Bonsoir, PapaDop,
Non, il ne s’agit aucunement d’une contradiction. Si j’ai mit des guillemets autour de « ancêtres », c’est que le terme n’est pas forcément approprié.
La Fondation Saint-Simon tout comme le Club de l’Horloge étaient des institutions à vocation politique, avec des buts idéologiques (la « modernisation » de la gauche française pour la première, le « désenclavement » de la droite française pour le second), nées dans les années 1970-1980. Le Siècle, lui, est né bien plus tôt, en 1944, et était au départ un club de réflexion qui a connu l’apogée de son influence au début des années 1960. Dans les années 1990, il était devenu un genre de lobby patronal plus discret et moins caricatural que le MEDEF, et s’adressait essentiellement aux médias plutôt qu’à la politique (même si de nombreux politiciens en étaient membres).
Au début des années 2000, Le Siècle a connu un regain d’activité et s’est considérablement transformé. C’est à ce moment-là que les cercles de la Fondation Saint-Simon et du Club de l’Horloge ont clairement convergé, et se sont retrouvés dans cette structure, qui a alors reprit une vocation de think tank plus affirmée.
Cependant, Le Siècle, bien que non secret, était extrêmement discret (le journaliste d’extrême-droite Emmanuel Ratier, spécialisé dans la recherche d’informations publiées dans la presse, indique qu’aucune référence n’y est faite dans la moindre revue de presse avant 1977), et son mode de recrutement (par cooptation extrêmement sélective) n’arrange pas les choses. De plus, contrairement à la Fondation Saint-Simon comme au Club de l’Horloge (qui existe encore aujourd’hui, même s’il n’a plus le même rôle que durant les années 1980), Le Siècle n’a aucune activité publique (pas d’édition d’ouvrages ou de revues, pas d’organisation de conférences, etc.), aussi son influence tient-elle de l’informel.
On voit que sauf à mener minutieusement enquête ou à en être membre (ou en tous cas « invité »), il y a peu de chances d’avoir entendu parler du Siècle avant le développement du web 2.0, et encore n’en ont entendu parler depuis que ceux qui ont attentivement cherché des informations sur les cercles d’influence en France (comme Pierre Carles).