»Le Collectif Egalited a donc décidé d’étudier la position des
candidats sur le sujet sensible qu’est le handicap, et en particulier
l’autisme.">span>
Les
candidats à moins d’être concernés au premier chef, ne connaissent rien aux
troubles du spectre autistique, tout comme la société en général, plus
préoccupée par le prix du pain ou de l’essence à la pompe. Il est donc assez
banal de constater que nos « professionnels es politique », soit
esquivent le sujet pour les plus sournois, soit s’emmêlent les pinceaux et
disent des énormités pour les plus naïfs (voir la position d’Eva Joly relative à
la proposition courageuse du député Fasquelle).
Mais soyons
réalistes concernant tous ces partis ! Que feront-ils les uns ou les
autres, une fois au pouvoir ? Ils s’en remettront aux « experts ».
En l’occurrence, ceux-ci ont tranché, n’est-ce pas ! Ils en ont plein la
bouche de « l’Europe », et bien même au niveau européen, c’est très
clair donc arrêtons de nous faire peur... Ce n’est plus l’heure de discuter
du « pour ou contre la psychanalyse » dans la prise en charge de
l’autisme et autres TED. Sur le plan international, l’expertise a eu lieu, il y
a longtemps déjà. En France, désormais, c’est fait avec le timide rapport de la
HAS. On sait ce que sont les « bonnes pratiques » et ce qui va à
l’encontre des recommandations, doit être sanctionné par un recours en justice,
basta !
De fait, cet
article n’apporte rien sur le fond réel du problème : la place qui sera accordée
demain à la personne handicapée dans notre société.
C’est sans doute ce qui conditionne la notion de « bonne prise en charge ». Pour preuve, la position très particulière d’un mouvement outre-Atlantique qui lutte avec humour pour la reconnaissance de ceux qui ne sont pas des « neurotypiques », doux euphémisme pour qualifier les personnes TED qui refusent d’être considérées comme anormales. Il est vrai que ces enfants et adultes, n’ont pas seulement besoin de telle ou telle méthode estampillée « TED ». On doit aussi les accepter tels quels
et apprendre à faire avec... Leur différence, est en effet une richesse. Les
différences éducatives sont une richesse. La normalité est une plaie de notre
société moderne. La pire chose faite par l’UMP, c’est bien le durcissement
de la loi à l’égard des familles qui ont décidé de se passer des services de
l’Education nationale pour assumer elles-mêmes jusqu’au bout, leurs
responsabilités éducatives en pratiquant l’instruction hors les murs gris de
l’école. Combien de celles-ci ont compris que c’était la seule voie de salut
pour leur enfant handicapé ? Combien de ces familles n’en en ont strictement
rien à battre « du pour ou contre les psychanalystes »... après tout,
il appartient aux parents d’être vigilants et de refuser les prises en charge
inadéquates. Ils ont des droits et des devoirs qu’ils font le choix d’assumer
ou pas.
En fait, de quelle
vision du handicap, les candidats sont-ils porteurs ? Au-delà des
recommandations de la HAAS, qui seront appliquées de toute façon, au-delà des moyens financiers promis ou non
par les uns et les autres, il s’agit de vérifier un peu ce que pensent ces hommes et ces femmes à propos du handicap car ils sont censés donner le tempo à notre société. Force est de constater que l’on tombe
toujours dans les mêmes travers consensuels, les mêmes propositions convenues.
Est-ce que
ce papier est un vrai tour d’horizon des propositions électorales ?
L’article
démarre avec Jacques Cheminade.
Ne serait-ce
que pour ce candidat, il suffit d’aller faire un tour sur son site pour
constater que sa prise de position est pourtant sans ambiguïté :
http://www.cheminade2012.fr/Le-handicap-une-chance-pour-la-civilisation_00464
Je n’en fais
pas spécialement la promotion car en même temps, celui-ci vante les bienfaits
du nucléaire (les enfants japonais le remercient), il doit avoir des actions
chez Tepco ! Pour autant, sa « vision » du handicap est plutôt porteuse d’espérance. Je prends cet exemple juste pour dire qu’il faut donc se méfier du côté
réducteur du titre :
« Autisme : pour qui voter ? »
En bref, si de
façon générale, j’adhère à la démarche d’Egalited quant au packing et
autres joyeusetés, je suis là, consternée
par un article au ras des pâquerettes qui sous couvert d’un faux tour d’horizon
des promesses électorales, semble bien faire la part belle à l’UMP tout en
restant très vague sur les affirmations des uns et des autres y compris celles faites
par le parti dont il est fait ici l’éloge.
Extrait :
» Pour conclure, on constate que la question de la prise
en charge éducative de l’autisme est pour le moment surtout prise en compte par
l’UMP."
Quelle naïveté ! Leur grand
Bâtonnier nous a assez prouvé que les promesses n’engagent que ceux qui y
croient. Laisser penser que voter pour Sarkosy changera la prise en
charge des troubles du spectre autistique, c’est une menterie. Si c’est
possible demain, pourquoi cela ne l’est pas aujourd’hui... !
L’UMP a bien eu tout le temps nécessaire pour nous prouver son indifférence
vis à vis du handicap en général et des TED en particulier.
Encore une louche :
(extrait) "Les deux principaux
candidats en présence, MM. Sarkozy et Hollande, sont plus dans une posture
de soutien à la HAS et à ses recommandations, avec à l’UMP une adhésion
sensiblement plus marquée qu’au PS, probablement en raison des liens
idéologiques anciens qui lient la gauche à la psychanalyse, mais côté PS une
volonté de remettre plus de moyens pour la scolarisation. Pour
caricaturer le débat, les familles devront-elles choisir entre avoir une bonne
prise en charge pour leur enfant, ou avoir une AVS à l’école ?"
En bref, une « bonne prise en charge » = la droite, une AVS = la
gauche !
A vous lire EgaliTED, on a une pensée émue
pour le député Fasquelle et sa proposition de loi (qui n’est pas et ne sera pas votée) mais la
« reconnaissance du ventre » ne peut empêcher le cerveau de réfléchir… si en plus, on a de la mémoire, on se met à désespérer et à se dire comme Pandy que les dés sont pipés dans tous les cas de figure.