Bon. On a
beau s’y attendre, ça n’en demeure pas moins consternant.En général,
je préfère pousser les brouettes que discuter avec, mais pour une
fois, je vais faire un petit effort...
Plusieurs
choses, donc :
-
Tu écris
: « (...)
en dit long sur vos priorités, et sur vos besoins immédiats.
Évidemment quand on ne souffre pas des effets de la crise, quand on
est pas sous-payé et exploité à mort, quand on ne sombre pas dans
la précarité permanente, on a du temps à consacrer aux problèmes
de animaux... »
...En
argumentation, ça s’appelle un argument ad personam (doublé d’une
pétition de principe, d’ailleurs). Autant dire un non-argument.
Dois-je préciser que j’ai passé trop de temps à l’ANPE (pas dans
les bureaux, hein : pas oublier que je m’adresse à une brouette, et
qu’elle comprend mal) ; que le banquier aime pénaliser mon découvert,
que je... oué, du non-argument, disais-je.
-
Tu
écris : pas des attentes de 4 pelés et 5 tondus de la "mouvance
vegan" qui ont certainement vu bien moins d’animaux que je
n’en ai vu moi-même en ayant passé toute mon enfance en milieu
rural !
… mêmes
non-arguments. Passons. Au passage, j’habite en milieu rual, et si tu
relis (pas seulement avec les noeils, mais aussi avec les neurones)
mon article, tu verras que j’évoque la si aimable fête du cochon de
nos campagne...
-
Tu
écris :
Oui
le Front de gauche veut d’abord s’occuper des gens. Merde alors,
ils n’en auraient pas besoin des connards de carnivores ?
Enfin,
on frôle l’argumentation (tu y arriveras, tu verras, t’as une
mauvaise nature, c’est tout.) D’une part, où as-tu vu pareille
insulte dans mon article (« connards de carnivores ? »),
d’autre part, en quoi doit-on opposer des causes (« d’abord
les humains ») ? Si on se réfère à un cadre strictement
humano-humain, on voit la pertinence de ce sport (voir les
souffrances des juifs opposées aux souffrances des noirs, par
exemple).
-
Sans
déconner les bobos végétariens des centre villes.*
Voir
réponse 2.
5.
partisans de la « cause tibétaine », lecteurs de Courrier
international et amoureux des animaux,
...de
quoi tu parles ? Encore de la pétition et de l’ad personam... ça
deviens lassant !
6.
(…) sont très loin d’être un électorat prioritaire pour qui
que ce soit.
Eh
! Ben nous y voilà ! C’était pas si compliqué, tu vois. Les
bestioles ne votent pas, CQFD ! Bien sûr, si on doit jauger la
pertinence d’une cause à l’aune électorale, alors...
Tiens,
pour finir, un petit texte de Cavanna, ça ne pourra pas te faire de
mal :
Avoir
davantage pitié des bêtes que des hommes, c’est pas très bien vu
chez les hommes. C’est considéré comme une sorte de désertion, de
trahison, voire de perversion ou d’infirmité mentale. Mais bon dieu,
nous sommes hommes par hasard. Tant mieux, j’aime bien comprendre le
monde. Et c’est justement parce que je suis homme que je puis
transcender cet instinct grégaire, irréfléchi, purement animal qui
fait se serrer les coudes aux hommes, les incite à diviniser l’homme
par-dessus toute créature. Réflexe spontané, réflexe normal.
Normal chez une oie, chez un phoque, chez un hareng. Un homme devrait
aller plus loin. C’est parce que j’essaie d’être vraiment,
pleinement homme, c’est-à-dire une bête avec un petit quelque chose
en plus, que je mets sur un pied d’égalité ce qui est homme et ce
qui ne l’est pas.