Dans le fond, je suis assez d’accord avec cet article.
Les mots sont aujourd’hui consommés, ou plutôt « vomis », à l’instar de la mal-bouffe et à l’image de nos sociétés où surconsommation rime avec bien-être.
A lire AgoraVox, site dont la vocation initiale était d’ouvrir le débat d’opinion aux citoyens, j’ai l’étrange sentiment de me trouver au centre d’une arène où chacun s’envoie à la figure des mots en vrac, sans fond, sans respect, sans poésie, avec cette médiocrité qui caractérise notre époque, bref, un exutoire où le dégueuli d’opinion rejoint, jour après jour, les égoûts de la bêtise humaine.
Alors que le mot s’inventa pour échanger et partager la souffrance de vivre au sein d’une nature hostile, et dont la première voyelle A exprima l’horrible douleur d’un homo sapiens en train de se faire croquer le mollet par une bête féroce : Ahhhhhhhhhhhh !, la surcommunication galopante qui envahit nos espaces et nos oreilles est à l’image d’une société humaine dévorée de souffrances et qui le hurle sous le silence insondable d’un univers noir et infini.
Ils n’y a plus de beaux mots car il n’y a plus de belles pensées.
Bienvenue à l’ère du blablabla et vive le silence !