Pour une démocratie réelle (I : qu’est-ce que la démocratie ?)
Albert Camus avait écrit que « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » (dans « Sur une philosophie de l’expression », publié en 1944 dans Poésie 44 (Albert Camus, Œuvres complètes, tome I, La Pléiade, p. 908).
Or on tombe des nues cotonneuses où nous sommes enveloppés en apprenant (en particulier avec Étienne Chouard qui parle de mensonge « sémantique et lexical » : « nous appelons démocratie son strict contraire », dans une émission d’Ici et Maintenant avec André-Jacques Holbecq rediffusée le 13 février 2012) que les tribuns ont appelé « démocratie » durant plus de deux millénaires, est en contradiction avec la novlangue des classes dominantes qui se sont appropriées ce mot mélioratif depuis deux siècles de régime électoral.
Il s'agit donc ici de rétablir ce qu'est la démocratie, de renommer vraiment ce qu'on appelle faussement « démocratie », et enfin et surtout de proposer un moyen d'établir pacifiquement la démocratie : la constitution d’un parti démocratique avec tirage au sort des candidats aux élections encore en vigueur.
À Coluche.
« Si tous ceux qui n'ont rien n'en demandaient pas plus, il serait bien facile de contenter tout le monde. »
Avant lecture : le texte étant ici figé, les versions corrigées de ce texte sont publiées là.
Concepts et étiquettes
Il faut faire la distinction entre les concepts, que l'étymologie (étymologiquement la signification vraie) nous permet de révéler et définir, de la novlangue des dominants (l'oligarchie) qui font une valse aux étiquettes mensongères afin de tromper les peuples. Et comme disait Coluche, « C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison. ».
1. La façade ou vitrine démocratique
Ce texte Avait comme premier titre un pléonasme : « Pour une démocratie populaire », représentant doublement qu'il s'agit d'un gouvernement par le peuple. Par contre, la connotation diverge : méliorative pour « démocratique » et péjorative pour « populaire », comme si la démocratie devait être sans peuple pour ceux qui ont la tribune pour s’en prétendre et pour forger les connotations. Ce pléonasme s’avère hélas informatif dans un système où la démocratie est gangrénée par l’oligarchisme et le ploutocratisme, et où « la démocratie » est un mensonge de ceux qu’elle menace et qui l’empêchent. Dans L'Empire du moindre mal (Essai sur la civilisation libérale), Jean-Claude Michéa analyse comment des officines appelées « ateliers sémantiques » ont ainsi participé au dévoiement du concept de démocratie, celle-ci étant dorénavant appelée « populisme » (Climats, 2007, p. 85-86).
Les noms propres des États et des partis politiques sont souvent impropres. Pour les pays ennemis, nous employions ironiquement leur autodénomination : la République Démocratique d’Allemagne (RDA) nous semblait fort peu républicaine et démocratique ; l’Union des Républiques Soviétiques Socialistes (URSS) nous semblait fort peu républicaine et socialiste. Par contre, le langage dominant des puissances capitalistes privées occidentales reprenait l’appellation « communiste » de pays dont les opposants communistes, dès l’autocratie léninienne puis stalinienne, dénonçaient en fait une réalité capitaliste d’État derrière la prétention mensongèrement communiste (dès Mikhaïl Bakounine contre Karl Marx dans Étatisme et anarchie ; puis avec Nikolaï Ossinski et Nikolaï Boukharine contre Vladimir Lénine en 1918 ; Rudolf Rocker dans Les Soviets trahis par les bolchevik ; Anton Pannekoek, Alexandra Kollontaï et Alexandre Chliapnikov en 1921 ; Boris Souvarine en 1935 dans Staline. Aperçu historique du bolchevisme ; Ante Ciliga en 1936-1937 dans Au Pays du grand mensonge ; Maximilien Rubel en 1945 dans « Signification historique de la barbarie stalinienne » ; Tony Cliff en 1948 dans Le Capitalisme d’État en Russie ; Charles Bettelheim en 1974-1982 dans Les Luttes de classes en URSS ; etc.). Cette longue liste montre que les belles étiquettes mensongères collent fort à la réalité qu'elles occultent malgré les efforts de démystificateurs, aussi à cause de délétères intellectuels comme Jean-Paul Sartre qui de retour d’URSS, affirmait que :
« La liberté de critique est totale en URSS et le citoyen soviétique améliore sans cesse sa condition au sein d’une société en progression continuelle. » (Libération, 1954), et sa compagne et camarade Simone de Beauvoir renchérit : « Les camps soviétiques, c’était vraiment des centres de rééducation, une exploitation modérée, un régime libéral, des théâtres, des bibliothèques, des causeries, des relations familières, presque amicales, entre les responsables et les détenus » (1963).
Il en est évidemment de même de toutes les "Démocraties Populaires" dont le double mensonge pléonastique était révélateur de la volonté d'asséner le déni.
Par plaisanterie de ce que vante la classe dominante en France, le pays dont elle s’accapare les biens pourrait être appelé « République Démocratique de France » (RDF), sur le modèle de la disparue République Démocratique d’Allemagne ; car comme l’a écrit Simone Weil en 1940, « nous n'avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à une démocratie. Dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n'a l'occasion ni le moyen d'exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique » (Note sur la suppression générale des partis politiques, Climats, 2006, p. 33).
Tout pouvoir tend à se prolonger et à s’étendre. La classe nouvellement dominante il y a un peu plus de deux siècles, la bourgeoisie, si elle prétendait parvenir au pouvoir contre les privilèges héréditaires de l’eugénocratie royale octo-séculaire des Capétiens, n’abandonne pas facilement ses privilèges. D’ailleurs, le commencement de la dynastie française fut aristocratique, puisque il s'agissait de l’élection du roi Hugues Capet le 1er juin 987 par une assemblée à Senlis des Grands du royaume. Il fut suivi de l’établissement de l’eugénocratie (gouvernement des descendants) ayant pour but d’éviter les violentes rivalités d’accession au pouvoir. L'appellation « aristocratique » est une étiquette mensongère : même s'il y avait des désignations aristocratiques (pour des chefs de guerre victorieux par exemple), le pouvoir dominant était eugénocratique. Les eugénocrates sont des nains sur des épaules de géants dont ils s'attribuent abusivement l'aristocratie.
Cette eugénocratie dura jusqu’à ce que le 12 juillet 1789, le journaliste (ou publiciste, comme on disait alors) Camille Desmoulins haranguât la foule au Jardin du Palais Royal qui appartenait au Duc d’Orléans qui ambitionnait d’être roi à la place du roi.
La nouvelle classe dirigeante post-révolutionnaire décréta que la république qu’elle vantait se ferait par l’entremise d’élections qui ne feront participer le peuple au choix que parmi un panel fort restreint de candidats de droit éligibles, dont souvent uniquement deux types, dans un cadre restreint, seront de fait éligibles.
Il s’ensuivit une confrontation qui n’est qu’un spectacle médiatique, où il ne s’agit que de choisir entre apparemment quelques vedettes, mais en fait entre deux candidats de droite, voire d'extrême-droite, comme le dit Étienne Chouard (sur Ici et Maintenant le 25 octobre 2011 ; et à propos du Parti Socialiste « d’extrême-droite » le 22 février 2012). Le philosophe Jean-Claude Michéa dit la même chose, considérant que presque tous les candidats à l'élection primaire Socialiste auraient pu signer le dernier livre de la patronne du patronat Laurence Parisot (Les Matins de France Culture, 6 octobre 2011).
Clarifions les concepts.
La république consiste en la publicité (caractère public) de la politique, ce qui est d'autant plus effectif que le régime est démocratique, et d'autant moins qu'il est monarchique, oligarchique, aristocratique, ou dominé par les lobbies (comme à Bruxelles et Washington), c'est-à-dire qu'elle est décidée en privé, en secret, dans des chambres closes et autres corridors. Il est remarquable que si en France, nous en sommes à la cinquième « République », c’est que dès la première, il s’agissait de constituer autre chose qu’une démocratie.
La démocratie, c'est le gouvernement par le peuple, comme la ploutocratie est le gouvernement par les riches : prétendre être démocratique avec un gouvernement pour le peuple est une imposture, de la démagogie paternaliste qui s’assimile au prétexte « C’est pour ton bien. », si souvent utilisé afin de justifier quelque sévice d’un supérieur envers un inférieur (voir le livre éponyme d’Alice Miller).
Le référendum relève de la démocratie directe. Le tirage au sort (voire le panel représentatif, plus complexe, moins fiable, plus manipulable, et d’ailleurs utilisé dans les sondages…) relève de la démocratie indirecte ; celle-ci doit être limitée à ce qui prend du temps, comme par exemple pour partie législative la coordination des textes proposés au référendum.
L'élection est un vote pour des personnes, c’est-à-dire ce qu'il y a de plus complexe, d’imprévisible et donc d’incontrôlable ; alors que la démocratie, c'est voter pour des textes, des lois, qui seront d'autant plus compréhensibles qu'ils auront été rédigés par le peuple et non par des avocats, juristes ou autres spécialistes avec leur jargon incompréhensible (alors que nul n'est censé ignorer la loi...).
L’élection érige des personnes hiérarchiquement au-dessus d’autres. L’élection est une érection. L'élection n’est guère démocratique : car même si le peuple vote, il vote à chaque fois la sortie de la démocratie, sa délégation du gouvernement, avec des scrutins aussi peu démocratiques, autant à l’avantage des oligarques-aristocrates (voire ploutocrates) que ceux-ci ont pu l'imposer dans leurs mandats précédents. D'où la fameuse expression : « élection piège à cons », et l’allégorie de Coluche : « Quand je vois un mec qui n'a pas de quoi bouffer aller voter, ça me fait penser à un crocodile qui se présente dans une maroquinerie. ».
Durant plus de deux millénaires, avant les révolutions états-unienne et française, la démocratie était définie comme le contraire de ce que l’oligarchie veut nous faire croire.
Aristote écrivait qu’ « il est considéré comme démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort et comme oligarchique qu’elles soient électives » (Politique, IV, 9, 1294 b 7-9) ; « Les élections sont aristocratiques et non démocratiques : elles introduisent un élément de choix délibéré, de sélection des meilleurs citoyens, les « aristoï », au lieu du gouvernement par le peuple tout entier. » (Politique, IV, 1300b4-5).
Spinoza écrivit que si la politique « se fait par une assemblée sortie de la masse du peuple, l’État s’appelle démocratie ; si c’est par quelques hommes choisis, l’État s’appelle aristocratie ; par un seul enfin, monarchie. » (Traité politique, chapitre II : « Du droit naturel », paragraphe 17). C'est ce que les politiciens veulent nous faire croire, que leurs assemblées sont sorties de la masse des peuples. Spinoza précise que ce qui « distingue essentiellement » la démocratie « du gouvernement aristocratique, c’est que, dans ce dernier, la seule volonté du conseil suprême et une libre élection font nommer tel ou tel citoyen patricien, en sorte que nul ne possède à titre héréditaire et ne peut demander ni le droit de suffrage, ni le droit d’occuper les fonctions publiques, au lieu qu’il en est tout autrement dans le gouvernement dont nous allons parler. » (Traité politique, chapitre X : « De la démocratie », paragraphe 1). En une phrase, Spinoza rattache l’élection à l’aristocratie et en détache l’hérédité.
« En effet, il y a cette différence principale entre le gouvernement démocratique et l’aristocratique, que dans celui-ci le droit de gouverner dépend de la seule élection, tandis que dans l’autre il dépend, comme je le montrerai au lieu convenable, soit d’un droit inné, soit d’un droit acquis par le sort » (Traité politique, chapitre VIII : « De l’aristocratie », paragraphe 1).
Pour Montesquieu, « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui n'afflige personne ; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. » De l'Esprit des lois, livre II : « Des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement », chapitre 2 : « Du gouvernement républicain et des lois relatives à la démocratie »).
« L'amour de la république, dans une démocratie, est celui de la démocratie ; l'amour de la démocratie est celui de l'égalité. » (De l'Esprit des lois, livre V : « Que les lois que le législateur donne doivent être relatives au principe de gouvernement », chapitre III : « Ce que c'est que l'amour de la république dans la démocratie »).
« Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée. Un an est le temps que la plupart des législateurs ont fixé ; un temps plus long serait dangereux, un plus court serait contre la nature de la chose. » (De l'Esprit des lois, livre II : « Des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement », chapitre III : « Des lois relatives à la nature de l’aristocratie »)
Pour Jean-Jacques Rousseau, « Il y a donc trois sortes d'aristocratie : naturelle, élective, héréditaire. La première ne convient qu'à des peuples simples ; la troisième est le pire de tous les gouvernements. La deuxième est le meilleur : c'est l'aristocratie proprement dite. » (Du contrat social, Livre III, chapitre 5 : « De l'aristocratie »).
Rousseau anticipe surtout le mensonge de la démocratie représentative et la servitude volontaire des citoyens :
« La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n'y a point de milieu. [...] Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi. Le peuple Anglais pense être libre, il se trompe fort il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement : sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dans les courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il la perde. [...] L'idée des représentants est moderne : elle nous vient du gouvernement féodal, de cet inique et absurde gouvernement dans lequel l'espèce humaine est dégradée, et où le nom d'homme est en déshonneur. » (Du contrat social, livre III, chapitre 15 : « Des députés ou représentants »). Il est révoltant que nous soyons traités comme des bêtes, alors que comme l’avait écrit Aristote, l’humain est un animal politique, et que même le chimpanzé l’est déjà, comme l’a montré Franz de Waal dans La Politique du chimpanzé (Odile Jacob, 1995).
L’historien états-unien Samuel Williams écrivait en 1794 : « La représentation […] a été graduellement introduite en Europe par les monarques ; non pas avec l’intention de favoriser les droits des peuples, mais comme le meilleur moyen de lever de l’argent », The Natural and Civil History of Vermont, Walpole (NH), 1794, dans Charles S. Hyneman & Donald S. Lutz (eds), American Political Writing During the Founding Era 1760-1805, tome II, Liberty Press Edition, 1983, p. 964).
Gracchus Babeuf fut un des rares révolutionnaires à revendiquer la démocratie : « l’un la désire bourgeoise et aristocratique, l’autre entend l’avoir faite et qu’elle demeure toute populaire et démocratique » (cité par Jens A. Christophersen, The Meaning of « Democracy » : As Used in European Ideologies from the French to the Russian Revolution, Universitetsforlagets Trykningssentral, 1968, p. 16 ; cité par Francis Dupuis-Deri dans son excellent article L’esprit antidémocratique des fondateurs de la « démocratie » moderne, Agone, N° 22, septembre 1999, pp. 95-113).
Dans Le Tribun du peuple (29 novembre 1795), rejetant une proposition qui invitait les républicains à se liguer contre la monarchie, Babeuf en profitait pour se distinguer en démocrate de ses pseudo-alliés républicains :
« Vous ne paraissez réunir autour de vous que des républicains, titre banal et fort équivoque : donc vous ne prêchez que la république quelconque. Nous, nous rassemblons tous les démocrates et les plébéiens, dénominations qui, sans doute, présentent un sens plus positif : nos dogmes sont la démocratie pure, l’égalité sans tâche et sans réserve ». (Ibidem).
James Madison, principal artisan de la Constitution états-unienne, était aristocrate et antidémocrate, car il croyait que les représentants seraient plus sages, plus capables de sacrifier leur intérêt pour le peuple que le peuple lui-même (Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Calmann-Lévy, 1995, p. 12-13). En ploutocrate, il agit « pour protéger la minorité des nantis face de la majorité » (Jonathan Elliott Ed., The Debate in the Several State Conventions on the Adoption of Federal Constitution, 1787, Yates Minutes, 1836, vol. 1, p. 450).
Il argumentait : « Si chaque citoyen d’Athènes avait été un Socrate, chaque assemblée athénienne aurait été malgré tout une cohue » James Madison, Alexander Hamilton & John Jay, The Federalist Papers, Penguin books, 1987, p. 336
Alexander Hamilton, fondateur du Parti Fédéraliste, affirma que la révolution états-unienne n’était que d’apparence et d’apparat : « Il n’y a pas eu de changements dans les lois, il n’y a pas eu d’interférence avec les intérêts de quiconque, tout le monde est resté à sa place et, la seule altération, c’est que le siège du gouvernement a changé » (selon De Charles Albert Moré de Pontgibaud, A French Volunteer in the War of Independence, Paris, 1897, p. 147, cité par Samuel Eliot Morison, The Conservative American Revolution, Anderson House-The Society of the Cincinnati, 1976, p. 17).
John Adams, premier vice-président puis deuxième président des États-Unis affirma son antidémocratisme aussi : « L’idée que le peuple est le meilleur gardien de sa liberté n’est pas vraie. Il est le pire envisageable, il n’est pas un gardien du tout. Il ne peut ni agir, ni juger, ni penser, ni vouloir » (James A. Morone, The Democratic Wish : Popular Participation and the Limits of American Government, BasicBooks, 1990, p. 33).
L'abbé Emmanuel-Joseph Sieyès, dans son discours du 7 septembre 1789 opposa gouvernement "représentatif" et démocratie, avant que l'oligarchie ait voulu qu'on les confonde afin de tromper le peuple et désamorcer ses revendications :
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (« Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale », in Les Orateurs de la Révolution française. Les Constituants, Tome I, Paris, Gallimard, 1989, p. 1025 et 1027)
D'ailleurs, Sieyès était contre le suffrage universel mais pour le suffrage censitaire, car seuls les citoyens actifs, qui s'enrichissent, mériteraient de voter selon lui ; et cet élément à la fois ploutocratique et aristocratique fut introduit dans la Constitution française du 3 septembre 1791 dont il fut corédacteur.
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