Vous parlez de la démocratie comme d’un
« faux mot ». Déjà, le concept de « faux mot » est assez
nouveau, inattendu. On parle de fausseté pour des assertions ou des croyances
en général. En plus, je mentionne les définitions de quatre grands philosophes
classiques (Aristote, Spinoza, Montesquieu et Rousseau) qui n’avaient pas de
problème à définir précisément, concisément et unanimement la démocratie. Soit
vous vous rattachez à quelque autre philosophe qui aurait parlé de ce « faux
mot », et je vous serais gré de me le citer, soit je vous invite à publier
votre démonstration inédite.
Vous m’attribuez l’attribution de qualités
au peuple qu’il n’aurait pas, mais vous ne mentionnez pas lesquelles…
Bon, déjà, maintenant vous admettez
que le peuple n’est pas qu’un concept (une représentation), mais aussi une
réalité.
Comprenez-vous qu’une volonté
peut-être collective ? Quand avec un ami et comme cet ami, je veux aller
au cinéma, nous voulons aller au cinéma. Pour ce qui est du
peuple, 93,2% peuvent vouloir la même chose, comme par exemple 93,2%
des Islandais qui ont voulu qu’on ne « rembourse » pas la dette inique
aux banques. Les aristocrates actuels votent plus comme les banquiers et
leurs chiens de garde (dont ils font partie), c’est-dire les quelques pourcents
qui restent et qui avaient leurs privilèges à conserver jalousement. Ils feront
en sorte qu’on n’ait pas de tel référendum, et que tout se décide loin du
peuple et contre lui.
93,2%, ce n’est pas une volonté
universelle (la totalité du peuple), mais générale (la plupart des citoyens,
une très grande majorité), et c’est forcément plus légitime que la moitié plus
un ; et surtout bien plus légitime que notre gouvernement traître, sans
mandat impératif, et votre monarque (de droit divin ?) perdu seul parmi les
glands de son chêne. Je voudrais que le peuple soit libéré de ses chaînes.
En fait afin qu’il n’y ait pas de
démocratie, vous demandez l’impossible : c’est-à-dire que les millions de
citoyens rédigent ensemble les textes (qu’ils n’auraient plus besoin de voter donc ?),
alors que comme les mathématiques le montrent, dans un sondage honnête (et non
publié pour ne pas influencer le vote), un millier de personnes choisi
totalement au hasard (pas de biais comme par exemple ceux pouvant répondre à un
téléphone fixe…) seront représentatives de la totalité. En plus, la
constitution démocratique exigerait qu’il faille le vote du peuple par les
référendums, pour que les textes, rédigés par ce millier de personnes, soient
enfin validés (et un texte validé à 51% serait plus contestable et révisable qu’un validé à 93%). Alors, que demande le peuple ?
Votre idéal de grand sage aristo-monarchique,
sous son chêne ou sur son nuage, est bien plus un rêve de midinette fantasmant
sur le prince charmant que le mien, qui a des débuts de réalisation dans le
premier pays touché par la crise financière de 2008, c’est-à-dire l’Islande (et
aussi dans les pays où le référendum d’initiative populaire est praticable, pas
comme en France).