Mon cheval s’appelle Hélios, il est beau comme le soleil mais c’est aussi une sacré personnalité (d’autres appellent ça : une bourrique). Sous son tempérament qui peut impressionner, se cache en fait une vraie feignasse. Ce n’est pas moi qui vais lui reprocher d’être intelligent parce qu’il a tout compris du système... !
A la lecture de votre pseudo, un nom pour lequel j’ai donc une tendresse particulière, je ne peux m’empêcher de tomber dans une sorte d’anthropomorphisme inversé qui conduit à me demander si vous n’avez pas lu l’article et les commentaires à la suite, quelque peu en diagonale...
Emporté par vos talents d’acteur, vous avez succombé à la facilité et en avez trop fait ! J’ai supporté Véolia en marchand de sciure mais arrivée à « perte de dignité des citoyens », il m’a fallu un moment pour m’en remettre car je riais trop.
Vous vous braquez sur cette histoire de sciure ; vous tombez dans le piège de ceux qui veulent réduire « l’écolovie » (néologisme inventé par l’un des commentateurs avertis justement) à une histoire de « chiotte à la sciure » plutôt politisée puisque Bové a été cité afin de discréditer l’idée. De là, le titre de mon article...
J’ai fait le choix d’aborder ce thème de façon badine afin de ne pas rebuter néanmoins le sujet est très sérieux ! Non seulement, il dépasse du cadre : « pour ou contre la sciure » mais en plus, il ne s’agit pas ici de propagande.
Les utilisateurs de toilettes sèches n’ont pas tous une carte de parti..., loin s’en faut ! Nombreux sont ceux qui je crois, pensent même qu’il est urgent de sortir de ce type de piège à ... pour aller de l’avant mais bon, vu le nombre d’articles passionnés sur les élections, on sait que le chemin est long avant la plage !
Ma grand-mère avait peur des communistes (merci Alzheimer, elle n’a plus peur de rien désormais). Aujourd’hui, après les « Rouges » puis les « Barbus », il y a un nouvel ennemi identifié : l’intégrisme « vert » d’après vous et toujours symbolisé par un détail.
Pitié, arrêtons avec la sciure ! Bien évidemment il n’est pas question d’aller couper des arbres pour les toilettes mais d’utiliser un déchet gratuit carbonné (sciure, copeaux de bois, feuilles mortes, cartons déchirés...) si on a la chance de pouvoir faire un compost. Pour autant, doit-on croire que c’est une idée possible uniquement en « autarcie » au fin fond de l’Ariège par exemple ? Encore une idée reçue ! A dix km de Paris, j’imagine que les gens qui ont un jardin, n’ont pas nécessairement une peau de bête sur le dos. Ce n’est pas antinomique avec l’envie d’avoir un ordi ou autre plaisir dit « moderne ». Mieux, je crois que si cette idée marche et au Nord de la France et au Sud de la France, c’est parce que les gens ont d’abord des préoccupations assez basiques. Se faisant plumer tous les jours de diverses manières, à défaut de pouvoir réduire la facture d’électricité, ils ont peut être simplement le désir de faire des économies de flotte et de manger de bons légumes. Si en plus, leur démarche contribue à préserver l’environnement, c’est tout bénéfice pour la communauté. Ergoter sur la présence ou non d’une scierie à proximité, c’est comme se demander s’il est possible de manger selon que le supermarché se trouve à 500 m ou 10 km...
Bien sûr que le marché est en train de se saisir de l’occase. Au vu maintenant du prix du seau en inox, il y a de quoi se tordre les côtes d’ailleurs même si un bac en plastique alimentaire remplit tout aussi bien cet usage. Bien sûr, qu’avec les poêles à pellets, la fourniture gratuite de sciure ou copeau sera moins aisée et alors ? Il y a toujours des solutions à tout. Ceux qui utilisent les pellets pour se chauffer, en prélèvent une partie pour la réserver aux toilettes sèches. Même en achetant, ils sont paraît-il gagnants à la fin de l’année. D’autres qui ont des haies et des arbres à tailler, utilisent leur broyeur à végétaux pour réduire des déchets qui remplacent la sciure. Ailleurs, chaque région du globe a sa propre façon de concevoir les toilettes sèches. Cette somme de situations individuelles n’est en rien anecdotique. Elle induit au contraire une prise de conscience sur un problème plus général.
Les toilettes sèches = amorce d’un nouveau paradigme.
C’est ainsi qu’on démarre par un « chiotte à la sciure » aujourd’hui et que l’on finit par un système d’égout totalement innovant dans 100 ans.
« L’écolovie » est parfois synonyme de progrès technologique...
Tous les « on ne peut pas faire autrement », feraient mieux de prendre conscience qu’ils ne veulent entendre aucun argument... Ils ont la tête enfoui dans la caisse à chat que vous semblez bien connaître puisque évoquez avec aisance son usage. Pourtant, la réalité est là sous leurs yeux : les toilettes sèches (avec ou sans sciure) se déclinent de diverses manières selon le portefeuille ou la culture.
Quant à dire que c’est « impossible » pour une ville ! Il faut sortir de chez soi et partir en Allemagne ou mieux en Suède pour constater que c’est déjà en pratique chez les citadins.
je vous invite à consulter tous les liens référencés, ils n’ont pas été cités pour « faire joli » mais pour permettre d’approfondir un thème complexe...
(qui n’a rien à voir avec un site prônant l’autarcie)
et puisque vous écrivez que vous faites partie d’un ECOSYSTEME (j’ai conservé vos majuscules), voici deux tableaux explicites sur ce que cela induit :
La loi de base
Chaque kilogramme de biomasse végétale et animale qu’on ne réintroduit pas d’une manière conjointe dans le processus de formation des sols, affaiblit la capacité de production de l’écosystème et devient une menace de pollution des eaux et/ou de l’air.
Il en résulte toujours une perturbation des grands cycles naturels comme celui de l’azote, du phosphore du carbone et aussi de l’eau.
Biomasse végétale
Biomasse animale
Bois, feuilles mortes, pailles, tiges, fanes, rafles, etc.
Dépouilles des animaux, déjections animales et humaines.
Riche en carbone, pauvre en azote.
Riche en azote, pauvre en carbone.
Rapport carbone/azote (C/N) élevé (jusqu’à 300).
Rapport carbone/azote (C/N) peu élevé (environ 7).
Sans l’association judicieuse de ces deux types de biomasse et leur introduction dans le processus de formation des sols, il n’y a ni gestion de l’eau, ni production alimentaire durables.
A contrario : la mobilisation et l’introduction dans le processus de formation du sol de toute la biomasse disponible sortirait le monde de ses problèmes d’eau et de ses problèmes alimentaires en moins de deux générations, sans mobiliser des capitaux importants.