« Doit on comprendre que l’on imposera nos vues par la force au reste de l’UE ? »
Non ça veut dire qu’il ne vaut mieux pas mettre cet argument menaçant et coercitif sur la table ouvertement comme je l’ai déjà dit et simplement parler de rapport de force... ce que malheureusement trop peu de gens comprennent, eux qui n’ont que l’économie dans la tête. Mais même si on ne le dit pas, nos interlocuteurs qui ne sont pas des perdreaux de l’année savent très bien ce qu’est un rapport de force et qu’il faut toujours rester poli avec la France histoire de ne pas nous faire montrer les dents. Je n’invente rien c’est comme ça que ça marche depuis toujours et seule une désinformation totale peut fait croire le contraire, profitant de la brèche qu’on ne peut pas avancer ouvertement cet argument médiatiquement.
La réalité d’un rapport de force, c’est le fusil, pas le billet, ni même le lingot. Bref dans tout les domaines quasiment, c’est soit avec l’accord de la France soit rien du tout, tout simplement parce que nous sommes beaucoup trop forts pour qu’on nous impose quoi que ce soit. Et cela vaut aussi pour l’Allemagne. Il faut d’ailleurs ajouter que même économiquement l’Allemagne ne peut rien contre nous.
Tout d’abord nous avons leur monnaie au moins autant qu’ils ont la notre... alors s’ils nous agressent ils s’agressent eux même. De plus c’est notre premier partenaire économique, mais l’import/export ne représente que 22% de notre PIB, ce qui veut dire que l’Allemagne n’a que la plus grosse fraction des 22% restant parmi nos nombreux partenaires... bref même avec une coupure totale de toute façon impossible, c’est pas non plus complètement dramatique. En revanche l’Allemagne pays exportateur verrait un nombre incalculable d’entreprises en difficulté sans le marché français comme débouché, alors que nos entreprises limiteraient les pertes sur notre propre marché. En clair même sans la force brute, c’est plutôt nous qui les tenons par les couilles que l’inverse.
La fausse attitude de Sarkozy face à Merkel n’est qu’un mensonge pour faire croire qu’il n’a pas le choix, en réalité il en profite pour appliquer des mesures inacceptables pour nous autrement que face à une fausse impuissance. C’est d’ailleurs pas pour rien que l’Allemagne n’a rien pu faire en Europe sans nous demander l’autorisation avant. En clair l’occasion fait le larron et Sarkozy a profité de la crise pour nous faire croire qu’ « il n’a pas le choix, il doit nous tondre, c’est le mieux qu’on puisse obtenir avec l’Allemagne toute puissante qui commande etc »... mes fesses !
En gros pour bien faire comprendre ce qu’est la France, qu’il annonce la construction de 50 Rafales, la construction de 2 sous-marins nucléaires et de deux porte-avions et le renouvellement complet de nos chars et autres véhicules terrestres, le retour du service militaire, un éventuel nouvel essai nucléaire et l’envoi en orbite d’un satellite militaire, le tout financé par la planche à billet de la banque de France en Euros et on verra si les froncements de sourcils ne se transforment pas en sourires polis et en concessions politiques gigantesques... évidement pas la peine d’aller jusque là entre gens civilisés, ils savent très bien que c’est possible et que donc, il faut nous écouter attentivement quand on parle.
A part ça, je n’ai pas la référence exacte de la vidéo puisque c’était une vidéo, mais je vous l’assure, ça vaut ce que ça vaut. Par contre il me semble que dans le livre de Jacques Généreux « Nous on peut », cette éventualité est aussi abordée. Cela dit il faudrait déjà que la stratégie pour emprunter au taux de la BCE puisse échouer et je persiste, je ne vois pas comment.
Pour le reste, que vous avez tout à fait raison de souligner, la question se posera le moment venu dans des termes tout à fait différent. En effet une fois que la ligne maginot légale a été contournée par la France, les autres pays s’y engouffreront forcément... et un nouveau cycle de négociation s’ouvrira forcément. On ne peut pas laisser tout le monde violer toutes les règles qui les arrange, prêt forcé ici, planche à billet là-bas puisque les banques centrales restent les émettrices et j’en passe. Le chaos que cela entrainerait ne peut que déboucher sur une renégociation de l’Euro et de l’Europe afin d’empêcher le chaos et d’obtenir un nouveau consensus.
Alors bien sur les proposition de convergence sociales et autres ne sont pas assurées de l’emporter, mais bien malin est celui qui peut prévoir le résultat de ces négociations une fois que tout les tabous ont été balayés et que tout peut à nouveau être posé sur la table, l’existence même de l’UE et de l’Euro étant en jeu. Une fois que les gouvernements de droite n’auront plus leur cache sexe européen comme excuse, ils auront bien du mal à réclamer l’austérité volontairement face à leurs propres peuples alors que plus rien ne les y oblige...
C’est le dernier pari. La dernière chance de l’Europe qui ne peut que s’effondrer sinon. Il vaut mieux une bonne Europe que pas d’Europe, il vaut mieux un bon Euro que pas d’Euro et donc il faut essayer. Les patriotes qui croient tant à la force de la France devraient être les premier à croire en nos capacités à la changer. C’est notre devoir et nous sommes assez fort pour espérer y arriver. Sinon tant pis, mais abandonner le navire avant même qu’il n’ai commencé à couler, c’est idiot et même lâche. Quand il sera foutu alors on envisagera de le quitter, pour l’instant il faut penser à reprendre la barre à ces financiers qui nous mènent droit vers les rochers.