Tu t’inscris dans un modèle productiviste et consumériste, qui en effet ne fonctionne que s’il s’auto-alimente. Pour consommer il faut produire. Et pour créer toujours plus de croissance, il faut produire toujours plus et consommer toujours plus. Et pour consommer toujours plus, il faut que les biens soient renouvelables (et non durables) et on programme donc l’obsolescence pour générer de la consommation différée (sans d’ailleurs trop se préoccuper des déchets générés).
Ce modèle rencontre des limites, comme l’a confirmé la réactualisation du rapport du Club de Rome sur la croissance. Les ressources ne sont pas illimitées comme on l’a longtemps pensé. Et parmi elles, les ressources énergétiques vont venir à manquer, engendrant un inévitable effondrement du modèle (car la révolution industrielle mériterait de s’appeler la révolution énergétique tant c’est l’énergie abondante qui l’a permise).
Tu dis que tu gagnes ton droit à consommer parce que tu as produit. Tu dis que ce système est sain. Vraiment ? Tu trouves sain un système où même les biens vitaux sont considérer comme accessible via la consommation qu’aux seuls individus ayant produit ?
Il me semble pourtant qu’une société qui accepte l’idée même de l’exclusion comme une banalité est une société gravement malade.
Le revenu de base inconditionnel permet à tous d’avoir de quoi se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner, et s’éduquer. Au-delà de ses besoins de base, on peut discuter. En-deçà, ce ne devrait pas être négociable. D’autant que l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme l’exige.