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Commentaire de Pierre Régnier

sur Le vingt-et-unième siècle sera religieusement correct


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Pierre Régnier Pierre Régnier 26 mars 2012 21:24

@ Jullien (qui ne lira peut-être pas puisqu’il a dit le 23 à 11h 46 qu’il voulait que ce soit son « dernier jour sur Agoravox », mais il n’y a pas de petits efforts inutiles contre la violence)

Le 24 à 18 h 54 vous écrivez, à propos des textes sacrés attribuant une volonté de violence à Dieu :

"Les textes en question sont des livres d’histoire. Pourquoi trouvez-vous aussi insupportable qu’un livre d’histoire raconte des évènements historiques dont des guerres ?"

Il faut choisir, Jullien, ce sont des livres d’histoire ou ce sont "la Parole de Dieu".

Dès sa création l’Eglise a choisi : c’est la Parole de Dieu. Non pas "c’est une parole inspirée par Dieu et qui contient donc le meilleur de ses volontés, aux hommes de discerner etc..)

Non, l’Eglise a choisi d’affirmer, de dogmatiser ceci : tout ce qui est attribué à Dieu dans ces textes est de Dieu, y compris les appels à des massacres massifs, y compris l’ordre de commettre un « bon » génocide…

Et l’Eglise de Ratzinger / Benoît XVI re-dogmatise, re-sacralise, relance l’enseignement à nos enfants de cette horreur.

Au début du XXIe siècle, au moment où, plus que jamais dans l’histoire il est indispensable de s’en débarrasser !

C’est épouvantable, c’est intolérable.

Si ce sont des livres d’histoire il faut, certes, les considérer comme « sacrés » exactement comme tous les livres historiques : on n’a pas le droit d’en modifier le contenu, si peu que ce soit, et il faut d’autant plus les protéger qu’ils sont la base d’une démarche spirituelle d’une partie importante de l’humanité.

Mais on a alors le droit de les interpréter librement.

Même si l’on est un très fidèle croyant on n’est nullement tenu de n’accepter que l’interprétation de son Eglise car alors, dans ce cas, c’est l’Eglise elle-même qui est sacrée, ce sont ses dirigeants, son pape, ses cardinaux composant son magistère, ses prêtres à tous les niveaux de sa hiérarchie qui sont sacrés (et, en plus, en contradiction avec ce que l’Eglise affirme par ailleurs).

Nous assistons depuis quelques décennies à une relance (et à une extension en Occident) de la violence islamique et elle est épouvantable, étant donnés les nouveaux moyens de tuer dont dispose les fanatiques.

Nous ne devons pas oublier que, dans l’histoire, précisément, de la construction de la violence religieuse il y a cette lointaine base judéo-chrétienne qui a permis au prophète Mohamed de la rejustifier et de l’aggraver, de l’étendre.

Les juifs et les chrétiens ont donc, eux tout spécialement et en cessant, sur ce point, de trahir le merveilleux Jésus dont ils se réclament, de détruire ces lointaines bases de la croyance en une volonté de violence de Dieu.

Y compris en combattant leurs institutions qui, elles, ont choisi l’horrible voie inverse.

 

*********

 

Pour revenir au point de départ de cet article, les assassinats de Toulouse et Montauban, il n’est peut-être pas inutile de reproduire ici le début d’un article qui m’avait été inspiré par un autre meurtre islamique.

 

Dans « La Décennie »au profit des enfants du monde" va finir en catastrophe" publié sur Centpapiers le 4 décembre 2007 (Centpapiers est hélas en panne en ce moment) je commençais ainsi  :

 

«  »C’est sur Internet. C’est en Irak. C’est en 2004 et c’est un acte commis au nom de l’islam. Un jeune otage américain est égorgé et la scène est filmée en vidéo. Tout le monde, partout, pourra la voir. Le message des bourreaux est le suivant  : "Il faut que les ennemis de Dieu sachent qu’il n’y a dans notre cœur aucune trêve ni pitié pour eux".

 

 Dans "l’Europe chrétienne" et dans tout l’Occident c’est l’écoeurement. C’est pas chez nous, c’est pas dans notre religion qu’on verrait des horreurs pareilles ! Et pourtant…

 

 C’est dans la Bible. C’est sur le mont Carmel, près de l’actuelle ville israélienne de Haïfa. C’est presque trois millénaires avant notre ère. Le bon prophète Elie, celui dont on attendra le retour jusqu’à l’arrivée de Jésus, égorge… 450 faux prophètes. Certes il n’y a pas la télévision, mais ça se passe tout de même "devant le peuple rassemblé". Celui-ci a pu constater que le prophète Élie est bien le vrai serviteur du vrai Dieu et les autres les serviteurs de Baal. Le vrai Dieu a envoyé les signes qui constituent des preuves irréfutables : "A cette vue, tout le peuple tomba sur sa face et dit : "C’est Yahvé qui est Dieu ! C’est Yahvé qui est Dieu ! « Élie leur dit : »Saisissez les prophètes de Baal ; que pas un d’eux n’échappe !" ; ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent du Qichôn, et là il les égorgea." (1 Rois 18,39). 

 

 C’est aujourd’hui. C’est dans le Catéchisme de l’Église catholique publié en 1997, rédigé sous la direction du Cardinal Ratzinger, futur Pape Benoît XVI : "Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. "En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement." (106, c’est moi qui souligne).

 

 Selon l’église catholique d’aujourd’hui, l’auteur du livre des Rois a donc bien exprimé là fidèlement le véritable désir du Dieu judéo-chrétien, comme l’auteur de la Genèse rapportant qu’il a anéanti les cités de Sodome et Gomorrhe (19,23), comme celui de l’Exode rapportant qu’il a fait tuer tous les premiers-nés d’Egypte (12,29) et donné l’ordre à Moïse de massacrer son peuple après l’adoration du veau d’or (32,21), comme celui des Nombres rapportant qu’il a ordonné l’extermination des Madianites (31), comme celui du Deutéronome rapportant qu’il a demandé à son peuple de se préparer pour l’extermination des Cananéens (7-20), comme celui du livre de Josué lui faisant dire que le moment était venu de passer à l’extermination elle-même…

 

 Remarquons que, dans ce dernier cas, la « juste guerre » ainsi décidée « par Dieu » n’est toujours pas terminée en 2007, trois millénaires plus tard. C’est que, comme le rappelle de temps en temps le Hamas, c’est aux Palestiniens que Dieu a « donné » la même terre… puisqu’ils l’ont lu dans le Coran.

 

 Et les responsables « modérés » les plus reconnus de l’islam confirment par ailleurs, aujourd’hui, que le Prophète Mohamed reproduit fidèlement la volonté de Dieu quand il lui fait dire, à propos des « hypocrites », des « incrédules » qui « se détournent du chemin de Dieu » : Saisissez-les, tuez-les partout où vous les trouverez" (Sourate IV, verset 89), quand il lui fait dire : « Tuez les polythéistes » (S IX, v 5)… 

 

  Qui ne voit aujourd’hui que, sans une radicale révision de leur interprétation contemporaine de leurs bases sacrées criminogènes les institutions religieuses resteraient bien, au moins partiellement, même si c’est indirectement, même si c’est par des actes commis par des croyants des autres religions, responsables de toutes les horreurs (guerres interminables, massacres de populations, meurtres individuels, maltraitances quotidiennes) commises au nom de Dieu. …/… »« 


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