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Commentaire de benevole

sur Les causes de la délinquance, lettre d'une éducatrice à un éducateur


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benevole (---.---.37.224) 22 janvier 2007 22:50

Bonjour,

Il y a ausi à Liège des quartiers à mauvaise réputation. A une certaine époque, j’allais m’y promener. Un jour, j’ai vu une bande de gamins avec un seul vélo. Ils s’amusaient à faire du surplace. Je me suis approché d’eux et leur ai proposé de les chronométrer. Nous y avons passé l’après-midi.

Parce que je leur avais consacré du temps, les enfants m’ont demandé quand je reviendrais mais je n’en savais rien moi-même. Alors, ils m’ont demandé où j’habitais.

Et j’ai eu la surprise de les voir souvent traverser la ville pour venir me dire bonjour. L’un d’eux m’a même demandé de l’aider pour ses études et aujourd’hui, 21 ans plus tard, il est régent en éducation physique. Après plusieurs années au cours desquelles il initiait à des activités sportives les jeunes des quartiers chauds, il est gestionnaire de centres sportifs et m’a choisi comme témoin à son mariage.

Je n’essaie pas de nier le phénomène de la délinquance mais je dis qu’il y a au départ une exclusion sociale dont la dévalorisation des parents au chômage n’est pas le moindre effet. Il y a par suite une démission parentale et un sentiment chez les jeunes que, eux, on ne les aura pas. Qu’ils se feront respecter et qu’ils se débrouilleront pour faire de l’argent. N’importe comment. Certains font du rap ou de la boxe et s’en sortent, d’autres s’en sortent par des moyens inavouables mais si vous allez au fond de leurs motivations, c’est avant tout un refus de crever.

Ce refus n’est pas négatif, il est heureux que le jeune l’éprouve. Encore faut-il le canaliser pour qu’il s’exprime de manière socialement acceptable. Mais pour que les jeunes vous fassent confiance, ils doivent sentir que vous comprenez leur sentiment et leur motivation. Et il faut aussi que votre gouvernement vous donne les moyens de votre action et s’abstienne de provocations.

Oui, je fais confiance à l’Homme. Cela signifie que quand il est libre, respecté, responsabilisé, l’être humain est capable de faire progresser la société. S’il est exclu, frustré, réprimé, il peut aussi apporter le désastre mais c’est à l’Etat d’adopter l’attitude la plus adéquate à l’épanouissement de chacun sans actionner ou écouter les sirènes de la peur.


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