C’est une bonne remarque, et d’ailleurs j’ai hésité avant d’opter pour ultralibéralisme afin de désigner la période récente du capitalisme qui s’est mu en capitalisme financier depuis le début des années soixante-dix.
J’aurais pu employer le mot capitalisme, mais j’ai pensé qu’il était un peu trop général car on l’emploie depuis longtemps à propos du capitalisme industriel.
J’aurai pu employer le mot libéralisme, mais c’est justement un des mots qui a été dévoyé par la guerre sémantique. Au départ, le courant libéral se battait surtout pour la liberté d’expression. En se l’appropriant pour désigner la dérégulation de l’économie et de la finance, le capitalisme en a changé le sens.
Du coup, en parlant d’ultralibéralisme, tout le monde sait de quoi il retourne puisque ce mot n’existe que pour désigner cette dérive récente du capitalisme.
Cela étant, la réponse d’Hétérodoxe est judicieuse. D’ailleurs, « La question humaine » de François Emmanuel fait précisemment le paralllèle entre la dérive sémantique sous le III° Reich et celle de l’ultralibéralisme. Et « LQR » d’Eric Hazan renvoie à « LTI » de Victor Klemperer.