Vous faites du nominalisme en
faisant croire que le peuple n’est qu’un concept qui ne représente aucune
réalité, alors qu’on pourrait dire la même chose du concept de personne.
Le peuple, ce sont des dizaines de
millions de personnes de chair et d’os (vous en mentionniez 43), c’est encore
plus réel, massif, pesant, durable qu’une seule (ça en fait de la chair et des
os !).
Le pouvoir du peuple, ce serait par
exemple lorsqu’il vote en majorité contre une constitution européenne à 55% et
que ce vote soit respecté et exécuté…
C’est vous qui voulez considérer une
collection de personnes comme une seule, c’est vous qui faites ce sophisme.
Vous critiquez la notion de « volonté
du peuple », que je n’ai invoquée nulle part. Si vous parlez d’une volonté
de tous qui serait à la fois la volonté de chacun (et donc d’un vote unanime), il
est évident qu’elle est rare (ce serait par exemple le fait que personne ne
voudrait se faire torturer durant des semaines). C’est bien pour cela que l’on
vote, pour départager les différentes volontés conflictuelles des citoyens.
Vous invoquez trompeusement une unanimité
du peuple, que personne d’autre que vous n’invoque ici. Au lieu de critiquer
une conception caricaturale que vous inventez, répondez aux questions que je
vous ai précédemment posées, que l’on voit plus clairement votre idéal outre « le
sage sous un chêne »..
A la fin, vous voulez confondre le
gouvernement du peuple (la démocratie) avec le gouvernement d’une foule
(ochlocratie), qui peut être une minorité, elle-même peut-être manipulée par
une encore plus petite minorité.
Le tirage au sort permet d’avoir des
assemblées parfaitement représentatives du peuple (des peuples en réduction,
comme pour les sondages), puis ensuite validées ou non par les référendums ;
et la brièveté des mandats (hypercontrôlés contre la corruption) non
renouvables empêche une caste de politiciens différenciés du peuple.
Mais vous parlez finalement d’un « agrégat
de choses (la foule) » non plus comme d’un concept comme au début de votre
réaction, mais cette fois comme d’une réalité.
Comme vous tenez à l’unicité de la
personne, vous êtes pour le gouvernement d’un seul, un monarque, et donc même
pas d’un gouvernement de quelques personnes, puisque ce serait encore un
agrégat avec des personnes qui devraient trouver des compromis entre leurs
volontés conflictuelles.
Invoquer les égrégores ne nous
amènera pas bien loin sur le thème de la démocratie comme argument comme quoi
il y aurait une pensée soi-disant magique là-dedans (encore une caricature).
D’ailleurs, sans rapport avec la démocratie, il y a de quoi étudier le
sous-bassement imitatif de ce que a été appelé « égrégore ».
Enfin, je n’y peux rien si dans
votre solipsisme rêvé de sage sous un chêne, vous considérez que l’enfer, c’est
les autres.