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Commentaire de JL1

sur Deux antilibéraux : Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy


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Francis, agnotologue JL1 16 avril 2012 11:02

Bonjour Daniel Arnaud,

Votre définition du libéralisme vous est très personnelle. Vous dites : « (le libéralisme) vise également la préservation de la liberté de conscience vis-à-vis de l’église ». Vous confondez avec laïcité. A vous en croire, le seul pays libéral en occident serait la France !!!

Passons.

Le libéralisme économique (puisqu’il faut préciser), n’est que le faux nez des possédants, de la droite, de l’impérialisme. On ne peut donc pas dire que celui qui ne se présente pas sous ce faux nez est anti-libéral. En revanche, Sarkozy est un keynésien pervers, en ce sens qu’il est pour l’interventionnisme, mais un interventionnisme « à l’envers » destiné aider les marchés à créer encore plus vite encore plus d’inégalités. C’est la mise en pratique de l’inique théorie du ruissellement, basé sur la croyance que ce qui est bon pour les riches est bon pour les pauvres. Par exemple, construire des yachts démesurés c’e serait bien au motif que ça fait travailler du monde. Et pour acheter ces yachts, ben, naturellement, il faut des riches ! Moi j’appelle ça du détournement de ressources, ou plus clairement, l’abus de biens sociaux.

Voici ce que dit l’auteur de « L’empire du moindre mal, Jean-Claude Michéa, écrit au sujet du libéralisme  :

« Ramené à ses principes essentiels, le libéralisme se présente donc comme le projet d’une société minimale dont le Droit définirait la forme et l’économie le contenu. Cette croyance qu’une communauté humaine pourrait fonctionner de façon efficace sans prendre le moindre appui (autre que rhétorique) sur des valeurs morales et culturelles partagées, est néanmoins si étrange - au regard de ce que l’anthropologie et l’histoire nous apprennent – que les défenseurs de cette doctrine ont généralement prévu une position de repli plus présentable. Il existe donc une clause annexe qui invite à voir dans « l’esprit de tolérance » et « le refus du rejet d’autrui » une sorte d’éthique de substitution, que l’on devrait tenir pour une condition du système libéral ou, tout au moins, pour une conséquence heureuse de son fonctionnement quotidien. » (pp75)

Venons en à Mélenchon. Vous avez lâché le mot : populisme ! Parlons en du populisme. Voici ce qu’en dit Michéa :

 »Alain-Gérard Slama (l’inénarrable qu’on ne prése,nte plus) a écrit (fig mag, 6/1/07) que « les deux valeurs cardinales sur lesquelles repose la démocratie sont la liberté et la croissance ». C’est une définition parfaite du libéralisme ! A ceci près bien sûr, qu’AGS prend soin d’appeler « démocratie « ce qui n’est en réalité que le système libéral afin de se plier aux exigences définies par les « ateliers sémantiques » modernes (c’est ainsi qu’on désigne aux US les officines chargées d’imposer au grand public, à travers le contrôle des médias , l’usage des mots le plus conforme aux besoins des classes dirigeantes).

« Ce tour de passe passe, devenu habituel, autorise naturellement toute une série de décalages très utiles. Si en effet, le mot ‘démocratie’ doit être affecté à présent à la seule définition du libéralisme, il faut nécessairement un terme nouveau pour désigner ce gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple où chacun voyait encore il y a peu, l’essence même de la démocratie.

 » Ce nouveau terme choisi par les ateliers sémantiques, sera celui de ‘populisme’. Il suffit dès lors d’assimiler le populisme (au mépris de toute connaissance historique élémentaire) à une variante perverse du fascisme classique, pour que tous les effets désirables s’enchaînent avec une facilité déconcertante. » (pp85, c’est moi qui souligne)

 Michéa poursuit : « Si l’idée vous vient par exemple, que le Peuple devrait être consulté sur tel ou tel problème qui engage son destin, ou bien si vous estimez que les revenus des grands prédateurs du monde des affaires sont réellement indécents, quelque chose en vous doit vous avertir immédiatement que vous êtes en train de basculer dans le »populisme« , le plus trouble, et par conséquent, que la »bête immonde" approche de vous à grands pas. En citoyen bien élevé (par l’industrie médiatique), vous savez alors aussitôt ce qu’il vous reste à penser et à faire. »

De fait ce que vous appelez populisme de Mélenchon, c’est la démocratie à l’état pur. Et le reste n’est que poudre aux yeux.


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