• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Voltaire

sur UMP/Bayrou : Je t'aime moi non plus


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Voltaire Voltaire 3 avril 2012 10:49

Bien que très orienté, l’auteur a néanmoins identifié un problème clé : lalliance Hollande-Mélanchon, et l’incompatibilité totale entre le projet de Bayrou et celui de Mélanchon.
Il est évident que sur les valeurs, Bayrou préfèrerait passer un accord avec François Hollande qu’avec Nicolas Sarkozy, et de plus Bayrou et Hollande s’apprécient mutuellement, contrairement à ce qui se passe entre Sarkozy et Bayrou, ce qui rendrait plus facile la nomination de Bayrou comme premier ministre de Hollande.
Mais...

Mais François Bayrou défend un projet de société, qui implique le redressement des finances publiques, par conviction. C’est même un élément fondateur de son projet. Or, non seulement le projet de Hollande est sur ce point peu convaincant, mais celui de Mélanchon est tout simplement incompatible. Or, Mélénchon aura nécessairement une influence sur le projet final de Hollande vu son score. Et le PS préfèrera toujours un accord PC-PS Verts à un accord PS-Verts-Centre.

A l’inverse, N Sarkozy n’a pas de projet. Il est simplement dans l’électoralisme. Il a creusé les déficits pour faire plaisir à ses amis, mais ce n’est pas fondé sur un idéal ou une vision, c’est uniquemnt par intérêt. Son premier intérêt est d’être réélu, et pour cela il sera prêt à toutes les concessions, y compris celle de rétablir les finances publiques si c’est nécessaire pour avoir le soutien de Bayrou. Le point dûr d’un éventuel accord serait au niveau de la moralisation de la vie publique, exigée par Bayrou, mais même là Sarkozy serait sans doute prêt à céder pourvu que lui-même et ses proches amis soient protégés. Il faut aussi se souvenir que pour Sarkozy, il s’agirait d’un second mandat, dont l’objectif serait nécessairement différent du premier (pas de réélection à préparer).

Bayrou, s’il n’est pas au second tour, va donc devoir faire face à un dilemne :

- soutenir une personne compatible sur le plan des valeurs, mais au projet et à l’alliance incompatible ;
- soutenir une personne qu’il méprise, en l’échange de la possibilité de pouvoir mettre en oeuvre son projet pour le pays.

En tant qu’homme, nul doute que Bayrou choisirait la première solution ; mais en tant qu’homme d’Etat, il risque de devoir choisir la seconde. Ce sera un cas de conscience de toute façon douloureux et qui fera des déçus ; être un responsable politique honnête n’est pas une sinécure.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès