Mais ce que vous ne comprenez pas, c’est que je ne suis pas un « intransigeant » ! Je ne demande que des évidences : quelques progrès sociaux quand la gauche arrive au pouvoir. Il ne devrait même pas avoir besoin de le demander.
Hollande, de son propre aveu, n’entend rien d’autre que de conserver le statu quo de la politique menée par Sarkozy pendant cinq ans et la droite pendant dix ans. Au mieux, il compte sur une croissance (dont on se demande d’où elle surgirait, mais c’est le malheur de notre monde d’économistes que d’oublier que l’économie c’est avant tout de l’activité humaine) hypothétique pour, peut-être, réévaluer ici ou là telle ou telle aide sociale.
Prenez par exemple un truc tout bête : le projet du Parti Socialiste. Vous vous en souvenez peut-être, c’était ce document que le PS a produit avant l’affaire Strauss-Khan. C’était un projet à tout le moins timoré (il faut bien le dire). Mais il contenait incontestablement des avancées sociales. Déjà, il entendait revenir sur certaines des déformes de la droite, c’est un bon début. Ensuite, il proposait une réforme fiscale audacieuse, préalable à une réévaluation à la hausse des prestations sociales. Enfin, il proposait (qu’on soit ou non d’accord avec son efficacité) une méthode pour revenir à une politique de croissance.
Et bien même sur un projet aussi timoré, il y a largement assez de contenu pour se retrouver et se rassembler.
Mais dans le programme de Hollande, il n’y a rien de tel.