@ camus fausse manip au dessus
Dès juin et juillet 1940 et bien que désorganisés par l’arrestation de nombreux dirigeants, les communistes conscients que les combats ne s’arrêteraient pas avec la capitulation de Pétain et l’occupation de la France, commencèrent à ramasser des armes abandonnées par l’armée française en déroute.
L’OS (Organisation Spéciale du PCF) qui avait pour charge de protéger les imprimeries clandestines, ainsi que les cadres du Parti pourchassés par la police française, fut au lendemain de la libération, officiellement reconnue et homologuée par les services du Ministère des armées comme « unité combattante » à partir d’octobre 1940.
Les FTPF et les FTP-MOI ont été à leur tour homologués « unité combattante » à partir du premier mai 1941.
Parmi les animateurs de l’OS se distingueront des hommes qui paieront de leur vie la gloire des premières armes.
CARRE, LOSSERAN, REBIERE, COQUILLET, KERNIEN, MARCHANDISE, MIRET-MUST, HEMMEN, tous fusillés en 1941 et 1942.
La liste des survivants artisans de l’OS est moins longue que celle des morts.
Quant à « l’action directe » contre l’occupant et ses valets, préconisé dès le début par les communistes et longtemps vilipendée par les « attentistes », démontre que les communistes n’attendirent pas l’invasion de l’URSS pour la mettre en pratique, en effet :
En juillet 1940 : A Nantes, une famille d’instituteurs communistes nommée Leroy, a saboté une centrale électrique qui a privé Nantes de lumière. Une amende importante a été infligée à la ville par les occupants. Le même jour les Leroy ont effectué une distribution de tracts appelant à la Résistance.
Début août 1940 : Dans le Nord, dans l’arrière salle d’un petit café de Dechy, une douzaine d’hommes sont réunis, qui se jurent d’agir contre l’occupant. Il y avait là Eusebio Ferrari, les frères Martel, les frères Camphin, Debarge, tous communistes.
Le lendemain, les habitants de Fenain virent flotter en haut d’un pylône de haute tension, un immense drapeau rouge avec l’inscription « COURAGE ET CONFIANCE ».
Toujours au mois d’août : Les mêmes incendient plusieurs véhicules de l’armée d’occupation et font sauter un train allemand.
En décembre 1940 : Ils dynamitent la génératrice et la sous station de Benory-Cumichy.
En mai 1941 : Ils abattent des soldats hitlériens à Lambersart.
En décembre 1940 : à l’autre bout de la France, dans le Var, Roger Landini, secrétaire des jeunesses communistes et ses camarades, font dérailler en pleine gare de triage de Fréjus-Plage, 8 wagons de marchandise destinée à L’Allemagne alors que la Zone-Sud n’était pas occupée.
Dans son livre « Les FTP » Charles Tillon écrit :
« Dans une circulaire en date du 28 novembre 1940 le Préfet de l’Aube fait connaitre que le Parti Communiste aurait organisé le ramassage sur tout le territoire des armes abandonnées par l’armée française ». Et Tillon ajoute : En Corrèze fin décembre 1940, vingt groupes de trois sont déjà formés et agissent ».
Ces pionniers de « L’action immédiate » y compris contre les troupes occupantes auront, bien avant l’invasion de l’Union Soviétique ET ALORS QUE LEUR ACTION DEMEURAIT LARGEMENT IMCOMPRISE PAR LE PEUPLE DE NOTRE PAYS, DEMONTRE PAR L’EXEMPLE ET PAR DE NOMBREUX SACRIFICES, que la violence devenait la plus grande école du patriotisme résistant.
Des chroniqueurs, des hommes politiques en mal de notoriété où pour de basses raisons politiciennes et malgré toutes les preuves, n’en continuent pas moins à falsifier la vérité historique en continuant à affirmer que les communistes ne se sont engagés dans la Résistance qu’après l’invasion de l’Union Soviétique.
Il est vrai que l’entrée en guerre de l’URSS redonna à toute la résistance confiance et conviction que la victoire serait au bout de leurs peines.
Dans son livre, « La vie quotidienne des résistants de l’Armistice a la libération » l’historien-résistant Henri Noguères qui n’était pourtant pas communiste a écrit : « Je pense que c’est faire un injuste procès à un grand nombre de résistants et de faire insulte à de nombreux morts communistes que de propager cette idée reçue selon laquelle la résistance n’aurait commencé pour le Parti communiste qu’au lendemain de l’agression contre l’URSS.
Tillon à Bordeaux, Marcel Paul en Bretagne, Romagon en Champagne, Ouzoulias à Paris, Le cœur dans le Nord et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres, qu’il n’est ni convenable, ni simplement décent de prétendre, comme l’ont fait tant de mémorialistes à mémoire courte et sélective et tant d’historiens à vue basse plus soucieux d’atteindre leur objectif que de faire preuve d’objectivité, que seuls des communistes agissant à titre individuel ont participé au combats de la résistance pendant la toute première année.
Il est toutefois, une supériorité que nul ne peut contester aux communistes : c’est la part dominante, déterminante, prise par la résistance communiste dans le domaine de l’action directe … L’ensemble de la Résistance, en reconnaissant par la suite de donner la priorité à l’action immédiate, rendra hommage à la tactique de guérilla à outrance préconisée par les FTP. »
Il est indispensable de rappeler que ce n’est que le 15 mars 1944, que le Conseil National de la Résistance préconisât « La lutte armée à outrance » alors que les communistes l’a pratiquaient depuis plus de trois ans.
Toujours sur la participation des communistes à la lutte armée avant l’invasion de l’URSS, voici quelques lignes d’une lettre que l’écrivain Jean Brüller dit Vercors qui avait adressé au général de Gaulle :
« La première lettre que j’ai reçue, en août 1940 qui m’appelait à la résistance était signée du communiste jean-Richard Bloch.
La première réunion à laquelle j’ai assisté en octobre 1940 chez le poète Arcos, s’était faite à l’initiative du même, accompagné du communiste Frédéric Joliot-Curie du communiste Wallon, du communiste Maublanc et du communiste Francis Jourdain ….
La première revue clandestine fondée en décembre 1940 « La pensée libre » était une revue communiste et c’est sur ces cendres que j’ai fondé plus tard « Les éditions de minuit ».
Le premier organe clandestin des intellectuels résistants, fut fondé en avril 1941 par le communiste Jacques Ducour. Il y laissa la vie.
L’un des tout premiers résistants, que j’ai « pratiqué » qui fut arrêté presque sous mes yeux, puis torturé à mort, c’était le communiste Holweg.
La première « grosse affaire » découverte par la Gestapo fut celle du Musée de l’Homme, conduite par le communiste François Lescure … et qui mena (en compagnie de Francis Cohen tous deux dirigeants des jeunesses communistes) l’affaire du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe.
Vous objectez à mon témoignage : c’étaient seulement quelques individualités. Mais c’est là justement que gît l’injustice à leur égard …. Cependant quel autre « Parti » a édité clandestinement une revue résistante dès 1940 ? Les radicaux, les socialistes, les modérés ? Quel « réseau » issu d’un « Parti » a fonctionné avant les réseaux communistes ? Penseriez-vous à reprocher aux autres ces longs mois passés à hésité, à se chercher, à s’organiser ?
Nous ajouterons, que le premier numéro de « Libération » est daté de juillet 1941, le premier numéro de « Combat » ainsi que celui de « Franc-Tireur » sont datés de décembre 1941, alors que depuis juin 1940, « L’Humanité » avait déjà publié 90 numéros illégaux.
Ces quelques citations nous permettent de dire que les communistes ont été un exemple dans la reconquête de nos libertés.
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