à Vani Shert qui écrit : malgré la situation économique et sociale catastrophique du pays, une immense majorité se dégage pour reconduire le système UMPS.

on peut aussi dire que c’est « en raison » de la situation économique que la majorité reconduirait l’UMPS. Cela semble effectivement étrange, mais d’une triste logique également. On dira, c’est le seul système que nous connaissons, tout va mal, c’est donc tout particulièrement le moment de ne rien remettre en cause. C’est l’argument qui tue si souvent lu. Il n’est pas plus difficile de tenir le raisonnement contraire : puisque les ysystèmes de gouvernement actuels nous précipitent dans le mur, c’est probablement le dernier moment avant le crash, durant lequel nous avons encore la liberté de façonner notre propre avenir, sur la base de valeurs nouvelles qui seraient les nôtres.

L’autre discours, qui finit par devenir pénible, est ce demi procès fait à JL Mélenchon, quand on ne l’accuse pas tout simplement de travailler pour le PS : ce reproche est agaçant, selon lequel Mélenchon serait coupable, répondant à la question orientée concernant son vote lors de sa future défaite (considérée comme naturelle, et espérée souvent), d’assumer le fait que LUI voterait pour la gauche au deuxième tour. Il est pourtant on ne peut plus clair sur la question, étant homme de gauche. On notera d’ailleurs que des gens honnêtes, dont fait peut-être partie N. Kosciusko-Morizet, se prononcent également en faveur de la gauche si elle reste seule face au FN. Enfin, il prend bien soin de préciser à chaque fois qu’il parle de « toutes » les gauches, incluant Eva Joly, Poutou. L’occasion sans doute de railler une position de principe importante, étant entendu que les candidats cités ne sont pas en tête des intentions de vote. Mais la qualité de cette position intellectuelle semble hors de portée de compréhension de certains commentateurs...

Quoi qu’il en soit, JL Mélenchon a mainte fois expliqué son point de vue, que bien des gens semblent comprendre difficilement (ou pas du tout). Les électeurs, qu’il ne veut pas attachés au nom d’un candidat mais à une cause, un programme de refondaton de la société civile, sont libres de leur appréciation, bien moins manipulables qu’on ne le voudrait dans les sphères politiques. Il conviendra donc à Hollande de les convaincre de renoncer à la conservation des 35 heures, de la retraite à 60 ans, au SMIC à 1700 euros, etc. Il voteront donc en leur âme et conscience, et JL Mélenchon n’entend pas leur donner de consigne de vote nominale. On ne peut être plus clair ni pragmatique. Il rappelle volontiers également que la règle du report des voix sur le meilleur candidat de gauche concerne de la même manière Hollande, qui semble l’avoir reconnu finalement. Enfin, on peut imaginer le tollé si à l’inverse JLM prétendait n’avoir aucune intention de vote s’il échoue au premier tour.