Bonjour à tous,
Pour élargir le débat, il ne faut pas oublier les discussions entre Condorcet et Borda (tout deux mathématiciens, ce dernier ayant inventé le vote pondéré). Le candidat dit « de Condorcet » est le candidat qui, s’il existe, bat chacun des autres candidats en duel. Pour cela, chaque électeur réalise un classement total, ou partiel, parfois avec des ex-aequo des candidats. Le dépouillement aboutit à un tableau à double entrée des duels. Exemple, si A bat B et C, et B bat C, A doit être élu. Or il est très courant que l’élu, préféré aux deux autres, arrive 3ème au scrutin uninominal (je vote pour un à l’exclusion des autres). Il serait éliminé dans le régime actuel et B serait élu !?
Il peut arriver que A batte B qui bat C qui bat également A. C’est la paradoxe de condorcet : dès que 2 personnes classent au moins 3 propositions, il peut arriver qu’aucune n’apparaisse comme préférée à toutes. Cependant, certaines procédures permettent de determiner un moindre mal : celui qui le moins bien battu parmi un groupe de tête (méthode de Schultze et Schwartz par exemple). C’est mathématiquement le mode de vote le plus rationnel qui donne un résultat absolu quand il y a une préférence absolue dans une polpulation : la candidat de Condorcet s’il existe.
Or, la méthode de Borda et les méthodes de pondérations n’élisent pas toujours l’élu de Condorcet. Le vote pondéré, certes plus nuancé, présente de nombreuses défaillances. Un biais mathématiques et sociologiques : attribuer 12 ou -5 n’a pas la même signification pour tout le monde. Dire je préfère A à B, je place A devant B, là c’est rationnel. Je n’ai pas besoin d’exprimer à quel degré je préfère ou exècre tel à tel : c’est ce qu’on appelle la sérénité du scrutin, ce qui est bien utile dans une société éclatée et individualiste pour aboutir à un vrai compromis accepté par le plus grand nombre. C’est très républicain.
Entre les deux méthodes, je vote donc... Condorcet-Schultze-Schwartz !
Merci en tout cas d’avoir ouvert ce débat : il est fondamental de s’intéresser à la manière dont le suffrage est exprimé car il influe sur le résultat et sur son interprétation. Sus aux politicards gardiens du temple qui affirment que les institutions n’intéressent pas les français. Et la démocratie, ça n’intéressent pas les citoyens ???
N.B. : concernant les sondages, que penseriez-vous, pour la sérénité du vote, de n’autoriser leur publication qu’avec leurs résultats bruts, ou du moins en présentant des échelles de résultats tenant compte des marges d’erreur.
Un citoyen et un matheux.