Le discours « ni gauche ni droite » est un vieux piège de la droite.
Ou bien on juge que les inégalités naturelles (le fait d’être né dans une famille avantagée, d’avoir eu plus de chance que les autres en général) sont une bonne chose et qu’il faut donc les conserver et les sanctuariser politiquement et on est de droite ; ou bien on juge que ces inégalités ne sont pas en soi une bonne chose et qu’il faut progresser vers l’égalité non pas naturelle mais sociale et on est de gauche.
Beaucoup de gens se disent de gauche alors que leur pensée profonde est de droite, par exemple Valls, mais l’inverse peut aussi être vrai. C’est à mon avis le cas de NDA même si la confusion ordinaire des idées dans ce domaine peut le conduire, comme beaucoup de monde, à prendre certaines positions clairement de droite.
Comme il est plus difficile de défendre moralement la pensée de droite que celle de gauche, il est courant que les politiciens de droite récusent l’opposition droite/gauche. Ainsi ils récupèrent facilement des mots de la gauche comme égalité, peuple, dignité pour les détourner de leur sens et leur faire servir des projets qui restent fondamentalement de droite. Et dès que le peuple commence à perdre de vue le sens de ces termes, c’est toujours la droite, c’est-à-dire les puissants et leurs laquais, qui en tirent les bénéfices.
La force doit être reconnue comme juste : pensée de droite. La justice, c’est-à-dire l’égalité sociale réelle, doit être forte : pensée de gauche. Il n’y a pas de synthèse possible ici.