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Commentaire de JACKTURF

sur Pour renverser les dominants...


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JACKTURF JACKTURF 4 avril 2012 11:12

Une évidence s’impose, M. Le Pen sera au second tour, l’abstentionnisme favorisant les extrêmes, d’autres part son programme tient la route contrairement aux mesurettes des deux grands candidats, qu’on peut cataloguer dans les rafistolages et qui ne tiendront pas six mois une fois les élections passés. Le pays glissant doucement mais surement vers un scénario à la grec sauce Espagnol...

Les petits patrons de la CGPME font bon acceuil à Marine Le Pen
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Marine Le Pen a reçu un bon accueil, mardi 3 mars, au siège de la CGPME à Puteaux. La candidate du Front national (FN) y passait son "grand oral« , devant les »petits patrons « dont elle se veut  »la candidate". Elle a été précédée dans cet exercice par Eva Joly (Europe Écologie-Les Verts) et par François Hollande (PS).

Jean-François Roubaud, le président de la CGPME, avait pourtant, dans son allocution, glissé quelques piques en direction de son invitée du jour. "Je ne vous cache pas que peu d’entre nous - et c’est un euphémisme - sont favorables à un retour au franc. Pour nos entreprises cela serait véritablement ingérable, en particulier dans les relations internationales", a déclaré M. Reboud.


Autre point de discorde : la taxation « des prestations de services délocalisées ». Le patron de la CGPME s’est en outre prononcé contre la "priorité nationale", pierre angulaire du programme de Mme Le Pen, qui veut voir embauché prioritairement, à compétence égale, un Français. Un point que la candidate frontiste soulèvera un peu plus tard lors de son exposé, et qu’elle maintiendra fermement.

Patriotisme économique

Durant environ une heure, Mme Le Pen, très à l’aise, a décliné ses propositions phares en matière économique. Si elle a rapidement balayé la question de la sortie de l’euro, elle est revenue sur la monétisation de la dette, sur la hausse de 200 euros net pour les salaires allant jusqu’à 1,4 fois le smic grâce "à la prise en charge par l’État du même montant de cotisations salariale" - ce mécanisme serait financé par une taxe de 3 % sur les importations - ou encore sur le fond de financement des PME-PMI "abondé par 15 % des résultats des plus grosses capitalisations boursières« .  »Ce n’est pas une taxe, c’est un investissement", a-t-elle précisé.
Marine Le Pen a ensuite développé ses propositions relatives au patriotisme économique, en mettant l’accent sur « le produire Français », et la création d’un « small business Act » à la française pour privilégier les entreprises hexagonales.
De même, elle a estimé que le manque de compétitivité française n’était pas dû au coût du travail, mais à un « dumping monétaire », un « dumping social » et au haut niveau de chômage : "Plus il y aura du chômage dans notre pays, plus le coût qui pèsera sur nos entreprises sera important", a-t-elle souligné.

Applaudissements

Elle s’est aussi prononcée pour une simplification administrative et juridique, et pour la fusion de l’impôt sur les sociétés et de la contribution économique territoriale pour créer un seul impôt avec "trois taux progressifs selon le chiffre d’affaires et le bénéfice".
Enfin, elle est revenue sur son idée de « réserve légale de titres », à hauteur de 15 %, pour l’ensemble des salariés, sans droit de vote. « L’entreprise n’appartient pas seulement au capital mais aussi à la force de travail des salariés", a ajouté Mme Le Pen.
Elle a en outre fustigé « les patrons commis », ceux des grands groupes, « élevés en batterie dans les grandes écoles », et a fait la différence avec « les vrais patrons », ceux des PME-PMI. Ce qui a eu l’heur de plaire à la salle. Qui l’a même applaudie, après une charge contre les syndicats de salariés et contre la présidente du Medef, Laurence Parisot. Autre petite phrase qui a plu à l’assistance : quand Mme Le Pen a affirmé que, « dans chaque proposition » qu’elle fait, elle se met « aussi du côté de l’entrepreneur ».

La sortie de l’euro

A la fin de son intervention beaucoup dans la salle semblaient séduits. "Elle maîtrise très bien son sujet, je ne m’y attendais pas du tout. Elle apporte les bonnes réponses. Ça m’interpelle", affirmait ainsi à l’issue de la rencontre, Pierre Dechamps, représentant de l’Union nationale des fruitiers détaillants. Avant de préciser toutefois : "Ça ne remet pas en cause mon vote. Je ne suis pas du tout convaincu par la sortie de l’euro."
Un sentiment partagé par beaucoup dans l’assistance. "Je suis venu pour m’informer, j’ai vu François Hollande hier. Ce n’est pas le même style", s’amuse Jean-Pierre Henry, auto-entrepreneur. "Marine Le Pen a des arguments convaincants sur le recul industriel en France et sur le protectionnisme économique", continue-t-il. Mais sur la sortie de l’euro, lui non plus n’adhère pas aux propositions de la candidate frontiste même s’il estime que la monnaie unique est "pour quelque chose dans le taux de chômage actuel".

« Elle dit certaines vérités »

Pas de nuances, en revanche, chez Lydie Krief, qui tient un salon de coiffure en Seine-Saint-Denis. Sympathisante FN, elle affirme être" convaincue depuis le début«  par la présidente du parti d’extrême droite.  »Elle peut séduire le monde des PME-PMI. Elle se sent touchée par nous", veut-elle croire.
Au contraire de Mme Krief, Guillaume de Bodard, patron d’une société de conseil et président de la commission environnement et développement durable, lui, ne croit pas du tout aux propositions de Marine Le Pen. "Son péché originel, c’est la sortie de l’euro. Ce n’est pas crédible. À partir de cela, tout le reste m’embête, l’exercice n’est pas sérieux. On ne vit pas en autarcie, on est très dépendant de l’Allemagne et de l’Europe. Cela montre que ce n’est pas un parti de gouvernement. On est dans le déclaratif, c’est presque populiste", assène-t-il.
Il reconnaît toutefois « des points positifs », qui sont, selon lui, reconnus par tous les autres candidats. À savoir, la reconnaissance du tissu des PME, l’importance de la CGPME, la stabilité juridique. "Marine Le Pen peut convaincre une partie d’entre nous« , continue-t-il,  »ceux les plus en difficulté« . Et il avoue que, sur des questions, comme  »l’immigration« ,  »elle dit certaines vérités, des choses de bon sens".



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