Salut ! Il devrait y avoir un personnage appellé Mimétix dans Astérix.. Sinon, il se peut que l’auteur, Goscinnix, ait si bien décrit le mécanisme de la rivalié mimétique en transposant ce qu’il observait dans la société proche ou lointaine à sa communauté fictive.. Une bonne observation vaut en général mieux qu’une théorie car elle est au plus près de la vérité !
Aussi, pour décrire cet inconscient social qu’est le recours à la victime émissaire, je pense que l’on peut s’arrêter à des exemples qui parlent à tous, sans aller jusqu’à parler de la « clef des Evangiles » ou de la remise en cause de la psychanalyse freudienne, bien que celà soit aussi intéressant ! On peut ainsi élargir le champ de recherche, chacun à sa manière.
Exemple intéressant : en recevant la « révélation » de Girard, qui m’a apporté de sérieux outils sociologiques et anthropologiques pour comprendre ma psychologie et celle des autres, voir celle du « monde consumériste » ou du modèle politique en vigueur, j’ai constaté que la violence mimétique était toujours un moteur essentiel du social, et que son contrôle, par le Sacré et le Sacrifice avait survécu à l’avènement des institutions. Un exemple frappant est cette couverture d’un « Dire.Kt Matin », journal gratuit infâme paru le 10 novembre 2011, faisant état d’un triple sacrifice :
« PAPANDREOU ET BERLUSCONI LES SACRIFIES DE LA CRISE » Suivi de « Océane la fillette tuée à 8 ans - le suspect a avoué », et, plus anecdotique mais restant dans le domaine sacrificiel, « alpiniste bloqués : le guide et sa cliente retrouvés morts ». Vous me direz si vous êtes d’accord pour le parallèle, mais pour moi il s’agit de trois sacrifices avec pour chacun deux victimes émissaires. A quoi celà sert-il, ou plutôt quels autres effets sur le social occasionne la lecture, la contemplation de ce genre de faits qui peuvent être, tel le meurtre d’une fillette, infiniment sordides ? A mon humble avis, et pour emprunter une fois de plus le vocabulaire de Girard, l’unique fonction de ce spectacle est celle du Sacrifice : décharger la violence collective accumulée par les rivalités mimétiques, sur des boucs émissaires au sens premier, anthropologique du terme.
C’était quand même assez magnifique de voir ça après avoir lu Girard. Les exemples sont légion, les affiches publicitaires jusqu’à l’audio-visuel (films, clips de « musique » & jeux vidéos), produisent une véritable théâtralisation du sacrifice pour la société toute entière. Pourtant, ce recours perpétuel au sacrifice pour apaiser les tensions qui parcourent le système moribond, ne sert qu’a prolonger son agonie destructrice, et il faut espérer que c’est en comprenant le mécanisme du désir mimétique que l’humain pourra s’en affranchir et vivre en harmonie. Nous serions tous alors des Assurancetourix !
A plus.