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Accueil du site > Actualités > Politique > Pour un premier tour au suffrage pondéré

Pour un premier tour au suffrage pondéré

64,5 % des électeurs qui ont voté le 21 avril 2002, c’est-à-dire près de deux votants sur trois, n’ont pas retrouvé leur candidat préféré au deuxième tour, soit qu’ils n’avaient pas de préféré, ayant voté blanc ou nul, soit que leur préféré se trouvait parmi les 14 qui n’ont pas été retenus.

Cette immense majorité de Français s’est ainsi retrouvée au deuxième tour acculée à un choix qui lui a été imposé par deux minorités, représentant ensemble (35,5 %) à peine plus de sa moitié à elle (64,5 %) !

Or personne ne semble s’être posé la question (il existe pourtant des organisations dont l’objet déclaré est d’étudier la répartition des opinions publiques) de savoir si parmi cette très large majorité, a priori très dispersée, il ne se trouvait pas un grand nombre d’électeurs, et pourquoi pas une majorité, qui aurait préféré retrouver au second tour, et même carrément élu, l’un de ces 14 exclus.

En effet, ce n’est pas parce que telle électrice préfère Mr Mamère, que tel électeur préfère Mme Lepage, que telle autre électrice préfère Mr Chevènement, qu’ils n’auraient pas, tous les trois, à défaut de leurs favoris, aimé voir figurer au deuxième tour Mr Bayrou et Mme Taubira, par exemple, à la place de MM. Chirac et Le Pen.

Le scrutin actuel ne permet absolument pas d’indiquer quel est son candidat préféré en second ni davantage celui que l’on n’aimerait surtout pas voir au second tour.

Or il est manifeste qu’en 2002, le préféré d’une minorité s’est retrouvé au second tour alors qu’il était aussi le plus rejeté d’une immense majorité, que ce n’est pas s’avancer que de dire que nombreux parmi les 14 exclus à l’issue du premier tour auraient obtenu un meilleur score face à Jacques Chirac que celui obtenu par Jean-Marie Le Pen ; de même qu’il s’en serait aussi probablement trouvé, toujours parmi ces 14, qui, face à Jean-Marie Le Pen, auraient fait mieux que les 82,5 % de Mr Chirac.

Eh bien ceux-là étaient plus fondés, au sens de la démocratie, c’est-à-dire, de l’expression du choix du peuple, à figurer au second tour que ceux qui y ont effectivement figuré.

Les choses ne sont pas toutes blanches ou toutes noires, toutes droites ou toutes gauches, toutes bonnes ou toutes mauvaises. En chaque chose, il convient de prendre le meilleur.

Parmi les électeurs qui votent blanc, il s’en trouve certainement qui ne voteraient pas blanc, s’ils pouvaient répartir à égalité leur suffrage sur deux voire trois candidats au lieu de ne devoir en choisir qu’un.

Chaque électeur doit pouvoir dire, non seulement celui qu’il préfère, mais aussi ceux qu’il préfère un peu moins, et celui ou ceux qu’il n’apprécie pas du tout.

En pratique, cela s’appelle le vote pondéré. Le vote pondéré existait déjà il y a deux mille ans pour élire le sénat romain. Les français Condorcet et Borda ont également réfléchi à la question à l’époque où la France est sortie de la torpeur du pouvoir verrouillé et confisqué par des privilégiés, de la pensée unique assénée d’en haut, vers les années 1780... D’autres pays comme l’Australie le pratiquent de nos jours.

Remarque : le concours Eurovision de la chanson fonctionne par points.

Chaque électeur dispose d’un nombre de points positifs (par exemple 12) qu’il distribue aux candidats qu’il préfère (sans par exemple pouvoir en donner plus de 9 au même) et d’un nombre de points négatifs (par exemple également 12) qu’il distribue aux candidats dont il ne veut surtout pas (sans pouvoir par exemple en attribuer plus de 6 au même).

L’électeur n’est pas non plus obligé de distribuer tous ses points :

  • s’il n’apprécie que moyennement un candidat et aucun autre, il peut lui donner 3 ou 4 ou 5 points et aucun aux autres ;
  • s’il apprécie trois candidats à parts égales, au lieu de voter nul, il donne quatre points à chacun ;
  • si personne ne lui convient mais qu’il ne veut surtout pas de celui-là, il lui attribue 6 points négatifs et c’est tout.
Bien sûr, un tel mode de scrutin est plus laborieux à dépouiller, les possibilités de répartition des points étant multiples.

Il est également vrai que les machines à voter qui vont être installées dans certaines communes pour l’actuel et simpliste mode de scrutin ne garantissent pas qu’il n’y aura pas de fraude, rien n’interdisant en effet à un concepteur de logiciel de lui faire faire ce qu’il veut. En somme de l’actuelle installation des machines à voter on ne va gagner que des inconvénients : le risque de fraude, la fin de la transparence de l’urne, sans gagner la finesse du vote.

Pourtant, le vote pourrait être assisté de machines à voter tout en étant infalsifiable et en permettant le vote pondéré :

Il suffit pour cela de conserver la trace matérielle du vote en installant deux types de machines :

  • le premier type de machine est une machine qui fabrique le bulletin en fonction des choix de l’électeur et le lui imprime ;
  • le deuxième type de machine est une machine qui lie automatiquement le bulletin imprimé par l’autre machine.
Entre les deux il y a le passage du bulletin dans une urne, qui garantit qu’il ne sera pas transformé par un logiciel malveillant, puisque sa trace matérielle en est conservée.

Le bulletin comportera en clair les noms et les points attribués à chaque candidat pour que l’électeur puisse vérifier que ce qu’il met dans l’urne correspond bien à ses choix. Il comportera par ailleurs un code-barre résumant le vote. C’est ce code-barre qui sera relu par la machine de dépouillement (de la même manière que des bornes permettent de vérifier les prix dans les supermarchés).

Le dépouillement est donc simple et rapide, plus rapide que les dépouillements actuels et la garantie qu’il n’y a pas de fraude est assurée en continuant de dépouiller en public : le résultat de chaque lecture de code-barre pouvant être affiché sur écran, visible du public spectateur du dépouillement.

De surcroît, n’importe quel ordinateur est a priori utilisable pour la fabrication du bulletin. On peut même envisager que l’électeur puisse, chez lui, avant le vote, préparer son bulletin.

Les habitués du regard par le petit bout de la lorgnette économique seront eux aussi contentés :

  • terminé les bulletins nominatifs imprimés à l’avance, en nombre, pour chaque candidat, et dont la plupart demeurent inutilisés ;
  • n’importe quel ordinateur pouvant être utilisé comme machine à voter, peu d’investissement nécessaire.
Un petit vote en ligne au suffrage pondéré est disponible par ici.

Même si pour l’instant la non-représentativité de l’échantillon est recevable, il n’en demeure pas moins que l’on peut d’ores et déjà formuler les remarques suivantes :

  • certains candidats qui semblent recueillir de nombreux suffrages dans les sondages selon le mode de scrutin légal, recueillent en effet de nombreux points positifs dans le mode de scrutin pondéré mais ils recueillent davantage encore de points négatifs (bien que chaque électeur puisse accorder jusqu’à 9 points positifs au même, alors qu’il ne peut accorder que 6 points négatifs à quelqu’un qu’il n’aime pas) ;
  • les extrémistes sont renvoyés au fond du classement, accumulant beaucoup plus de points négatifs qu’ils ne recueillent de points positifs ;
  • seulement la moitié des internautes ayant participé ont accordé 9, 8 ou 7 points à un candidat, cela devrait faire réfléchir...

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49 réactions à cet article    


  • (---.---.142.123) 23 janvier 2007 11:48

    Encore une usine à gaz de plus, on en a déjà tellement. Et plus c’est compliqué, plus c’est difficile au citoyen lambda d’y voir quelque chose. Et si on mettait un ordinateur comme président ? Pendant qu’on y est, ce serait plus économique.


    • (---.---.225.122) 23 janvier 2007 11:59

      Système à détruire avec l’auteur


      • (---.---.38.189) 23 janvier 2007 12:09

        Lorsqu’il y a dichotomie entre un programme plébiscité dans ses lignes forces par la majorité et l’homme porteur de ce programme, dont l’accession au pouvoir suprême est refusée, pour des raisons suffisamment connues pour qu’il ne soit pas besoin d’y revenir, par cette même majorité, alors, le phénomène de l’élection 2002 se produit.

        C’est à dire la même dichotomie entre le vote du premier tour inspiré par le programme et celui du second tour motivé par le rejet de l’homme en tant que président.

        Il me semble que les évènements ne doivent pas être complexifiés pour être compris. Les réactions collectives sont le fruit de mécanismes simples pour qui les observe sans artifice.


        • luteola (---.---.50.254) 23 janvier 2007 12:21

          Très bon article. Et idée pas si mauvaise que ça. Qui mérite en tout cas qu’on y réfléchisse sérieusement. Evidemment, y aura toujours des imbéciles (tel IP:xxx.x24.225.122) pour snober le débat... Et pis croire que les français sont trop cons pour s’habituer à ça c’est detestable comme idée. Imaginez que ce sont les français « d’en haut » qui téléphonent pour voter à l’Eurovision ? J’en suis pas si sûr. Bref, un tel système serait sûrement plus fin que les coups de hache de notre système actuel. Car Chirac qui passe de 19% à 82% c’est bien la preuve qu’il y a un léger soucis...


          • Wells 23 janvier 2007 12:44

            Je crois qu’il existe dans ce style la le système Australien si mes souvenirs sont bons.

            Sinon une autre solution : tu désigne non pas un candidat mais trois. Tu compte en suite les voix exprimer de façon à donner :

            1ere position : 3 points 2eme position : 2 points 3eme position : 1 points

            De toute façon l’élection actuelle ne marche pas. La plupart du temps on vote pour des « le moins pire ». Ce n’est pas ca la démocratie. Il faut trouver autre chose, cela devient urgent.


            • gem gem 23 janvier 2007 13:03

              Déjà, cet article n’en est pas un puisqu’il y parle de deux choses différentes : un système de vote pondéré, et un système de vote semi-électronique.

              * sur le système de vote, je pense que c’est vers un truc de ce genre qu’on va se diriger : impression d’un bulletin qui laisse une trace visible et vérifiable — directement, sans passer par un code barre ! — (par l’électeur au moment du vote, par le scrutateur après le scrutin), anonymisation par une urne, lecture et décompte automatique par une machine (soit directement au moment de l’émission du bulletin, soit après passage par l’urne). C’est pratique et sur.

              * en matière de vote, il n’y a pas de panacée. Le vote est une procédure de choix collectif, et il n’existe pas de « bonne » procédure de choix collectif (il en existe seulement des « meilleurs que d’autres, par rapport à certains critères »). On peut dire ça autrement : l’intérêt général n’existe pas.

              * sur le vote pondéré, faut pas réver : il ne sert pas à grand chose. Stratégiquement parlant, l’électeur qui partage ses points fait une grosse bétises, car c’est le maximum qui compte (il faut deux « ducon » qui donne la moitié de ses points à deux candidats pour valoir un « dupont » qui donne tous ses points à un seul, quand à « leblanc » qui distribue équitablement tous ses points, il aurait pu tout aussi bien aller à la pêche). Le vote négatif ne sert pas à grand chose non plus, puisque c’est la différence qui compte et pas le nombre absolu : voter -10 pour X, +5 pour Y et rien pour les autres, c’est la même chose que voter 0 pour X, +15 pour Y et +10 les autres ; une procédure avec vote négatif est équivalente à une procédure strictement positive et pondéré, et là encore l’électeur pèse plus en ne partageant pas ses points.

              * le vote pondéré ne répond pas à votre objectif de repêchage. stratégiquement parlant, enfoncer un type dont on anticipe qu’il est détesté ne sert à rien, mieux vaut enfoncer un concurrent réellement dangereux. Concrétement en 2002, Jospin et Chirac auraient récolté beaucoup de vote négatifs, et probablement plus que Le Pen. Le seul effet du truc aurait été de dévaloriser artificiellement leur représentativité.


              • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:18

                Il est impossible de donner tous ses points au même candidat, on peut au maximum en donner les 3/4.

                De même pour les points négatifs, on ne peut pas en affecter plus de la moitié à un seul candidat.

                C’est pour cela qu’il n’y a pas équivalence avec une simple distribution de points positifs...


              • alain (---.---.126.95) 23 janvier 2007 13:16

                article très interessant. je viens de tester ce type de scrutin. il me parait simple et non pas une « usine a gaz ». le résultat serait un reflet plus fin des desirs de l’electeur cela nous éviterait cette bipolarisation de la vie politique


                • Fabrice (---.---.193.251) 23 janvier 2007 13:33

                  J’ai voté sur le site et j’ai trouvé ca interessant. Un gros problème à mon avis : on est pas obligé de donner don avis pour chaque candidat. On a Dupont-Aignant 2eme, ce qui est une aberation à mon avis. La vérité c’est que personne ne connait ce type et donc n’a aucun avis sur lui. Quand on regarde le resultat on s’apercoit que le but du jeu est d’eviter les points negatifs plus que d’essayer de choper les points positifs. Dupont-Aignan n’a pas beaucoup de point negatif car il indifère les votant : certain ignorent tout simplement son existence à mon avis.

                  Bref, je trouve l’idée exellente mais il faudrait plutot etre obligé de donner une note à chaque candidat entre 0 et 10 par exemple. Il est indispensable de connaitre l’avis de chaque electeur sur chaque candidat pour pouvoir elire celui ou celle qui conviendra le mieux à l’ensemble de la population. En plus, c’est moins prise de tete comme ca. J’ai trouvé ca dur de devoir faire des choix en votant. Je voulait plomber Lepen, Sarko et l’extreme Gauche mais j’avait pas assez de point negatifs. Pareil pour le positif, j’ai fait des choix. D’un jour à l’autre, je referai pas les meme, c’est sur.

                  En meme temps, la solution que je propose ressemble peut-etre trop à un concourt de popularité. Hulot risque d’etre elu vu sa popularité alors que faut avouer que c’est pas souhaitable.

                  Il faut bien que l’electeur ait concience qu’on lui demande d’apprecier la capacité d’un candidat à etre président et pas si il ou elle l’apprecie. C’est pas la meme chose.

                  Pour conclure, ce systeme s’avère quand meme très interessant. J’espère qu’un debat va s’ouvrir sur le sujet. Bayrou premier ca fait rever !!!


                  • parkway (---.---.18.161) 23 janvier 2007 15:41

                    à fabrice : « Il faut bien que l’electeur ait concience qu’on lui demande d’apprecier la capacité d’un candidat à etre président et pas si il ou elle l’apprecie. C’est pas la meme chose. »

                    et bien qu’est-ce qui se passe donc en ce moment ? vous croyez que les gens connaissent les programmes des candidats ?


                  • Fabrice (---.---.193.251) 23 janvier 2007 17:18

                    Ca que je voulait dire c’est que on apprecie parfois certaines personnes mais que ca veut pas dire qu’on voudrait qu’ils occupe la fonction de president. Hulot est l’exemple typique. On l’aime mais l’elire president c’est pas serieux.

                    Concernant le programme des candidat, on a quand meme une bonne idée de ce qu’ils feront en se basant sur ce qu’ils ont fait dans le passé. On sait par exemple que Sako fera de l’ultraliberal et que Sega fera...rien

                    Treve de plaisanterie, c’est peut-etre pas une bonne approche de demander de donner une note à un candidat. Il vaudrait peut-etre mieux poser la question : « Ce candidat sera t’il un bon president ? » avec comme reponse possible « Oui, tout à fait », « Pas du tout », ....


                  • Fred (---.---.64.1) 23 janvier 2007 14:48

                    Interressant, mais je me demande si avec un tel système on ne verrait toujours pas sortir un centriste, je m’explique, si je suis de gauche, on peut imaginer un vote de ce style, dans l’ordre de l’extreme gauche à l’extreme droite :

                    0 +1 +3 +5 +3 -3 -3 -6

                    Et inversement pour quelqu’un de droite, je suppose. Procédé qui favoriserait le centre puisque personne n’est fondamentalement contre (au pire indifférent). Qu’en pensez vous ?


                    • L’électeur (---.---.169.226) 23 janvier 2007 15:13

                      Dans l’élection d’un centriste, les centristes, de même que ceux qui souhaitent battre la gauche, de même que ceux qui souhaitent battre la droite ne seraient-ils pas parvenus à ce que leurs voeux à TOUS soient exaucés ?


                    • Fabrice (---.---.193.251) 23 janvier 2007 15:18

                      C’est clair que ca favoriserai le centre, c’est inevitable. Mais n’est-ce pas juste de mettre au pouvoir celui ou celle qui represente le meilleur compromis possible entre toutes les idées ?


                    • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:21

                      Ce procédé favorise les candidats de consensus.

                      De là à dire que le consensus se trouve au centre...

                       smiley


                    • (---.---.69.50) 23 janvier 2007 15:12

                      Je suis en accord avec les points positifs mais contre les points négatifs. Cela avantagerait les candidats qui laissent indifférent.


                      • Fabrice (---.---.193.251) 23 janvier 2007 15:27

                        Tout à fait d’accord. Les candidats très mediatisés comme Sego et Sarko s’en prenent plein la tronche et se retrouvent avec un score negatif. Les candidats dont personne n’a rien à faire finissent avec un score nul (peu de points positifs et peu de points negatifs).

                        Le problème est qu’on n’est pas obligé de noter chaque candidat. On se lache (positivement ou negativement) sur les gens qu’on connait (ceux qui sont mediatisés). Les autres ne sont pas jugés (parce qu’on a pas assez de points à distribuer) et finissent à 0, ce qui est plutot un bon score !!


                      • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:24

                        Vous pouvez venir voir le graphique des résultats.

                        On y distingue très bien les « petits candidats » comme vous dites des « grands candidats de consensus », des « grands candidats partisans », des « grands candidats de rejet »...


                      • ronchonaire (---.---.244.151) 23 janvier 2007 15:13

                        Je viens d’aller voir sur le site en question et de voter ; le processus de vote est très intéressant car il donne effectivement beaucoup plus d’informations que le système en vigueur. Ceci dit, il faudrait il réfléchir plus en détail afin d’analyser toutes les implications et les « stratégies » possibles, fatalement très complexes puisque le vote en lui-même devient complexe.

                        Quant aux « résultats » (Bayrou quasiment élu dès le premier tour au moment où j’ai voté !), je pense qu’ils sont tout simplement biaisés par le fait que seuls des internautes ont voté ; il est d’ailleurs intéressant de noter que, outre le « carton » de Bayrou, les 3 « candidats » écolo obtiennent des scores positifs (je met le terme candidat entre guillements puisque Hulot s’est finalement retiré de la course). L’environnement sera peut-être, finalement, un des enjeux majeurs de la campagne.


                        • Romain Baudry 23 janvier 2007 16:07

                          Le système de vote le plus juste me semblerait être que chaque électeur classe par ordre de préférence tous les candidats (à l’exception de ceux pour lesquels il n’accepterait à aucun prix de voter). A partir de là, on fait les comptes (en ne considérant que les premiers choix). Le candidat qui dispose du moins de voix est éliminé et la voix de tous ceux qui l’ont choisi en premier est reportée sur leur deuxième choix. On refait les comptes et on recommence jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul candidat, qui est élu.

                          Ce n’est pas une méthode parfaite (à cause du Paradoxe de Condorcet), mais elle s’en rapproche pas mal. Bien sûr, elle est un peu compliquée pour l’électeur et nécessite un certain temps pour parvenir au résultat final.


                          • Olivier (---.---.34.58) 23 janvier 2007 16:43

                            A mon avis, la simple disparition du président de la republique et de cette election suffirait. On n’aurait que le vote pour constituer l’assemblé, il serrait representatif au arrondis prés. Qui ne trouverait pas ca democratique ?


                            • Romain Baudry 23 janvier 2007 17:03

                              Une Assemblée dominante élue au suffrage proportionnel n’est pas une garantie de parfaite démocratie. Comme il est pratiquement impossible qu’un unique parti rassemble une majorité absolue, il est nécessaire de forger des coalitions. Et, pour ce faire, les partis sont forcés de transiger sur les désirs exprimés par leurs électeurs. C’est ce qui se passe en Israel, où il arrive périodiquement que des partis extrêmistes exercent une influence disproportionnée par rapport au nombre de voix qu’ils ont reçu.


                            • (---.---.106.97) 23 janvier 2007 19:02

                              ça s’appelle la 4 ème République


                            • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:26

                              Depuis Montesquieu, il existe un principe qui s’appelle la séparation des pouvoirs


                            • Yann (---.---.101.91) 23 janvier 2007 19:23

                              Mr Bayrou à lui seul représente 6% donc Le Pen est au moins dix fois plus représentatif que ce guignolo, est à l’heure actuelle Le Pen doit friser les 30% donc rassurez-vous pour la représentativitée.


                              • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:28

                                Représentatif de quoi ?


                              • jujusap66 (---.---.137.61) 23 janvier 2007 19:31

                                Bonjour à tous, Pour élargir le débat, il ne faut pas oublier les discussions entre Condorcet et Borda (tout deux mathématiciens, ce dernier ayant inventé le vote pondéré). Le candidat dit « de Condorcet » est le candidat qui, s’il existe, bat chacun des autres candidats en duel. Pour cela, chaque électeur réalise un classement total, ou partiel, parfois avec des ex-aequo des candidats. Le dépouillement aboutit à un tableau à double entrée des duels. Exemple, si A bat B et C, et B bat C, A doit être élu. Or il est très courant que l’élu, préféré aux deux autres, arrive 3ème au scrutin uninominal (je vote pour un à l’exclusion des autres). Il serait éliminé dans le régime actuel et B serait élu !? Il peut arriver que A batte B qui bat C qui bat également A. C’est la paradoxe de condorcet : dès que 2 personnes classent au moins 3 propositions, il peut arriver qu’aucune n’apparaisse comme préférée à toutes. Cependant, certaines procédures permettent de determiner un moindre mal : celui qui le moins bien battu parmi un groupe de tête (méthode de Schultze et Schwartz par exemple). C’est mathématiquement le mode de vote le plus rationnel qui donne un résultat absolu quand il y a une préférence absolue dans une polpulation : la candidat de Condorcet s’il existe. Or, la méthode de Borda et les méthodes de pondérations n’élisent pas toujours l’élu de Condorcet. Le vote pondéré, certes plus nuancé, présente de nombreuses défaillances. Un biais mathématiques et sociologiques : attribuer 12 ou -5 n’a pas la même signification pour tout le monde. Dire je préfère A à B, je place A devant B, là c’est rationnel. Je n’ai pas besoin d’exprimer à quel degré je préfère ou exècre tel à tel : c’est ce qu’on appelle la sérénité du scrutin, ce qui est bien utile dans une société éclatée et individualiste pour aboutir à un vrai compromis accepté par le plus grand nombre. C’est très républicain. Entre les deux méthodes, je vote donc... Condorcet-Schultze-Schwartz ! Merci en tout cas d’avoir ouvert ce débat : il est fondamental de s’intéresser à la manière dont le suffrage est exprimé car il influe sur le résultat et sur son interprétation. Sus aux politicards gardiens du temple qui affirment que les institutions n’intéressent pas les français. Et la démocratie, ça n’intéressent pas les citoyens ???

                                N.B. : concernant les sondages, que penseriez-vous, pour la sérénité du vote, de n’autoriser leur publication qu’avec leurs résultats bruts, ou du moins en présentant des échelles de résultats tenant compte des marges d’erreur.

                                Un citoyen et un matheux.


                                • laurent (---.---.240.214) 25 janvier 2007 12:27

                                  Tout à fait d’accord, sur le fond la question qui reste primordiale c’est la remise en cause de notre systeme actuel d’election au suffrage universel qui, suite au fiasco de 2002, a montré ses limites. L’horreur c’est que 5 ans ont passé et rien n’a été entreprit pour y remédier, malgres d’abondantes jérémiades. Sur France Culture dernièrement le formidable vulgarisateur A.Jacquard avait déja abordé le paradoxe de Condorcet sur des choix indécidables lorsque plus de 2 possibilités s’offrent aux « votants », et ton analyse de ce point de vue (limites de ce mode) est eclairante. De plus, ce principe de vote pondéré, me semble, comme certains l’ont dit, avantager nettement le centrisme, qui n’est pas synonyme de majorité. Par conséquent je pense, dans la mesure ou il semble incontestable de réviser notre mode de scrutin, qu’il faille se pencher sur des votes à 3 tours ou/et a multiples candidats (éliminations successives et progressives)... en tout cas l’urgence (et 2007 nous le montrera une fois de plus, j’en suis sûr) c’est la modification de cette election présidentielle. voir la mise en place d’une sixieme république basée sur un tout autre mode de représentativité ? En tout cas cet article a le mérite de « lancer » le débat, un peu tard et loin de nos décideurs mais il montre ,une fois n’est pas coutume que les citoyens ne sont pas des veaux. Ce sujet sera encore plus d’actualité lors des elections legislatives qui sont le siege eternel des plus basses magouilles liées au fait qu’elle ne sont pas proportionnelles. Vouloir éliminer la représentation du FN et autres extremes par des effets de méthodes me parait indigne d’une démocratie républicaine. Si nous ne voulons pas (à juste titre) de Lepen comme président, ni de ces députés à l’Assemblée nationnale alors c’est à nous tous (citoyens de base et élus) de faire en sorte que la xénophobie et l’antisémitisme disparaissent des mentalités de nos concityoens. Mais ce résultat bénéfique pour tous ne pourra pas être obtenu par des artifices electoraux. Seules de réelles mesures économiques, sociales et environnementales en viendront à bout.


                                • candidat 007 (---.---.41.75) 24 janvier 2007 00:04

                                  Adopter ce systéme de vote aux présidentielles, revient donc à élire un centriste, ou une candidat qui ne gêne personne. Mais ça revient aussi à changer le systéme politique. parce que si vous élisez cette personne avec ce scrutin pondéré, sans changer le mode de scrutin pour l’élection des députés, vous aurez toujours, une sorte de cohabitation. Avec un Président centriste (ou qui ne gêne personne), et un parlement de Droite ou un parlement de Gauche.

                                  Si en tenant compte de cette contradiction, vous décidez d’aligner le même scrutin (pondéré) pour les législatives, vous n’aurez donc que des députés centristes (ou qui ne gênent personne). Ce sera donc le parti unique.

                                  Avec un président centriste (ou qui ne gêne personne) et un parlement centriste (ou qui ne gêne personne), c’est la « dictature » pondérée.

                                  Donc la question essentielle est de changer le régime politique ou le statut du président dans notre république.

                                  on pourrait trés bien élire un Président au système pondéré et en faire une sorte de reine d’angleterre en CDD sans pouvoir sauf de représentation et de gardien de la constitution,(par exemple 7 ans non renouvelable), avec un régime parlementaire (premier ministre élu, véritable responsable de gouvernement) par le parlement qui conserverait le même type de scrutin ou avec une dose de proportionnelle.

                                  Adopter le scrutin pondéré, change la nature du régime. ce qui n’est pas pour déplaire. parce qu’il faudrait quand même sortir de l’ambiguité de notre régime actuel.


                                  • candidat 007 (---.---.41.75) 24 janvier 2007 00:11

                                    Suite à mon précédent post. J’ai oublié de dire que la proposition de la VI éme répblique de Bayrou ne va pas dans ce sens, puisqu’il souhaite un régime présidentiel avec des aménagements pour donner un peu plus de pouvoirs au parlement.


                                  • lionesse (---.---.146.62) 24 janvier 2007 08:01

                                    Il ne ne pas oublier la propension des électeurs, en France du moins, à voter plutôt contre l’un que pour l’autre.

                                    Sur ce tableau, le réflexe ne va-t-il pas être alors de charger de points négatifs le ou les deux candidats les plus honnis afin uniquement de faire descendre leur score et ensuite de disperser ses points positifs sur ceux qui déplaisent le moins ?

                                    On va alors fatalement arriver à élire « les moins pires » pour le programme le plus concensuel, mais aussi celui qui n’a jamais aucune chance de tenter de nouvelles solutions dans un pays en crise profonde.

                                    Elire un candidat par défaut n’est jamais une solution d’avenir.


                                    • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:32

                                      Il ne s’agit pas d’élire un candidat par défaut. Il se peut fort bien qu’un candidat ait beaucoup de points positifs et très peu de points négatifs.

                                      Pour moi, celui-ci est préférable à un candidat ayant autant de points positifs (à quelque chose près) mais davantage de points négatifs.

                                      Je vous invite à suivre l’évolution de graphique du petit sondage...


                                    • non666 (---.---.155.99) 24 janvier 2007 10:50

                                      Cette idée est nulle, comme toute les fausses bonnes idées car il s’agit fondamentalement d’un artifice et d’une supposition.

                                      L’artifice est de « forcer » le deuxieme tour vers ce que vous croyez etre le « bon choix ». La supposition est que meme si vous ne l’exprimez pas clairement est que la finale UMP-PS serait le souhait et que le bipartisme unique notre souhait a tous.

                                      Le bilan de ceci, je peux vous le decrire car je suis un peu voyant : Le vote negatif serait utilisé comme arme pour detruire leur adversaire le plus dangeureux, pas pour detruire celui auquel vous pensez sans oser le designer. En clair et en decodé ; Votre systeme pensé pour empecher LePen d’arriver au deuxieme tour ne servirait finalement qu’a rendre plus compliqué le premier tour. Les UMP voteraient SARKOZY ET Sabreraient ROYAL et reciproquement


                                      • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:35

                                        Et même si, comme vous dites, les UMP « sabraient » systématiquement Royal et réciproquement, il resterait bien 65 % des électeurs qui, n’étant ni UMP ni PS, procéderaient plus finement.

                                        L’objet de la réflexion sur le mode de scrutin est précisément de trouver un moyen de redonner le pouvoir à ces 65 %...


                                      • Eric (---.---.10.15) 24 janvier 2007 11:30

                                        Je trouve cet article intéressant. Il a au moins le mérite de proposer une alternative à notre système actuel qui n’est clairement plus adapté à une élection avec beaucoup de candidats dans laquelle les votes du premier tour se dispersent et ne signifient plus grand chose hormis le fait qu’aucun candidat ne rassemble sur son nom. Mais comme plusieurs commentaires l’on fait remarquer, ce système présente le défaut majeur de presque toujours favoriser les candidats qui laissent indifférents. Une autre alternative consisterait en un scrutin uninominal à plus de deux tours. A l’issue de chaque tour, on conserve pour le suivant les candidats ayant les scores les plus élevés jusqu’à ce que la somme de leurs scores fasse 50%. Bien sur, c’est un peu plus long mais avec 14 candidats, il suffit de 4 tours et ce système permet d’affiner progressivement son choix.

                                        Eric


                                        • non666 (---.---.155.99) 24 janvier 2007 13:27

                                          Il n’est pas besoin de multiplier les combines « innovantes » pour gerer la democratie. Un certain nombre de systemes existent et ont leurs vanatages et inconvenients.

                                          Si l’on ne veut pas que les deux seuls candidats qui restent soient les seuls choix possibles, il faut prendre le meme systeme que dans d’autres elections ou les triangulaires (voir des quadrangulaires) sont possibles. En clair supprimer la clause prevoyant que seuls les deux « meilleurs » candidats seront selectionnés pour le deuxieme tour.

                                          Et la il suffit de fixer le quorum de passage au deuxieme tour 25% : personne ne passe en 2002 20% : ce sera aussi très limite (voir 2002) 15% : 3 ou 4 possibles...

                                          Conclusion, on peut magouiller le systeme comme on le veut, comme on le rève, a la fin on supprime un probleme et on en recré un autre. Car la possibilité d’etre « finaliste » change completement le pouvoir de nuisance des uns et des autres. Au lieu d’une « pollution » des elections due au seul LePen(le mechant bouh !), on ajoute un pouvoir de nuisance aux ecolos, aux trotskistes, aux Coluches, aux Dieudonnés...


                                        • Imparti bayrolien 26 janvier 2007 00:37

                                          Il y a aussi des candidats qui ne laissent pas du tout indifférents c’est-à-dire dont le solde des points est très positif ou très négatif...

                                          http://elire.free.fr/graphique.php


                                        • Gwendal JL (---.---.73.200) 24 janvier 2007 14:38

                                          Oups, beaucoup d’interventions. à étudier bien sûr et voir si c’est pas une fausse bonne idée.

                                          A priori, je vote pour, et devant les dérives de notre élection présidentielle, ce serait une alternative à une modification des institutions.

                                          Plus simplement je me demandais ce que ça donnerait si l’on votait, Star-Ac pour star-Ac, non pas pour le préféré mais le plus haï. smiley


                                          • (---.---.237.203) 24 janvier 2007 15:00

                                            J’ai brutalement envie de me présenter et de voter 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 999 fois pour moi et 1 fois contre mois (faut pas éxsagérer quand même !


                                            • Gwendal JL (---.---.73.200) 24 janvier 2007 19:31

                                              Par SMS, c’est tout bénef pour les opérateurs ! smiley

                                              J’ai maladroitement voulu souligner les dérives de cette institution qu’est l’élection du PR (40 candidats !!!), et pas du tout la proposition de pondérer le suffrage. aller, je me vote un moins un pas constructif. smiley


                                            • ArbreBlanc (---.---.209.213) 24 janvier 2007 16:47

                                              Petite question périphérique, un peu en marge du sujet, fort intéressant par ailleurs : si on supprimait l’élection du PR au suffrage universel et qu’on la remplace par l’élection de l’assemblée à la proportionnelle ? La majorité des pays européens fonctionnent de cette manière, après tout ... Prévoir un poste de président mais à la mode allemande, un garant de la nation sans pouvoirs exécutifs.

                                              Bon, à part la peur de l’instabilité (mais quelles preuves), pourquoi pas ?


                                              • (---.---.237.203) 24 janvier 2007 20:23

                                                Quelques uns ont connu la 4ème république avec des gouvernement nommés, aprés de longs marchandages, en scéance le soir et qui écopaient d’une motion de censure le lendemain...


                                              • non666 (---.---.155.99) 25 janvier 2007 10:15

                                                Cette piste est une des pistes d’une VIeme république parlementaire.

                                                Cela revient encore une fois a rendre l’election presidentielle aux « professionels ». Ce ne sera plus la democratie, le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, ce sera la « Particratie », le pouvoir des partis par les partis et pour les partis.

                                                Comme ça, non seulement le systeme continuera a fonctionner avec 40% des suffrages exprimés (25% des electeurs totaux), qui gèrent 95 % des sieges du parlement, mais en plus l’executif aussi sera confisqué par une minorité....

                                                Super les reformes !


                                              • ArbreBlanc (---.---.209.213) 25 janvier 2007 11:57

                                                Non, car le président aurait un rôle beaucoup plus honorifique. Il ne serait plus le chef de l’exécutif, ni celui de la diplomatie, il conserverait un rôle dans la détention de l’arme nucléaire. Il jouerait le rôle de garant de la démocratie et de la nation, veillant à son bon fonctionnement. Il serait désigné par le parlement.

                                                Le parlement pourrait d’ailleurs être remanié. Le sénat n’existerait plus. L’assemblée serait désignée pour moitié au moyens de députés élus à la proportionnelle, et pour l’autre moitié désignée par un collège de grand électeurs, qui seraient les élus des assemblées régionales (elles-mêmes déjà désignées à la proportionnelle).

                                                La proportionnelle limiterait la particratie. Des organisations qui ne sont pas des partis politiques pourraient plus facilement accéder à la représentation.


                                              • BarryAllen (---.---.153.127) 25 janvier 2007 16:55

                                                En résumé, l’élection présidentielle, c’est comme si on organisait le championnat de France de football de la manière suivante :

                                                on tire au sort 10 rencontres opposant les 20 équipes 2 à 2, et les 2 équipes qui marquent le plus de but lors de ces matches s’affrontent pour désigner le champion.

                                                Ce serait beaucoup plus rapide que le système actuel, c’est indéniable. Maintenant, je pense que ce ne serait pas vouloir orienter le résultat que de dire qu’il vaudrait mieux chercher un système plus représentatif.

                                                Sinon, je pense qu’une dimension est oubliée dans cet article. L’élection présidentielle est censée, plus que toute autre, être le baromètre du paysage politique français. Or son système et le résultat de 2002 vont biaiser encore les résultats, les gens poursuivant le but de ne pas se « faire avoir » au second tour. Bien malin qui pourra maintenant dire quels sont les contingents de sympathisants réels des plus petits partis... Et bien heureux les gros partis qui pourront s’appuyer sur de plus gros scores alors même que dans les faits, la population les rejette de plus en plus.


                                                • bertin gilles (---.---.156.33) 28 janvier 2007 13:32

                                                  Pourquoi ne pas obliger les partis à choisir, par avance pour qui ils demanderons le report de leur voix au deuxième tour.

                                                  Un candidat arrivé troisième pourrait alors être validé pour le deuxième tour.

                                                  Ce qui rendraient les résultats plus conforme a l’aspiration des électeurs et donnerait une véritable photographie des forces en présence et de leur poids respectifs.


                                                  • L’ami du laissez-faire (---.---.31.206) 28 janvier 2007 21:46

                                                    Proposition trés interessante pour les machines.

                                                    Pour le mode de vote en revanche, je lui prefére un vote dit « alternatif » ou l’on classe les candidats par ordre de preference et qui évite les problémes de reports de voix que l’on a avec un scrutin uninominal.

                                                    - 3 candidats au 2éme tour au lieu de 2
                                                    - Sur chaque buletin 2 candidats, celui que l’on préfére et celui « alternatif » que l’on choisi si le premier est éliminé.
                                                    - Celà donne 6 buletins de vote possibles (plus un blanc éventuel).
                                                    - Au dépouillage l’on compte tous les candidats choisi en premier.
                                                    - Celui ayant le moins de voix des 3 est éliminé, on reporte alors les buletins lui correspondant sur les 2 autres en fonction du choix alternatif qui y figure.
                                                    - Celui des 2 qui se retrouve avec le plus de voix gagne.

                                                    Avec des machines ont peut envisager 4 (24 types de buletins), 5, 6 candidats ou plus.

                                                    J’ai détaillé mes propositions ici.
                                                    http://patrick-madrolle.laissez-faire.eu/index.php/2006/08/29/35-un-bulletin-pour-rien


                                                    • Étienne Chouard Étienne Chouard 27 février 2007 01:15

                                                      .

                                                      Bonjour,

                                                      Article intéressant, échanges intéressants ; il existe effectivement des modes de scrutin bien plus finement respectueux de la volonté générale que nos grossiers processus actuels. L’idée des deux machines, liées par l’homme seul et en conservant la trace papier de ce lien, est intéressante.

                                                      Attention, cependant, aux tableaux géants qui afficheraient publiquement les compteurs en direct pour que chacun puisse contrôler l’avancement des votes : cela semble incompatible avec le secret du vote (qui est la source de la plupart des difficultés du contrôle, dans cette affaire).

                                                      On aurait pu parler aussi du nombre de tours de l’élection, pour approcher plus progressivement notre choix définitif : avec trois ou quatre tours, au lieu de deux (nombre réduit qui bipolarise la vie politique), on nous ôterait facilement le bâillon du « vote utile ».

                                                      Mais malgré l’intérêt de votre échange, il me semble que vous oubliez de discuter de l’essentiel :

                                                      QUI tranchera ce débat, QUI doit décider du mode de scrutin ?

                                                      Parce que on cause, on cause, mais sans tenir compte de ce que ces causeries sont absolument stériles puisque tout est verrouillé au plus haut niveau : nous pouvons toujours causer, citoyens de pacotille que nous sommes, on ne nous demande pas notre avis. Objectivement, c’est un fait : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été remplacé par le droit des élus à disposer des peuples.

                                                      Notre impuissance politique est programmée dans la Constitution et nos élus ont décidé que c’était eux, et pas nous, qui pouvaient seuls écrire la constitution.

                                                      Pourtant, qui a la LÉGITIMITÉ pour décider du mode de désignation (élection ou tirage au sort, vote préférentiel ou vote uninominal, vote majoritaire ou proportionnel ou mixte) des représentants du peuple ? (Vous avez bien remarqué que je ne parle pas de ceux qui en ont le DROIT aujourd’hui : je pose une question politique, pas juridique.)

                                                      Les élus ? Allons donc : les élus sont évidemment à la fois « juges et parties » en la matière et s’ils décidaient des règles de l’élection, ils fixeraient des règles pour eux-mêmes, non ? Et dans ce cas, loin d’être certains qu’ils recherchent la satisfaction de l’intérêt général, nous pourrions être quasiment sûrs qu’ils négligeront l’intérêt général puisque leur intérêt personnel est en opposition frontale avec l’intérêt des électeurs : plus ils nous laissent un pouvoir d’appréciation et de décision, moins il leur en reste.

                                                      Et cette remarque à propos des modes de scrutin vaut pour toute matière constitutionnelle : dans l’intérêt général, ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire eux-mêmes les règles du pouvoir.

                                                      Ce n’est pas aux parlementaires ou aux ministres, pas plus qu’aux juges, d’écrire la Constitution.

                                                      (Je rappelle au passage que l’expression même de « traité constitutionnel » est un véritable aveu de forfaiture, d’abus de pouvoir : on n’écrit évidemment pas les institutions par traité, loin des peuples ; nos élus ne sont pas propriétaires de la souveraineté, ils ne peuvent absolument pas la transférer sans commettre un détestable abus de pouvoir.)

                                                      La seule voie qui vaille pour décider tout cela est une assemblée constituante tirée au sort (surtout pas élue, pour éviter à tout prix que cette assemblée ne soit composée de candidats imposés par les partis, hommes de pouvoir qui recommenceraient immanquablement à écrire des règles pour eux-mêmes, à nos tristes dépens) et dont les membres soient inéligibles aux fonctions qu’ils instituent eux-mêmes.

                                                      Hygiène démocratique élémentaire qu’est la stricte séparation du pouvoir constituant et des pouvoirs constitués.

                                                      De cette façon, vous verrez que les députés constituants, enfin désintéressés (mot magique, décisif), sans que vous ayez même à leur dire les institutions que vous souhaitez, vous écriront les meilleures institutions qui soient, mode de scrutin compris : non cumul et non renouvellement des mandats, vote proportionnel et préférentiel, respect du vote blanc, référendum d’initiative populaire authentique, contrôle effectif des élus et mise en œuvre de leur responsabilité à tout moment et à tout propos, contrôle public des médias, contrôle public de la création monétaire (ça c’est vital !), définition et contrôle des services publics, etc.

                                                      Le simple fait que les constituants ne soient plus DU TOUT « juges et parties » suffira à engager une véritable révolution, en toute légalité.

                                                      Si le cœur vous en dit, venez écrire avec nous un projet de Constitution d’origine citoyenne, sur le blog du « Plan C », http://etienne.chouard.free.fr/Europe/ pour montrer que ce n’est pas une utopie ; pour montrer à la fois que c’est possible et que c’est beaucoup mieux.

                                                      Ne renoncez pas au Plan C en rapprochant ce projet de quelque chose qui aurait déjà existé et qui aurait lamentablement raté : ce processus constituant honnête n’a JAMAIS été testé nulle part ; je suis sûr que c’est une authentique voie de progrès pour la démocratie (la vraie) dans le monde.

                                                      Et encore merci pour la description claire de l’idée astucieuse des deux machines ; on va approfondir ça.

                                                      Amicalement.

                                                      Étienne.

                                                      PS : je note que peu de participants, finalement, ont envisagé que, confrontés à l’inacceptable, nous puissions casser ou dérober toutes ces machines démocraticides smiley Nous sommes vraiment bien dociles.


                                                      • (---.---.182.45) 4 mars 2007 20:16

                                                        Honnetement, ce que vous proposez s’apparente plus à l’Eurovision qu’à une conscience politique, ou l’electeur perd son véritable pouvoir de vote, et quelque part le courage citoyen de trancher son choix. Car soyons clair : il s’agit de s’exprimer par un choix. Le suffrage ponderé, permettant de voter pour un peu tout le monde, mis à part nos « préférés » ou nos « ennemis », n’est ni démocratique (exemple de votre scrutin, avec Bayrou et Dupont-Aignan au second tour, montre bien les failles et les limites de ce type de vote, ainsi que l’effet « centralisateur » démontré par plusieurs commentateurs) ni adulte ni responsable. Ont été évoqués les termes de vote « sanction » ou de vote « utile » un peu plus haut dans les commentaires, mais le mode de suffrage pondéré ne changent en rien ces fameux votes, au contraire, n’ayant plus un choix à faire, on peux tout distribuer selon son bon vouloir, ce qui dans l’absolu peut apparaitre comme une bonne chose, mais qui, en pratique s’avère desastreux (re-l’exemple). Et je pose la question :

                                                        Pourquoi ce désir de changement de mode de scrutin ?

                                                        Il serait anti-démocratique ? La peur d’un nouveau 21 avril ?

                                                        A l’heure actuelle, notre système de vote est le plus simple et le plus démocratique qui soit : un Electeur, un vote. Il faut avoir le courage de faire des choix tranchés. Le vague du « j’met 3 points à lui, -5 à l’autre... » tombe dans la mesquinerie des indecisions. après, on peut fustiger le manque d’alternatives de poids, pour se faire entendre (non reconnaissance des votes blancs, vote du « moins pire » par manque de candidatures repondant à nos attentes...) mais en aucun cas, le type de suffrage n’est causede ces problèmes. Mais surtout, le but non-avoué de ce type de scrutin est clairement la reduction des extremes et particulièrement l’eviction du Front National d’un éventuel deuxième tour. C’est navrant ! Ou est donc l’ouverture d’esprit ? Si un candidat (discutable tant qu’on veut) est élu démocratiquement, et on ne peut pas dire le contraire, le 21 avril, Le Pen est passé par les urnes ; mettre tous les moyens en oeuvres pour évincer un homme qui rassemble plus de 15 pour cent de la population francaise, c’est anti-démocratique. Jusqu’ou va t on descendre ? (pour paraphraser Mr Soral, Conseiller de Mr LE PEN pour l’election presidentielle). Je concois qu’on puisse ne pas aimer l’Homme et les idées, mais pourquoi mentir sur son compte, le diaboliser, tenter de l’empecher de participer avec les parrainages, et maintenant ca... La démocratie n’a pas un beau visage après tout ca. Honnetement, et je finirai par cette question, qu’est ce qui est, selon vous, le moins democratique : Un Homme politique d’extrème droite élu légalement et amené au second tour d’une élection présidentielle ; ou toute une foule désavouant un vote en règle, soutenu par tous les appareils médiatiques d’un meme pays, voir de l’étranger ? Quelles sont les vraies lecons à tirer du 21 avril ?

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