Je ne vous connais pas Clercobscur mais je vous remercie pour votre bon sens et votre resistance au lavage de cerveau par les tenants du principe d’autorité.
Avant toute chose, une petite précision sur mon idée d’option au bac que vous trouvez « complètement stupide ». La connaissez-vous vraiment, l’avez-vous lue ? Je ne le pense pas car un esprit critique qui l’aurait regardé en face ne pourrait la qualifier ainsi. Me permettez-vous de vous la présenter : un jeune adolescent parvenant en classe de première avec un poids très largement normal (entre 18 et 25 d’IMC), et qui conserverait ce precieux avantage en fin de terminale se verrait récompensé d’un bonus au bac. Il s’agirait d’une option au même titre que le jazz, l’équitation ou une langue régionale. Il faut savoir que 16 % des adolescents de poids normal perdent cette normalité pour entrer dans le surpoids ou l’obésité entre le début de la première et la fin de la terminale. J’ai beau chercher et Dieu sait si je l’ai fait, je ne parviens pas à trouver ce qu’il y a de répréhensible à proposer d’en sauver quelques uns en les sensibilisant, en les responsabilisant, en les éduquant, en leur enseignant avec 6 modules de une heure, une par trimestre c.
La seule remarque ou le seul argument opposable qui peut avoir un sens est celui qui consiste à dire que cette mesure pourrait faciliter des troubles du comportement alimentaire de type anorexie ou boulimies. Je répondrai que ceux qui avancent cet argument ne savent pas que l’anorexie par exemple n’est pas une maladie de la nutrition mais une authentique affection psychiatrique, un trouble de la personnalité lié au développement précoce de l’architecture affective. Et de toute façon ils n’ont aucun intéret à penser à ce bonus parce que par définition, une anorexique a un IMC très inférieur à 18.
Cette mesure permettrait d’impliquer la famille qui, comme chacun le sait est très attachée à la valeur totémique de cette épreuve initiatique que représente le bac, une mère ou un père peut être tenté de cuisiner pour montrer à son enfant comment protéger son poids, l’enmener courrir ou nager avec lui.
Vous voulez que je vous confie le fond de ma pensée, cette mesure qui n’occupait qu’une page et demie de ma Lettre ouverte au futur président n’a pas échappé à ceux à qui elle ferait le plus grand tort, les lobbies de l’agroalimentaire qui redoutent comme la peste de voir la vente de la grande majorité de leurs produits riches en sucres, lents ou rapides, et en graisse, décliner. Et plus encore aux géants de l’industrie pharmaceutiques qui redoutent la réduction des ventes de leurs antidiabétiques, antihypertenseurs, médication du cardiovasculaires dont chaque produit, block boster rapporte près d’un milliard par an. Et un troisième intervenant est l’industrie publicitaire qui sponsorise la presse.
Ces gens intelligents et puissants ont parfaitement compris que s il’on parvenait seulement à réduire l’entrée de ces jeunes adolescents dans la spirale du surpoids, ils en seraient les grands perdants. Alors, de là a en parler à ceux qui ont la lourde responsabilité morale de faire l’opinion, aux membres de l’establishment médical qui vit pour 90 % de la manne du privé pour sa recherche, aux politiques qui sont les rouages de la société marchande, aux journalistes et tout cela finit aux oreilles du conseil de l’Ordre des médecins qui continue de promouvoir le dogme du silence dans un monde où l’interconnexion des cerveau est devenu incontournable.
Je n’ai qu’un seul atout dans cette lutte inégale, c’est le formidable soutien de celles et ceux qui ont suivi ma méthode et qui ont maigri en apprenant à maigrir.
Je vous écris cette réponse de ma chambre d’hôtel de Chicago ou je reviens d’une conférence au terme de laquelle j’ai signé des dédicaces de livres et j’ai perçu dans ce pays martyrisé par le surpoids et l’obésité de type morbide que l’on voit rarement en France, la proximité affective de la grande majorité d’entre eux qui me répétaient tous une phrase qui faisait chaud au coeur : « you changed my life ».
Mis a part cette option au bac qui ne vous avait pas convaincue et pour laquelle j’ai tenté de plaider, vous avez parfaitement compris que le surpoids est une affection sévère et dont la portée est occultée et que face a quelques inconvénients mineurs du remède, le régime, il faut ne jamais perdre de vue l’importance du mal, le surpoids et l’obésité qu’il faut savoir représenter le premier facteur de risque actuel.