Dans votre titre, vous posez clairement la question de la valeur de la démocratie. Si le sujet est éminemment pertinent, en revanche, il est dommage que votre analyse soit si superficielle. Vous énoncez en effet un certain nombre de poncifs éculés qui, s’il n’étaient si pernicieux, prêteraient presque à rire.
Le sujet, pourtant, mériterait bien de dépasser les idées convenues, ressassées comme on repasse un air musicale en radio, dix fois par jour, histoire de bien le mettre dans le crâne des auditeurs. Cependant, bien que critique à l’égard de votre article, je ne veux pas vous jeter la pierre : il est vrai que la question de la démocratie est bien le sujet le plus méconnu - le plus MAL connu ! - dans nos régimes de gouvernement représentatifs, qui nous trompent - volontairement ! - depuis plus de deux cent ans, sur leur nature et son appellation.
Lorsque l’on parle de démocratie, nous faisons donc uniquement référence à ces régimes politiques occidentaux (France, USA, Allemagne, Italie, ...), qui se disent démocratiques, mais ne le sont pas - et ne l’ont du reste jamais été ! (il faut lire les textes des fondateurs pour se rendre compte qu’ils savaient très bien ce qu’est la démocratie, qu’ils faisaient clairement la différence entre démocratie et gouvernement représentatif, et qu’ils ne voulaient pas de la démocratie - les bras nous en tombe ...). Nous sommes persuadé de vivre, depuis les Révolutions Française et Américaines, dans des régimes démocratiques, parce que c’est ce que l’on nous dit.
Mais que savons-nous de la démocratie ?
La démocratie, ce n’est ni plus ni moins que « le pouvoir du peuple » (dêmos = le peuple et kratôs = le pouvoir). En d’autres termes, la démocratie, c’est l’absence de pouvoir central, au bénéfice de l’exercice direct du pouvoir par les citoyens. Mais qu’est-ce qu’un citoyen ? C’est un individu en mesure de gouverner et d’être gouverné. Le citoyen, en démocratie, ne vote pas pour choir un représentant, il vote directement les projets de lois qui lui sont soumis par une chambre législative. En démocratie, afin de refléter la disparité de la société, cette chambre n’est pas constituée d’élus, mais de tirés au sort (comme à Athènes il y a 2500 ans). Ils ont des mandats courts et non renouvelable. Dans un régime de « gouvernement représentatif » (comme une république, par exemple), nous ne sommes pas des citoyens : nous sommes des électeurs, un jour tous les quatre ou cinq ans. En dehors de cela, nous sommes des sujets, et ne pouvons que ... protester.
On parle souvent de « démocratie représentative », fantastique oxymore qui révèle notre complète ignorance de ce qu’est la démocratie : en effet, par définition, la démocratie ne peut pas être « représentée », puisque le pouvoir y est exercé par chacun et chacune.
On nous a fait croire que le Suffrage Universel était la panacée, le Graal démocratique. Or, ce n’est vrai que si l’on parle de voter nos lois ; pas des « représentants ». Par définition, le fait d’élire un individus est un acte aristocratique (de aristôs = le meilleur et kratôs = le pouvoir) : élire "le meilleur (représentant) est bien choisir le meilleur, le plus professionnel. Une idée - fausse encore ! - savamment entretenu dans l’opinion publique, est que seuls les professionnels peuvent valablement exercer le pouvoir et gouverner. Or, en démocratie, c’est exactement le contraire : l’exercice du pouvoir, en démocratie, est non professionnel, il est le fait de tous les citoyens, jugés aptes à gouverner et être gouverné. L’amateurisme politique est un garant de la confiscation du pouvoir par une élite.
Dans l’article, vous arguez qu’il n’est pas possible d’exercer la démocratie directe dans un pays de 60 millions d’habitants. Vous répétez un vieille antienne des opposants à la démocratie. Mais qu’en savez-vous ? Y avez-vous réfléchit sérieusement ? Car au vrai, s’il y a bien un système qui ne s’adapte absolument pas au grand nombre, c’est bien le régime représentatif, car qui peut prétendre connaître une personne (un candidat au pouvoir) parmi 60 millions de personnes ? Alors qu’au contraire, dans le cadre d’une commune de quelques milliers d’habitant, la chose semble plus logique. Mais la démocratie directe, impossible à exercer pour 60 millions d’habitants ? Je ne vois pas en quoi la chose est infaisable. Au contraire, en organisant la gouvernance à partir de l’échelle communale - ou cantonale (comme en Suisse), la chose est tout-à-fait praticable, sans difficulté. D’ailleurs, c’est notamment en inversant le sens de la gouvernance que l’on rencontre la démocratie, c’est-à-dire en partant du citoyen (à l’échelle de la commune) vers l’échelle nationale, que les besoins des citoyens peuvent être le mieux rencontré et pris en compte.
Il y a encore énormément à dire à propos de la démocratie, beaucoup de lieux communs mensongers à détruire, mais je gage que, à l’avenir, vous approfondirez votre connaissance du sujet, qui ne cesse d’être passionnant. Je vous suggère, par exemple, le Plan C.
Cordialement,
Morpheus
17/03 18:56 - Kookaburra
A Kiravi : Quant à l’orthodoxie, je vous invite de regarder la Déclaration des droits de (...)
17/03 18:37 - Kookaburra
A Kiravi : Merci de votre commentaire intéressant. Dans les pays catholiques comme la France, (...)
17/03 14:45 - kiravi
S’il y a une religion qui a toujours lutté contre la démocratie et façon structurelle (...)
16/03 22:15 - ffi
Par définition, la démocratie n’est pas universelle. Universel, au sens moderne, signifie (...)
16/03 21:17 - ffi
C’est normal, puisque le peuple est tout sauf un ensemble homogène, mais une foule (...)
16/03 20:38 - Pierre-Marie Baty
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