La description des diverses phases de descente aux enfers de la RDC est globalement lucide et pertinente. Cependant l’auteur, Jean-Marie Mutombola, n’a malheureusement pas réussi à éviter l’écueil récurrent des analystes et autres intellectuels congolais en la matière. Ces derniers manifestent constamment une fâcheuse tendance à mettre les défaillances des dirigeants politiques de ce grand pays sur le compte des influences et des pressions extérieures.
Bien entendu, ces ingérences malencontreuses n’on jamais fait défaut dans le jeu politique congolais. Pas plus d’ailleurs que dans d’autres pays aux immenses ressources qui attisent les convoitises. Ceci dit, les interventions et les manipulations, venues de l’extérieur, ne fournissent qu’une explication simpliste et insuffisante de la dérive inéluctable de la RDC vers le chaos délibéré. Les élites et les dirigeants politiques de ce géant de l’Afrique Centrale en porte une écrasante responsabilité.
Pourquoi, diable ! ces élites intellectuelles et les responsables politiques du pays se réfugient volontiers dans les faux-fuyants et le déni de leurs propres responsabilités ? Qui peut croire qu’ils se sont laissés entraîner, à leur corps défendant, dans la recherche effrénée de leurs intérêts personnels et les avantages de la clique au pouvoir par la magie ensorceleuse de leurs mentors, venus de l’étranger ? Un brin d’introspection et le début d’une tentative d’autocritque suffisent à démontrer qu’ils ont sciemment choisi de privilégier les intérêts de leur caste, les profits personnels. Au détriment du bien commun et du bien-être de leurs compatriotes, depuis plus d’une cinquantaine d’années.
C’est précisément ce genre de comportement qui caractérise les régimes corrompus, en Afrique spécialement. Et quand on parle de dirigeants corrompus, la respionsabilité n’en incombe pas uniquement aux corrupteurs venus d’ailleurs. Il est grand temps de se rendre compte que ne devient corrompu que celui qui était déjà disposé à vendre son âme au plus offrant. Pour être corrompu, il faut déjà être corruptible, n’est-ce pas vrai ?
Malheureusement, force est de constater que l’opposition congolaise, lors des dernières élections présidentielles et législatives, a de nouveau confirmé sa tendance à donner le pas à l’intérêt de classe, de l’entourage immédiat, plutôt qu’à l’intérêt général de la Nation.
C’est ce qui a conduit les leaders de l’opposition à manquer le coche d’une candidature unique contre le Président sortant. Les tripatouillages de ce dernier contre les institutions, le choix d’une élection à un seul tour, imposait une stratégie unitaire et conquérante aux opposants pour déboulonner le chef de l’Etat en exercice.
Le choix de la mise en exergue de leur ego surdimensionné ne laisse à ces dirigeants politiques sans envergure que les yeux pour pleurer le rêve évanoui d’un sursaut national pour le redressement de la RDC. A qui la faute, selon vous ?
Gaétan Sebudandi
28/03 19:20 - Jean-Marie Mutobola
Wouaou !!! je suis particulierement heureux qu’un veteran de la plume puisse lire et (...)
23/03 11:42 - Bertin Kayembe
Bon article qui survole la situation politique de la RDCongo après le dernier scrutin (...)
09/03 19:12 - Gaétan Sebudandi
La description des diverses phases de descente aux enfers de la RDC est globalement lucide et (...)
07/03 16:48 - jean dupondal
Un grand pays, un peuple magnifique gouverné par des nains politiques.
07/03 14:47 - Kingli
L’histoire et bien relatée... peut-être que le baril là n’explosera jamais... Comme (...)
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