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Commentaire de Christian Labrune

sur Pornographie : l'addiction du siècle ?


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Christian Labrune Christian Labrune 12 avril 2012 21:59

@Jean-Luc Toutlemonde

"C’est comme si vous aviez des étalages à tous les coins de rue avec alcool et cigarette distribué gratuitement, vous comprenez ?"

Vous avez vu juste : la tentation est partout, et pas seulement sur l’Internet ; elle est même dans la rue et c’est là qu’il conviendrait d’incriminer cette « concupiscence des yeux » dont parle Saint-Augustin au chapitre X de ses Confessions. Augustin ne voudrait pas voir les jeux du cirque, mais un jour il s’y lasse entraîner. Il se cache les yeux, mais il entend encore. Il finit par regarder. C’est cuit : l’addiction s’empare de lui immédiatement.

Dans la rue, on peut être assis tranquillement à la terrasse d’un café, à méditer très vertueusement sur la transcendance de l’égo ou la résolution des équations aux dérivées partielles et, d’un seul coup, passe une très belle femme. On tourne la tête pour regarder dans la direction opposée, bien évidemment, mais comme une intuition érotique nous a frappé, elle se reporte sur toutes les autres femmes qu’on peut voir à proximité et même très loin. On se dépêche de rentrer chez soi les yeux fermés, en suivant les murs, à tâtons, mais la tentation peut perdurer et quelquefois durant des heures. C’est désastreux.
Je ne sais plus quel philosophe, pour pouvoir penser tranquillement et n’être plus perturbé par les données du monde sensible, s’était crevé les yeux et les tympans. Origène, le pauvre, s’était châtré. Ce sont là des solutions évidemment tout à fait extrêmes, mais comme ce sont surtout les femmes qui sont responsables de ces tentations (et on le voit bien par le récit de la Génèse), c’est peut-être elles qui devraient prendre les mesures qui s’imposent. Je ne parle pas de la burqa, laquelle est infiniment plus suggestive voire excitante que la simple nudité, mais la chirurgie esthétique est maintenant très au point et sans grand danger. Quand une jeune fille est vraiment très belle, si on lui coupait le nez, par exemple, elle attirerait moins l’attention, susciterait moins le désir qu’une certaine pitié lorsqu’on la croiserait dans la rue. Les femmes ainsi enlaidies seraient infiniment plus tranquilles en tous lieux. Jacques de Voragine, dans sa Légende dorée, rapporte le cas de Sainte-Paule dont la statue plonge quelquefois dans la perplexité les touristes qui visitent certaines églises : elle a visiblement un corps de femme mais porte une barbe qui lui tombe jusqu’au nombril. C’est elle qui l’a demandée à Dieu, cette barbe, et il la lui a accordée. Trop belle, elle était sans cesse confrontée au désir masculin. Barbue, elle a pu enfin se consacrer à l’amour sacré sans plus jamais avoir à affronter la corruption des amours profanes.

La question que pose cet article est vraiment essentielle et torturante. Le péril impose de trouver rapidement des solutions. Puissent mes modestes suggestions rencontrer un jour l’assentiment des pouvoirs publics.


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