Etre de droite n’est pas honteux (moi-même, il n’y a pas si longtemps...), être de gauche non plus. Par contre, si vous ne voulez pas être taxé d’extrême (ce que je n’avais pas fait d’ailleurs) évitez de l’être dans votre propos. Tomber immédiatement dans la caricature et inviter les gens au fonctionnariat, ça ouvre encore une fois autant au dialogue que le « je fais comme je veux » de Villepin.

Puisque ça vous intéresse, je suis ingénieur en informatique. Je dispose donc d’une bonne formation, assez adaptée je pense au monde du travail. J’ai d’ailleurs commencé à travailler moins de deux mois après avoir eu mon diplôme. On peut donc considérer que je fais partie des mieux lotis. Pourtant, ce que je développe ici est basé sur ma propre expérience ainsi que celle de mes camarades de promotion avec lesquels je suis encore en contact. Nous avons tous quittés notre école plein d’enthousiasme à l’idée d’apporter notre contribution au monde de l’entreprise, nos illusions ont fait long feu.

Pour reprendre sur notre sujet, il n’est nul besoin que les cas négatifs qui sont décrits forment la règle. Les abus constatés dès aujourd’hui montrent bien qu’on ne peut pas confier de bon coeur encore plus de liberté au monde de l’entreprise en France. Nous avons même eu droit à des témoignages de responsables en ressources humaines, que vous faut-il de plus ?

A propos du CPE, d’ailleurs : entendu chez un chargé de recrutement dans une grande société de services informatiques française : « le CPE ne nous intéresse pas pour les emplois qualifiés car on ne peut pas se permettre d’avoir un employé qui peut rompre son contrat du jour au lendemain ». La flexibilité, appelée comme le messie par les entreprises et la droite françaises, n’est donc acceptée par les mêmes qu’à une condition, toujours la même : qu’elle soit à sens unique, à l’avantage de l’employeur, et pas du salarié.

Bien sûr, tous les chefs d’entreprise ne sont pas sournois, vicieux, loin de là, c’est à souhaiter. Mais la cerise sur le gateau, si j’ose dire, c’est qu’en laisser la possibilité à certains pénalise ceux qui jouent le jeu, et à terme risque de les forcer à faire de même. Qui a parlé de Darwin ?