Tuerie de Toulouse, mort du possible tueur : le temps des questions
Il est de bon ton de féliciter le Raid et de servir de leurs blessés pour étouffer toute volonté de comprendre, car des questions il y en et pas des minces. S'il y a des critiques politiciennes à but électoral, il y en a d'autres qui ne sont que légitimes car de fait il y a eu 7 morts, un homme dans un état désespéré, quatre policiers, je crois, blessés et un supposé assassin tué d'une balle dans la tête qui ne nous dira plus rien.
Sous prétexte de pseudo dignité, sous prétexte, nouvelle invention, de deuil non respecté, il fallait suspendre une campagne jamais suspendue quand la minute de silence était censée rendre hommage (et peut-être deuil) et surtout interdire tout débat. C'est la même démarche qui veut interdire un autre débat qui pourtant a droit de cité. Les questions qui se posent sont nombreuses et il serait la moindre des choses qu'elles aient des réponses. Il est vrai que l'on peut se dire, après tout, le tueur supposé est mort, qu'est-ce que cela change de remuer un couteau dans une plaie vive ? Si nous suivons ce raisonnement cela voudrait dire que tout acte, une fois passé n'a de compte à rendre à personne et que les responsables ne sont responsables de rien et jamais.
Les questions sont nombreuses et nombreux sont ceux qui les posent.
Eva Joly se pose, elle, la question de la légalité de la présence de Guéant sur place. Les opérations auraient dû être conduites par un magistrat.
Cela c'est sa vue des choses, une vue qu'il faut citer car elle nous éclaire d'un aspect que nous ignorons pour la plupart.
Il y en a des aspects de cette tragédie qui laissent pantois. Peu à peu on apprend des vérités qui font mal.
On apprend par exemple que cet homme était sur la liste noire des terroristes aux USA. On les dit paranoïaques, mais en l'occurrence sept morts, ce n'est plus de la paranoïa.
On dit qu'il avait fait plus de quinze larcins - du moins plus de quinze condamnations - ce qui n'est pas mince quand on découvre que c'est avec l'ordinateur portable de sa mère qu'il a répondu à l'annonce de celui qui en a perdu la vie le premier.
On nous dit qu'il était surveillé par la DCRI. Comment alors se fait-il que ce rapprochement n'ait pas été fait assez vite pour arrêter la suite des massacres ?
Pourquoi cette femme du quartier n'a-t-elle pas été écoutée quand pourtant elle portait plainte deux fois et que cet homme avait tenté d'embrigader son fils de quinze ans dans cette dérive folle, qu'il l'avait brutalisé, puis sa sœur puis enfin sa mère ? Pourquoi ces deux plaintes n'ont-elles pas mis une alerte écarlate de la DCRI sur cet homme ?
Comment a-t-il pu se constituer un tel arsenal, lui qui était connu des services de polices et de la DCRI ?
On s'étonne qu'il ait fallu tant de temps pour retrouver cet homme quand il faut, selon les spécialistes, quelques minutes à peine pour avoir les propriétaires des adresses ip. Ici je ne vise aucune action volontaire mais l'inefficacité totale ou partielle.
Le GIGN se pose lui, aussi la question de la façon dont cette intervention a été conduite et conclue. En effet on se retrouve avec un homme seul, sans otage, dans un immeuble isolé. D'après Jean Michel Mermet de Marianne 2 cela pose de nombreuses questions :
Quelque chose s'est mal passé : Mohammed Merah est mort au cours de l'intervention du RAID, alors que la mission des policiers était de l'arrêter pour le remettre à la Justice. Deux policiers du RAID ont d'ailleurs été blessés au cours de la vive fusillade qui a duré plusieurs minutes.
D'un point de vue purement technique, cette opération — qui a duré 32 heures — s'apparente à un échec. Un peu comme lors de l'affaire de la prise d'otage à la maternelle de Neuilly (1993) lorsque « Human Bomb » avait été tué lors de l'action du RAID. On sait que c'est à ce moment là que des liens étroits se sont noués entre Nicolas Sarkozy et les policiers du RAID. /Des spécialistes du contre-terrorisme s'interrogent, alors qu'il s'agissait, selon eux, d'une opération assez simple, qui s'apparente à la maîtrise d'un forcené, certes très armé et déterminé. Merah était seul et n'avait aucun otage. Nous n'étions donc pas dans le contexte d'une prise d'otage massive par un groupe de terroriste dans un lieu complexe (bateau, théâtre, hotel...).
L'erreur la plus souvent pointée porte sur la manière de pénétrer dans l'appartement, mercredi à 3 heures du matin. Les policiers ont utilisé un bélier pour défoncer la porte d'entrée, derrière laquelle Merah semble avoir placé un refrigateur. Cela donne le temps à Merah d'ouvrir le feu et de repousser le premier assaut. « Dans un cas comme ça, on ne frappe pas à la porte, même avec un bélier » assure un spécialiste. Car il existe d'autres moyens d' « effraction » : en clair des explosifs. La technique (qui permet de faire sauter des murs de béton même armé) consiste à déposer, de manière dynamique, des charges soigneusement dosées au bon endroit, jusque avant l'assaut. C'est une technique complexe... que le RAID ne maitrise peu ou mal — ou en tout cas n'emploie pas. Sans doute est-elle jugée trop militaire, bonne pour les gendarmes ou les commandos. /Lorsque le RAID donne l'assaut, il lui manque un élément essentiel : le renseignement fiable. Les policiers ignorent où est exactement Merah dans cet appartement d'une trentaine de m2, et même s'il est encore vivant.
Autre interrogation, la durée de la fusillade - près de cinq minutes. 300 munitions ont été tirés par la police. Or, le succès d'un assaut se mesure à sa rapidité, moins d'une minute en principe. Ce matin, quelque chose a donc mal tourné. Même si Merah, retranché dans sa salle de bains, portait peut-être des bouchons anti-bruit (BAB) et un casque, les grenades incapacitantes ou des gaz peuvent être employés. Un autre s'interroge sur le fait que l'homme ait pu sortir de sa salle de bains — et en réalité, c'est lui qui a assailli les policiers — puis passer par la fenêtre au cours de l'assaut. En posture offensive, le RAID s'est retrouvé en posture défensive : en clair, il a perdu l'initiative et se retrouve en difficultés. […] Enfin, la question se pose du choix du lieu pour l'interpellation du suspect. « On lui a laissé le choix du terrain, c'est-à-dire son appartement. Or, on savait qu'il allait en resortir et il était possible de l'appréhender à ce moment là », même si cela présentait d'autres risques, estiment des praticiens de ce genre d'activités.
Lorsque l'on lit ce texte on se demande évidemment comment un homme seul a pu ne pas être appréhendé. Une autre question vient à l'esprit : pourquoi l'assaut ? Pourquoi ne pas attendre encore ? Il y aurait eu des otages on comprendrait, mais là, le temps contre qui jouait-il ? sans eau, sans électricité combien de temps allait-il tenir encore ? Si de plus on l'empêchait de dormir ? Pourquoi ne pas avoir attendu ? Où était l'urgence ? Plus on y réfléchit plus on se dit qu'un ordre politique est intervenu pour que cela s'arrête. Sans otage, et visiblement sans bombe, dans son appartement il ne représentait plus de danger. On se pose aussi une question : Pourquoi pas de gaz ? Pourquoi n'a-t-on pas un utilisé filet comme cela se passe aux USA pour attraper un forcené ou une lance à incendie comme la dispersion des manifestants ? Je sais qu'il est facile de critiquer assis dans un fauteuil, cependant les critiques viennent de professionnels et le résultat est là : un mort, plus de possibilité de poser des questions. Sept personnes tuées.
D'un côté on se demande pourquoi tant de lenteur à le localiser quand on a son adresse ip quand le temps urge et de l'autre pourquoi se presser quand le temps joue pour la police ?
Nous sommes en droit de nous poser la question de la responsabilité de la DCRI sur son échec à prévenir cet acte, son échec à débusquer cet homme assez vite, de la responsabilité de ce pouvoir de ne pas avoir su le surveiller, de l'avoir laissé se fournir en armes jusqu'à en avoir un arsenal alors qu'il devait être surveillé, alors que deux plaintes avaient été déposées, alors que les USA l'avait sur sa liste noire, de la responsabilité de l'échec de l'intervention du Raid, responsabilité du Raid lui-même autant de celle des politiques qui ont donné les ordres en particulier de cet incompréhensible assaut. Nous sommes en droit de nous demander si ces failles, soulevées par Juppé lui-même qui ne s'applique pas à lui-même ce qu'il demande aux autres car il rompt la trêve et met en cause en période de deuil dirait Copé la DCRI et rompt également la belle unité nationale, n'ont pas alourdi l'hécatombe.
On a l'impression que cette intervention du Raid est dans la droite ligne du plan vigipirate écarlate. La force brute et brutale de façon démesurée et la volonté d'agir le plus vite possible avec fracas même si le temps pouvait être non ennemi, mais un atout après la localisation d'un homme isolé sans otage dans un lieu fermé éloigné de toute pouplation.
Marine Le Pen nous a dit que peu de Français verseraient une larme sur la mort de ce supposé assassin. Ceci prouve son manque de compréhension totale de la situation. Sa mort empêche un procès et empêchera pour toujours les familles des victimes de voir la justice l'emporter sur la barbarie, ce qui oppose la civilisation à la sauvagerie brute, et, même si cela avait peu de chance de se réaliser, avoir des bouts de réponse à la seule question qui les hantera à jamais : pourquoi ?
Il nous reste cinq semaines pour nous débarrasser de ce pouvoir. Souvenons-nous à chaque instant de cette campagne qu'Eric Woerth a été mis deux fois en examen dont une pour recel de financement illégal de parti ce qui est une forte suspicion de l'illégalité de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et donc l'illégalité de son élection. Trouvez aussi ici la vraie timeline de Sarkozy (journal Facebook) Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible. Et votez en conscience après avoir lu ce livre des méfaits du clan Sarkozy Le Sarkozyland et ses méfaits(epub) ou Le Sarkozyland et ses méfaits(issuu)
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
N’oublions jamais :
- l’affaire Karachi
- l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye notamment d'espionnage de la population avec l'appui d'une entreprise française et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie, la protection qu'il a ou a, eu selon Mediapart, de la DGSE
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l'affaire Pleyel
- l'affaire Facebook
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger
- les affaires Djourhi, Takieddine
- les possibles mallettes de Bongo pour financer la campagne de 2007
- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- l'affaire Dexia près de 12 milliards d'euros de pertes
- les discours de Caen, Metz, Nice, du bois de Boulogne, Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation, la protection du fils Pierrot, son rapatriement d'Odessa
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte, celle des stylos, celle de la déclaration de patrimoine …
- l’affaire Pérol
- l'affaire Yannick Blanc
- l’affaire de l’Epad (et des deux scooters)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine, Squarcini, Courroye, Ceccaldi Raynaud, fils Tibéri …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Bourgi, Richard, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros, les 4 X 4 Nissan de Megève
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président, les 12 000 € de frais de bouche par jour, chaque jour, la baisse des œuvres sociales de l'Elysée passées de 300 000 € en 2006 à 165 000 en 2010
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
- la possible affaire Clara Bruni
- l'affaire Facebook
Vignette affiche du Film L'Assaut (mars 2011) de Julien Leclercq
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