jocegaly,
Je vous rassure tout de suite, l’expression « UMPS » n’est absolument pas due au FN. Ce parti ne s’en est emparé, à grand mal, qu’à partir de 2006-2007.
L’expression est due à Jean-Pierre Chevènement entre les deux tours des élections législatives de 2002 pour qualifier l’ensemble des partisans du « oui » à Maastricht en 1992 à un moment où il était raisonnable de penser que l’UDF se fondrait totalement dans l’UMP, ce qui explique son absence du sigle.
J’ai écrit plus haut que le FN ne s’était qu’à grand mal emparé de l’expression « UMPS ». En effet, habitué depuis quarante ans à dénoncer « l’établissement » (une expression piquée à la rhétorique de Reaggan fustigeant « l’establishment Carter ») « socialo-communiste » et « radical-socialiste » et la « bande des quatre » (expression qualifiant les dirigeants chinois responsables de la révolution culturelle, arrêtés juste après la mort de Mao) PCF, PS, UDF et RPR, le FN avait bien du mal à utiliser dans sa rhétorique dénonciatrice une expression n’intégrant pas les communistes dans les accusés. Cet anti-communiste des années 1980, qui est le fond idéologique du FN depuis la fin des années 1970, est apparu de manière éclatante pendant la campagne de Jean-Marie Le Pen en 2007.
En effet, il est arrivé à plusieurs reprises que le candidat du FN dénonce lors de meetings et autres réunions « les socialo-communistes » et autres fadaises du même genre, tandis que la retranscription du discours, remise aux journalistes, mentionnait en lieu et place de ces expressions désuètes... « l’UMPS ». Les communicants du FN avaient déjà compris que l’anticommunisme n’était plus un créneau porteur et qu’au contraire l’expression associant les deux grands « partis de gouvernement » dans un même ensemble européiste et libéral avait rencontré un important succès, y compris dans les rangs des militants et sympathisants du FN.