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Commentaire de asterix

sur Benoît XVI chez Raul Castro


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asterix asterix 29 mars 2012 13:59

Quel article angélique, tant pour l’église catholique que pour les frères Casse-trop !
Pour rappel, je vivais à Cuba lors de la visite du Pape Jean-Pol 2. J’en garde un souvenir vivace, inouï ! Durant les trois mois qui ont précédé la visite de celui qui se présentait comme le Messager de la paix, Fidel, qui savait ce qu’il risquait, a procédé à une campagne d’intoxication comme seul un pays monolythique peut le connaître. Je cite pèle-mèle :
- les élections législatives ( à un seul candidat ! ) une semaine avant l’arrivée du Pape sur le seul thème « Cubanos, todos unidos ». Résultat ? 99,76 pour cent de votes favorables !
- le slogan qui a couvert tous les murs du pays, sic ! : la rencontre des deux plus grands hommes du vingtième siècle...
- les milliers, les dizaines de milliers de membres des forces spéciales ayant envahi La Havane dans la semaine qui a précédé cette fameuse visite. Ils étaient partout, partout !
- le chantage organisé par le monstre qui, venu précédemment à Rome, a menacé le Pape de faire massacrer des dizaines d’opposants s’il ne venait pas, j’allais dire à Canossa.

Fidel ayant décidé, après une intervention télévisée de près de 3 heures dont il a le secret ( nous SAVONS comment recevoir nos visiteurs - menace à peine voilée soulignée de l’index sur la table, j’en frémis encore... ) d’offrir « un triomphe » au Pape, la population toute entière de la capitale fut conviée à lui faire une haie d’honneur, depuis l’aéroport jusqu’à la Nonce Episcopale où il allait passer la nuit, les comités de quartier obligèrent TOUS les habitants à se masser le long de la route. Oh pas n’importe où ! Dans des endroits soigneusement prédéterminés pour mieux surveiller qui était là, ce qu’ils avaient à dire et surtout pas autre chose que « Viva el Papa ! - Viva Fidel ! »
Le jour même de la messe papale, j’étais deux kilomètres en retrait de la Place de la Révolution, estimant à juste titre qu’il y avait plus à comprendre là que noyé dans une foule qui, si l’on suivait ce qu’en rapportait la télé, braillait « Avé, avé Mari-ia ! » mais dont on entendait distinctement le cri du coeur repris par une masse anonyme noyée dans la foule - libertad ! libertad !
Entre-temps, je me promenais parmi les autocars venus de province, parmi une multitude d’individus déguisés en ouvriers porteurs de bâtons pour s’attaquer, le cas échéant, à un quelconque mouvement de contestation ". Ce ne sont pas des paroles en l’air, mon ex beau-frère avait été réquisitionné pour en amener 50 en camion à benne.
On n’est jamais trop prudent.
Surtout pour faire peur...
Un peu avant la transformation du pain en corps du Christ ( oui, oui, cela existe ! ) le Cardinal de la Havane dit textuellement :
Fils de Dieu, dis-nous un mot, un mot seulement et tout ton peuple te suivra !
On ne pouvait être plus clair...
Le si courageux Jean-Pol 2 répondit :
Prions pour que la jeunesse suive les préceptes de l’Eglise et ne se perde pas dans le matérialisme et la jouissance immédiate.
La capote. Surtout pas au propre, mais au figuré !
Nom de Dieu, il me restait un fond d’éducation catholique. Ce jour-là, elle a disparu.
Hasta siempre !

D’ici quelques semaines, j’aurai fini un bouquin sur le vrai Cuba. Putain, même si l’envie ne me manque pas - si j’étais Français - de voter pour Mélenchon, jamais je n’accepterai le soutien qu’il a apporté à cela.
El communismo, nunca mas !


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