Merci Sto et Rensk…
Fessenheim…. J’en profite pour rebondir sur vos propos….
Fessenheim, un autre
site à arrêter au plus vite ! Une centrale nucléaire située sur la partie
la plus exposée aux risques sismiques du rift avorté qu’est la plaine d’Alsace…
Pour bien comprendre le danger il est nécessaire de revenir
en quelques lignes sur la formation de la plaine d’Alsace (le fossé rhénan).
Les failles bordières qui limitent à l’ouest les Vosges et à
l’est la Forêt Noire sont très anciennes et sillonnent le socle depuis au moins
l’orogenèse hercynienne.
Au cours du crétacé l’Italie qui est un bloc détaché de l’Afrique
percute l’Europe… A la fin du secondaire les dépôts marins stoppent au niveau
de la zone alsacienne. Commence la surrection alpine (début de la phase dite de
convergence vers – 80 MA )… Liée au poinçonnement du sud de l’Europe par la zone
apulienne (plaque africaine).
Cette compression du sud vers le nord remet en jeu les
vieilles failles héritées de l’hercynien, distend le dôme Vosges/Forêt Noire en
relaxation. Et par le jeu de failles relais NW/SE permet l’effondrement du sommet
du dôme à la fin de l’Oligocène. La plaine alsacienne est donc constituée en
rift avec un volcanisme actif et notamment celui très particulier du Kaiserstuhl (laves très fluides
dénommées carbonatites et assez proches des kimberlites dans lesquelles on
trouve les diamants). Le jeu tectonique s’accélère encore au Miocène et se
poursuit aujourd’hui…
Dans cette région rien n’est stable, tectoniquement parlant !
Fessenheim, situé dans le sud, près de Mulhouse (au sud) et
le Kaiserstuhl (au nord) se situe donc dans une zone où les risques de séismes
de grande ampleur ne sont pas du tout négligeables (rejet de la faille
vosgienne au quaternaire : entre 10 et 30 m !).
Outre le fait que cette centrale est technologiquement très
peu sûre, quoiqu’en disent les pro-nucléaires elle est donc très mal située. Et
même si on la réaménage pour la rendre plus sûre rien ne permettrait d’éviter
un désastre lors d’une secousse tectonique !
Au fait, au Japon où il ne reste plus qu’une seule centrale
en activité, comment font-ils pour s’en sortir ???