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Commentaire de le poulpe entartré

sur Jean-Luc Mélenchon est-il plus « dangereux » que Marine Le Pen ?


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le poulpe entartré 21 mars 2012 00:17

@lilytruc,

Vous avez déjà été salarié dans votre vie ? Ca n’en a pas l’air sinon vous sauriez comment est constitué un bulletin de salaire et comment il se calcule, surtout lorsque l’on gagne le smic.

Donc un petit rappel pour ceux qui n’ouvrent jamais leurs enveloppes de paie en fin de mois (lorsque les net sont payés par virements) : les cotisations sociales sont TOUJOURS calculées sur le total brut. Très bien mais qu’est ce donc que le total brut ?

Il est au minimum égal au taux horaires multiplié par le nombre d’heures effectuées dans la session de paye (le mois). C’est la première ligne de bulletin (sauf exceptions). Puis viennent s’incrémenter toutes les autres lignes qui constituent des éléments de rémunération, à savoir :
Heures supplémentaires : c’est à dire toutes les heures effectuées au delà du contingent des heures normales soit 35h par semaine (ou dans la limite de ce contingent si un accord collectif le prévoit). Nota : ne s’applique pas aux cadres, ni cadres dirigeants : on parle de personnes rémunérées au SMIC.

Définition : Les heures supplémentaires se décomptent par semaine civile. Sauf stipulations contraires d’un accord d’entreprise ou d’établissement, la semaine civile débute le lundi à 0 heure et se termine le dimanche à 24 heures.

Champs : un accord collectif d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une convention ou un accord de branche peut définir les modalités d’aménagement du temps de travail et organiser la répartition de la durée du travail sur une période supérieure à la semaine et au plus égale à l’année. Cet accord doit alors notamment prévoir les limites pour le décompte des heures supplémentaires. En l’absence d’accord collectif, la durée du travail de l’entreprise ou de l’établissement peut être organisée sous forme de périodes de travail, chacune d’une durée de quatre semaines au plus.

Contreparties : par voie de convention ou d’accord de branche étendu ou par convention ou accord d’entreprise ou d’établissement, à un taux qui ne peut être inférieur à 10 %.
En l’absence d’accord visé ci-dessus, à un taux de 25 % pour les 8 premières heures supplémentaires et 50 % au-delà.

Les primes : elles sont presque aussi nombreuses qu’il existe de branche mais ceux qui sont en CDI depuis plusieurs années (chez le même employeur) voient apparaître la fameuse ligne :
- Prime d’ancienneté, généralement au bout de trois annnées (de date à date). Son taux est généralement de 3% mais dépend en fait de la convention collective dont vous relevez (entendez par là : supérieur). Il évolue tous les trois ans. Autrement dit si cela fait dix ans que vous êtes dans la même boîte et qu’elle n’apparait pas : direction l’inspection du travail et plainte aux prud’hommes.
- Prime d’objectif (pas forcément pour les commerciaux), d’assiduité (pour les boulots pas intéressants), de rendement, de régularité, de salissure (dans le bâtiment (ETAM exclus), l’imprimerie), de risques (convoyeurs de fonds, opérateur sur ossature), exceptionnelles (notion très floue), de panier (frais de repas mais soumis à charges sociales), etc.
- Indemnités : de découcher (PNC, PNT), d’horaires décalés, de tournées, etc
- les congés payés (en plus lorsque le calcul de vos jours pris a minoré votre brut mensuel)
Mais pas l’indemnité de licenciement qui est hors charges sociales sauf CSG-CRDS (en bas de votre bulletin vérifier l’assiette).

Vous effectuez le cumul de toutes ces lignes ( vos absences elles sont en négatifs lorsqu’elles ne sont pas justifiées ou lorsque vous n’avez pas le maintien de salaire en cas de maladie ) et vous obtenez votre total brut. Si vous constatez un écart en négatif : il est temps d’aller voir votre employeur ou le DRH pour réclamer votre dû.

Ce qui est bien moins connu et pour cause c’est que dans les conditions et limites fixées par la loi du 21 août 2007 (dite « Loi TEPA »), les salaires perçus au titre de temps de travail supplémentaire (heures supplémentaires, heures complémentaires des salariés à temps partiel…) ouvrent droit à des allègements sociaux et fiscaux.

Vous prenez votre feuille excel, les formules de calcul et vérifiez, une fois de plus, qu’un salarié au SMIC que l’on «  »invite«  » aimablement à faire des heures sup, c’est très rentables en trésorerie (réduction de cotisations sociales) et fiscalement intéressant. Mais il faut que les employés l’ignorent. Qu’ils restent manoeuvrables, manipulables et corvéables sans s’en apercevoir. Et la valeur ajouté c’est pour qui ? Devinez ! Sans le dire ni le répéter.

Et Parisot que l’on pourrait qualifié de Parisotte, si on lui donnait le bénéfice du doute de l’ignorance, qui ose ouvrir son claque-merde pour dire que le SMIC est un frein au développement des entreprises. Cela se dénomme : foutage de gueule intégral.

Ou bien ?

Ou bien elle n’y connait vraiment rien de rien (c’est une fille qui a hérité de la boi boite de son paternel, aucune création, absence de synergie de management, shéma typique du paternalisme d’avant guerre).

Autrefois, au lycée il y avait un livre que l’on nous faisait acheter chaque année, pour rien. Jamais, un prof nous demandait d’ouvrir le bouquin d’instruction civique. Si, si cela a bien existé. Le personnel politique étant ce qu’il est : on peut le laisser de coté. 
Envisager l’enseignement de notions élémentaires de droit du travail, de calcul de bulletin de salaires devrait être une priorité pour préparer les générations montantes aux « marchés du travail » (comme si c’était un foire au bétail) dixit les vieilles carnes de droite.


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