« Considérons un instant l’éthique du travail,
franchement, sans superstition.
Chaque être humain, par
nécessité, consomme, au cours de sa vie, une certaine
quantité du produit du travail humain.
En supposant (on peut le
faire !) que ce travail est au total désagréable, il est
injuste qu’un homme doive consommer plus qu’il ne produit. Bien
sûr il peut fournir des services plutôt que des
marchandises, comme un médecin, par exemple ; mais il devrait
fournir quelque chose en échange de sa pension complète
[son logement].
À cette condition, le devoir de travailler doit
être admis, mais à cette condition seulement. »
voir l’éloge de l’oisiveté par Bertrand Russell (page 12/24 : http://okidor.free.fr/reflects/file/elogeDeLoisivete.pdf )
( en lien avec le thème de cet article, voir aussi le passage évoquant la Russie -page 15 et suivantes )
Vouloir des élites est un objectif aristocratique (étymologiquement
« pouvoir des meilleurs ») alors que les Français sont plutôt supposés
vouloir une démocratie.
Si l’on souhaite l’égalitré entre Français, pourquoi réserver à certains seulement le statut associé à la notion d’élite ? Pour permettre à tous l’épanouissement le plus complet possible,
au moins autant que de vouloir partager le
travail, pourquoi ne chercherions-nous pas un partage équitable du
loisir ?
En tout cas, B. Russell était convaincu (voir bas de la page 20, et
suite ) que nos civilisations se sont avant tout amendées grace au
loisir qui a fait émerger les arts, les sciences, qui a permis
l’écriture des livres, le temps de la philosophie et un affinement des relations sociales.