@ Fergus
Je suis en parti d’accord avec vous, Sarko est nettement plus dangereux à court terme que Hollande. Et il faut absolument une défaite de la droite au présidentielle.
Mais le problème n’est pas tant les quelques attaques du FDG sur le PS (vous remarquerez qu’elles ne sont d’ailleurs pas à sens unique : la comparaison FDG FN, les perfidie de EEV ... sont bien plus agressives et également nuisible pour la dynamique de rassemblement du second tour y compris vis à vis du centre), mais bien que Hollande ne fait pas une campagne attaquant la droite sur le fond idéologique mais ayant pour unique ressort l’anti sarkozysme primaire.
L’idée est je pense la même que la votre : l’élection se gagne au centre. C’est pourquoi on a droit à un programme du PS relativement flou ménageant la chèvre et le choux et qui peine à marquer la différence idéologique d’avec la droite. La campagne se joue donc sur la personalité et quand le PS parle du bilan de Sarko on a plus l’impression qu’il parle de son comportement indigne que de sa politique.
Cette idée, qui peut être valable pour la droite, n’est pas pertinente pour la gauche pour plusieurs raison :
1) Les voix du centre se partagent naturellement entre Sarko (vision légitimiste, partisan de l’ordre), Bayrou (idéologie de droite mais rejet de Sarko et de la droite populaire) et Hollande (dégout absolu de sarkosy). Faute de conviction idéologique, les électeurs de bayrou se partagerons au 2nd tour de la même façon qu’au 1er. C’est ce qui s’est passé en 2007. Le seul moyen d’avoir leur soutiens, c’est tout simplement de les convaincre, tant au premier qu’au second tour, et pour cela de mener la bataille idéologique.
2) le seul moto de l’anti sarkozisme met ce dernier sur le devant de la scène et lui laisse les mains libre pour brasser l’air du temps et tromper les électeurs. Là encore, il faut mener la bataille idéologique pour imposer les thèmes de campagnes et s’appuyer d’autant sur le bilan catastrophique de Sarkozy. Car ce bilan n’apparait catastrophique que de ce point de vue. Pour la droite, le bilan est excellent, ne l’oublions pas. Il s’agit également là de détromper les électeurs du centre sur le mensonge idéologique du ni droite ni gauche.
3) la mollesse et les atermoiement du PS vis à vis de la droite centriste brise la dynamique de rassemblement de la gauche au 2nd tour. Elle entretient le discours du tous pareil, et la défiance qui a permis à Sarko d’être élu malgre toute les casseroles de Chirac, le CPE et compagnie.
Bref, le pragmatisme politique principal, c’est que le PS fasse enfin campagne plutot que d’utiliser comme unique argument : primaire au PS = obligation de vote utile ; anti sarko = vote utile ce qui ne peut pas alimenter une dynamique politique.
Quand au FDG et à ses militants, ils se doivent d’être politiquement responsables et tout en portant la légitime critique de Hollande de montrer que le programme immonde de Sarko est d’autant plus dangereux que contrairement à celui du PS, le rapport de force électoral ne permettra pas de l’infléchir.