Pour un observateur à peu près neutre, ce « duel » a été un match nul. Nul d’abord dans le sens sans vainqueur : Copé a fait du Copé sans vraiment mettre Hollande en difficulté sauf sur l’économie, Hollande a parfois été embrouillé, mais plus mordant et à son aise dès que l’on s’éloignait de l’économie. Mais aussi nul en tant que débat : Copé est totalement insupportable, Hollande parfois peu clair, tout cela était une bouille pour chat.
Sur le reste du débat, Hollande a été plutôt bon, sauf à un moment où il a été laminé : dans son échange avec Lenglet. Les questions de Lenglet étaient claires et argumentées, Hollande a été incapable de répondre de façon compréhensible et a été mis face aux évientes contradictions de son budget. Deux moments clés : lorsque Lenglet montre que 92% des 50 milliards que doit trouver Hollande pour son budget proviennent d’impôts nouveaux (et 4% d’économies...), et lorsqu’il lui demande ce qu’il fera si ses hypothèses de croissance, auxquelles personnes ne croient (et qui sont les mêmes que Sarkozy), se révèlent erronées, Hollande refusant alors de répondre.
Cette émission a donc confirmé l’impression que beaucoup avaient sur FH : des conviction, un fin politique, mais un projet bâti sur du sable et donc irréaliste. Pas très rassurant en situation de crise. Hollande peut être élu par défaut, par rejet de Sarkozy, mais sans adhésion.