M. arthur
Je ne sais pas ce qu’a écrit exactement le New York Times en 2003, mais je sais qu’avec le début de la guerre, toute la grande presse s’était alignée. Vous me dites que je me trompe et qu’avec un peu plus d’informations, puisées là où je pense, je changerai d’avis.
Juste pour vous dire que j’avais déjà vu juste en 2003, un mois avant la guerre, je vous invite à lire cette chronique publiée le 23 février 2003 sous le titre :
« Pas de printemps pour bagdad »
Qu’est ce qui se passe dans la tête de George W. Bush lorsqu’il se retire dans sa chambre la nuit venue et que les portes de la Maison Blanche se referment sur le brouhaha de Washington ? Qu’est ce qui se passe dans la tête d’un homme qui s’apprête à lancer ses troupes contre un peuple qui n’a plus les moyens de se défendre et qui a été vidé par une décennie d’embargo ? A-t-il conscience de l’étendue du drame qu’il s’apprête à provoquer et qui restera dans les annales de l’histoire comme la plus injuste des guerres ? Ces murs hantés par le souvenir des grands chefs d’Etat qui se sont succédés à la tête des Etats Unis peuvent-il couver un si horrible projet ? Et lorsque, sous le feu des bombes et le bruit des canons, des femmes et des enfants seront sacrifiés sur l’autel d’une gloire éphémère, que restera-il de la conscience de cette Amérique si prompte à brandir ses valeurs ? Que restera-il du combat de George Washington et des serments des patriotes ?
Tout a été dit ou presque sur cette guerre annoncée et dont l’objectif n’a convaincu personne ; tous les arguments présentés par les va-t-en-guerre ont été écartés un à un par la réalité du terrain et la logique de la paix qui compte aujourd’hui une majorité de partisans à travers le monde. Nous ne reviendrons pas donc sur les prétextes fallacieux avancés par l’administration Bush, ni sur les prétendues preuves présentées par M. Collin Powell pour justifier l’attaque contre l’Irak. Il est entendu aujourd’hui que cette guerre est beaucoup plus motivée par la logique propre aux faucons qui entourent George W. Bush que par la nécessité de désarmer un pays dont le potentiel militaire à été balayé par la « tempête du désert » en 1991. Il semble que la puissance économique des Etats Unis ne peut s’installer dans la durée que si elle est « boostée » par une guerre tous les dix ans. Les lobbies de la toute puissante industrie militaire qui a des liens étroits avec le Parti républicain et dont l’aide financière à la dernière campagne de Bush a été fortement appréciée, ces lobbies semblent avoir trouvé une oreille attentive auprès de certaines personnalités connues pour leur ultra conservatisme. Par ailleurs, il y avait une vieille affaire qui traînait entre les Bush et Saddam et comme le chef de la Maison Blanche ne s’est pas débarrassé de son complexe de « cow-boy », voilà une belle occasion de régler définitivement son compte à cet ennemi implacable, ce méchant qui continue de narguer les bons. Une fin dans le style « règlement de comptes à OK Corral » pour faire triompher une certaine idée de la justice et du bien... cela convient bien à cette majorité d’Américains abreuvés aux mamelles d’Hollywood et des Networks qui distillent quotidiennement leurs bêtifiantes sucreries !
Sur un autre plan, certaines indiscrétions ont fini par planter le véritable décor du scénario qui va se jouer dans les prochains jours et qui est beaucoup plus vaste et plus profond que ces affaires de rancune familiale. Il s’agit de contrôler totalement et définitivement le Moyen-Orient et ses formidables ressources pétrolières. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi l’administration Bush n’avait pas voulu s’impliquer d’une manière directe dans le conflit israélo-palestinien, malgré l’urgence de cette tâche et les engagements pris par M. Clinton.
En fait, Bush préparait son coup depuis le début : cette question, -comme beaucoup d’autres- allait trouver sa solution dans le cadre d’un déploiement militaire qui va viser l’Irak en premier, avant de s’étendre à d’autres pays dans le cadre d’une nouvelle stratégie impliquant une participation active de l’Etat sioniste dont les prétentions pour un « grand Israël » n’ont jamais été aussi près de se réaliser !
Alors, nous ne savons plus si c’est par manque de jugement ou par peur que les dirigeants arabes feignent d’ignorer ces nouvelles et terribles réalités qui font peser des dangers très graves sur les régimes non inféodés à Washington et menacent la survie de la cause palestinienne ainsi que l’essence même du combat pour la dignité arabe, mots devenus soudainement creux et qui ne sont plus galvaudés que par quelques éditorialistes en mal de gloire passée. Les enjeux futurs et présents sont à ce niveau, car si Baghdad tombe, que répondrons-nous à nos enfants lorsqu’ils se poseront la question de savoir si Chirac et Schröder n’ont pas finalement mieux défendu l’honneur arabe que des dirigeants préoccupés par la survie de leurs régimes ?
Bien entendu, il est clair que Saddam n’est pas un exemple de démocratie et quelque part, il est responsable des malheurs qui se sont succédés sur ce qui fut une puissance arabe (son invasion du Koweït en 1990 reste un crime impardonnable), mais nous pensons que la guerre et son cortège de malheurs n’est pas le meilleur moyen de régler le problème de la démocratie dans le monde arabe. Et puis, comme nous le rappelions à M. Coffee, alors le premier secrétaire de l’ambassade américain à Alger en 1991, lorsqu’il était venu nous rendre visite, au siège de notre journal, nous rappeler que nous devions être contents de nous débarrasser d’un dictateur : sur quels critères s’appuie-t-on à Washington pour distribuer les bons et les mauvais points en matière de démocratie ? Maintenant, si des royaumes et des émirats gouvernés par des castes moyenâgeuses sont un exemple de démocratie pour Washington, qu’on nous le dise. Et clairement ...
Le soir de la grande décision, lorsque M. Bush sera en face de sa conscience, il sera trop occupé à écouter les murmures de ses conseillers derrière les portes capitonnées pour entendre la rumeur qui monte et qui exprime bien cette revendication première des hommes et des peuples : vivre en paix. Une bien dérisoire requête pour un homme qui ne sait pas encore qu’il va rentrer dans l’histoire. Mais par la mauvaise porte..." (Le 23 février 2003)
- Je ne m’étais pas trompé. Et, je peux me tromper cette fois-ci, mais sachez que si l’on peut vaincre les Etats, on ne peut jamais vaincre les peuples.
15/02 22:25 - Xerxès
Encore un Sioniste, nommé frederic9, qui nous veut du bien...par pure charité ! (...)
03/02 14:04 - Visiteur Indigène
Il n’y a AUCUNE raison de te lire M Frédéric9 car AUCUN de tes arguments n’est (...)
31/01 15:51 - Mardraum
31/01 15:50 - Mardraum
31/01 15:49 - Mardraum
Pfff....il est vraiment pourri ce forum... Je reponds a zeusirae dont le post est plus bas, (...)
30/01 08:03 - frederic9
Lisez l’interview de John Bolton dans le journal Le Monde sur internet. Je vous fait un (...)
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