cette analogie nécessite d’être précisée et probablement limitée. Nous verrons bien.
Pour le moment revenons à la physique et à la question des orbites. Et demandons-nous si nous avons bien regardé.
Il s’avère que nous porté attention aux objets, la Lune et la Terre. Or le mouvement essentiel qui caractérise l’approche que je propose, c’est de toujours porter attention aux cycles d’abord et avant tout.
Demandons-nous quels sont les oscillateurs (les cycles) en présence. Il y en a beaucoup ! A partir de là, les choses deviennent intéressantes. Car dès que vous avez au moins deux oscillateurs en présence, ils sont susceptibles de s’accrocher, cad, en quelque sorte, de s’imiter réciproquement pour se rejoindre sur une fréquence donnée et une phase donnée. Certes, à l’extrême un des oscillateurs, le plus fort, pourra ne pas bouger de sa fréquence initiale, laissant l’autre faire tout le chemin.
Mais quoi qu’il en soit, j’aurais l’occasion d’y revenir, quand deux oscillateurs s’accrochent nous avons là quelque chose qui ressemble au processus de l’habitude au sens où un renforcement va intervenir jusqu’à amener l’accrochage de fréquence et de phase.
Revenons à la Lune. Elle se trouve « comprise » par deux oscillateurs en particulier : celui de son orbite autour de la Terre et celui de sa rotation sur elle-même. Ces deux oscillateurs sont en fait couplés... par la Terre avec laquelle la Lune interagit, notamment au travers du phénomène des marées qui dissipe une considérable énergie.
Ce faisant, en tant qu’ils sont couplés, en interaction, ils se sont accrochés de sorte que nous avons eu de plus en plus de la même chose (renforcement) : la Lune nous présente toujours la même face.
Tout ceci nous amène à l’invariant qui légitime l’analogie entre les phénomènes physico-chimiques d’une part et les phénomènes bio-psycho-socio d’autre part : le processus de feed-back POSITIF.
Vous connaissez certainement. C’est un processus qui amplifie ce qui a été à l’origine de son déclenchement. C’est donc un processus « renforçateur » tout à fait analogue à l’habitude.
C’est celui-ci que je vous invite à pister en physique derrière les logiques d’oscillateur, d’attracteur, etc.
Prenez le cas du ravinement. C’est purement physique. Il n’empêche que là où l’eau a passé, l’eau repassera plus facilement, parce que le chemin a été creusé.
Si on veut lire la physique en terme de trajectoires, d’attracteurs et de chemins, je pense qu’on aura aucune difficulté à reconnaître le bien-fondé de l’analogie de Peirce que je reprends à mon compte.
Mais là, encore, ceci ne saurait exclure la nécessité de préciser et de limiter ici ou là l’analogie.
Il n’empêche qu’elle me paraît porteuse d’un immense potentiel et j’essaierai de le montrer.
Tout ce que vous évoquez du conformisme pourra se comprendre selon une logique mimétique qui, on le verra s’enracine entièrement dans la mécanique d’accrochage des oscillateurs.
Quand à l’approche énergétique que vous proposez, je la trouve très intéressante puisqu’elle a énormément d’affinité à la pensée en « chemins » que j’évoque. Mais vous m’accorderez qu’elle n’a pas fait son chemin en psychologie. L’énergie n’est malheureusement pas un concept opératoire dans la psychologie actuelle et il n’a jamais connu un grand succès.
Ce n’est pas une raison pour le délaisser et vous verrez que j’en suis un parfait adepte, dans la mesure où la dynamique du cycle est avant tout une dynamique énergétique.
Mais encore une fois, l’important ici est de penser le cycle en premier. La pensée en termes énergétiques ne sera, je crois, vraiment fructueuse qu’à la condition de partir du fait cyclique et de cette tendance de toutes choses à prendre ... habitude
Merci quoi qu’il en soit de m’avoir poussé à cette réflexion et à ces précisions qui j’espère, répondrons, au moins partiellement, à vos remarques.
10/03 01:00 - Unjean
Bonjour salvator, C’est vrai que vous n’avez pu anticiper un lecteur attentif, (...)
09/03 16:20 - Luc-Laurent Salvador
Oui, désolé c’est vrai que j’aurais dû anticiper les lecteurs attentifs ! Mais je (...)
09/03 16:02 - easy
Puisque vous en venez maintenant à dire que l’exploration, le changement, la variation, (...)
09/03 15:27 - Luc-Laurent Salvador
@ easy Il n’y pas là un argumentaire contre l’habitude. Vous montrez juste le jeu (...)
09/03 15:19 - Luc-Laurent Salvador
Whaow ! Encore une fois que voilà un beau commentaire qui, de mille manière tente de montrer (...)
09/03 15:12 - easy
« »« » Prenez le cas du ravinement. C’est purement physique. Il n’empêche que là (...)
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