Bernard SQUARCINI, patron de la DCRI ; Le Monde.fr
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/23/toulouse-les-revelations-du-patron-du-renseignement_1674664_3224.html
Quand avez-vous commencé à travailler sur le meurtre des militaires, le 15 mars ?
La DCRI a commencé à échanger avec la police judiciaire dès le vendredi 16 mars [NdR : 5 jours après l’assassinat du 1er militaire à Toulouse]. Le samedi [NdR : 17 mars] au soir, ils nous ont transmis des données à cribler dans notre documentation. Le service a travaillé tout le week-end sur les propriétaires de T-Max, de 11.43, les habitués des stands de tir, les noms liés aux adresses IP qui se sont connectées à l’annonce du premier militaire, 24 000 données au total. On s’interroge encore à ce moment-là sur la piste de l’ultradroite, du djihad ou d’un fou.
Vos recherches isolent alors le nom de la mère de Mohamed Merah, qui correspond à l’une des adresses IP ?
Oui, mais, le dimanche soir [NdR : 18 mars], il n’y a pas que ce nom-là. Nous donnons les réponses aux criblages à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, et on demande à ceux de nos services qui ont émis les dossiers sur ces noms d’approfondir la recherche.
Donc, le nom de Merah ne déclenche pas de processus d’alerte ?
Non. Mais nous savons dimanche soir [NdR : 18 mars] que Mme Aziri est la mère de Mohamed et Abdelkader Merah. Son nom apparaît dans la liste des gens qui ont consulté une annonce de vente de moto sur Leboncoin. fr. [NdR : Comment se fait-il que le « pedigree » pénal de Mohamed Merah n’alerte pas immédiatement les autorités ?] Mais elle a cinq enfants, cela fait six personnes qui auraient pu se connecter. Cela ne fait pas encore d’elle et de ses deux fils des suspects. De plus, il n’y a pas d’éléments qui montrent de contact direct entre le vendeur de la moto et un membre de la famille Merah.