Sans rentrer dans les détails de leurs mécanismes compliqués, qui constituent les occasions pour tous les abus et toutes les combines, la toute puissance acquise aujourd’hui par les institutions financières, au point d’être parvenues à imposer leur politique aux états, tient tout simplement au fait que ceux-ci se sont copieusement endettés auprès d’elles.
Le dictateur roumain Ceaucescu, a été inattaquable des années durant, sans que ni FMI, ni banque mondiale, ni spéculation d’aucune sorte n’ait pu l’ébranler, parce qu’il s’était arrangé pour que son pays n’ait pas un seul centime de dette, et il a fallu maquiller un coup d’état en révolution populaire, pour se débarrasser de lui.
Ceci pour dire que s’ils ne se trouvaient à ce point endettés comme ils le sont, les états ne craindraient rien, et nous ne serions pas sous la coupe des financiers...
Or, si cet endettement peut trouver sa juste raison dès lors qu’il s’agit de permettre des investissements productifs, il s’agit d’une très mauvaise manoeuvre dès lors qu’il ne s’agit que de permettre à des gouvernements, de se sauver d’une incapacité à boucler autrement le budget de l’état.
Cette incapacité qui est celle depuis des années, de tous les gouvernements des deux bords, de revenir à l’équilibre budgétaire, tient essentiellement à un effet pervers, connu des spécialistes du « facteur multiplicateur », qui fait que dans les conditions du sous emploi actuel, donc dans les conditions d’une activité stagnante, il n’est plus possible d’augmenter efficacement le taux de prélèvement, pour pouvoir augmenter les ressources de l’état.
Plusieurs gouvernements en ont fait la malheureuse expérience lorsque, après avoir augmenté le taux de prélèvement dans un secteur d’activité, compte tenu de la baisse précisément d’activité que ceci à entrainé, ils se sont finalement retrouvés à récolter moins d’argent...
C’est ce constat qui se trouve à l’origine de la formule « trop d’impôt tue l’impôt ».
Symétriquement, et pour la même raison, il n’est pas davantage possible de diminuer les dépenses de l’état, pour tenter de revenir à l’équilibre budgétaire, car les individus privés par cela de ressources, et qui ne sont pas en situation de retrouver un emploi, à cause de la faiblesse de ce marché, sont, par le fait du même facteur multiplicateur, terriblement « contagieux », parce qu’il n’assurent même plus par leur dépenses, le travail d’autres...
Ne pouvant structurellement, ni augmenter les ressources, ni diminuer les dépenses, les gouvernements sont condamnés à faire appel à l’emprunt, pour pouvoir boucler leur budget.
En réalité, l’origine structurelle de ce déficit endémique, tient au fait que dans ce pays, compte tenu de sa structure « démographique », et particulièrement de son vieillissement, le poids de la population dite « à charge », est devenu écrasant sur les épaules de la population dite « active », ce qui revient très clairement à dire qu’il y a beaucoup trop de vieux, à la charge des actifs, pour que la nation dans sa globalité, puisse le supporter .
S’ajoute d’ailleurs à cela, beaucoup de jeunes « tanguys », demeurant à la charge de leurs parents, mêmes devenus adultes, à cause du déficit du marché de l’emploi qui les incite à se lancer dans des études interminables, et sans issue...
C’est cette charge qui se retrouve d’une façon plus ou moins directe, sur les entreprises, puisque étant celles qui font la richesse du pays, c’est forcément elles qui, in fine, et quelque soit le circuit, en assument la charge.
C’est parce que les entreprises assument fatalement ici, une charge supérieure à ce qui se fait dans d’autres pays, qu’elles se trouvent en perte de compétitivité, et que leurs actionnaires finissent par opter pour leur délocalisation.
Qu’il s’agisse donc des difficultés financières, avec toutes leurs complications, ou de la raréfaction des offres d’emploi, il se trouve bien à l’origine de celles-ci, une même et unique cause qui est l’incohérence démographique de la société française, et c’est pure folie que de croire qu’un pays de plus en plus vieillissant, serait-il le moins atteint par ce mal en Europe, finira par redevenir malgré cela, un pays de plein emploi et par le fait, au budget équilibré, lui évitant de s’endetter, et d’être à la merci des puissances financières...
Quant à la façon d’en sortir, je l’ai évoqué dans un article précédent publié ici-même, et intitulé malgré cela, « l’impasse française », car il est clair que les Français n’en voudront jamais...
Qui vivra verra...