LA VRAIE NATURE DE L’UE DÉMASQUÉE
BRANLE-BAS DE COMBAT GÉNÉRAL
DANS L’UNION EUROPÉENNE CONTRE LA DÉCISION SOUVERAINE DE L’ARGENTINE DE
RENATIONALISER SA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE
Pour faire suite cet article, je signale que la décision souveraine du
gouvernement de Buenos Aires de renationaliser la compagnie pétrolière
YPF (à 51%) suscite un tollé et des menaces ahurissantes de la part de
l’Union européenne et de plusieurs pays européens. Ils en appellent
notamment au G20, au FMI et à l’UE pour faire cesser ce « scandale » que
constitue un gouvernement qui agit en faveur de la majorité de sa
population.
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1) Le gouvernement espagnol, furieux, a convoqué deux fois en une semaine l’ambassadeur argentin pour lui dire :
- que l’expropriation d’YPF « rompt la bonne entente entre Espagne et Argentine »,
- qu’il s’agit d’un « geste hostile à l’Espagne »,
- qu’il va conduire l’Espagne à annoncer des mesures de rétorsion «
fortes » dans les jours à venir, dans les domaines diplomatique,
commercial, industriel et énergétique
[source : http://www.romandie.com/news/n/Petrole_l_Espagne_reagit_a_l_expropriation_d _YPF_par_l_Argentine47170420122053.asp]
2) Le Président de la Commission européenne, José Barroso - qui est de
nationalité portugaise et que cette affaire ne devrait pas concerner -
s’est dit « extrêmement déçu » de la décision de faire passer 51% d’YPF
sous le contrôle de l’État argentin et des provinces du pays.
Cette réaction a de quoi surprendre venant de l’ancien leader des
étudiants « maoïstes » du Portugal de 1974. Elle se comprend davantage
lorsque l’on connaît la carrière ultérieure de M. Barroso, devenu
ensuite boursier de l’OTAN, étudiant à Washington, puis Premier
ministre portugais.
À ce poste éminent, il avait soulevé un
scandale en 2003 lorsqu’il avait voulu vendre de gré à gré la compagnie
nationale pétrolière du Portugal à prix d’ami au fonds d’investissement
Carlyle, qui gère, entre autres, les fortunes de la famille Bush et de
la famille Ben Laden.
Brader les sociétés pétrolières publiques à
des amis est donc conforme à l’éthique de M. Barroso. Mais qu’un
gouvernement s’avise de faire le chemin inverse, en renationalisant des
entreprises publiques devenues privées, lui semble monstrueux.
3) Récitant la même leçon que M. Barroso, la Haute représentante de l’UE
pour les Affaires étrangères, la Britannique Catherine Ashton "of
Upholland", a estimé quant à elle que la décision du gouvernement
argentin envoyait « un très mauvais signal » pour les investissements
étrangers dans le pays. Elle s’est même faite menaçante en prévenant que
l’UE « étudiait toutes les voies possibles pour répondre à Buenos
Aires. »
L’inénarrable « baronne travailliste » [sic] s’est dite aussi
« alarmée » par le fait que la présidente argentine Cristina Kirchner
ait fait référence dans son discours « à des mesures similaires qui
pourraient concerner bientôt les investissements dans les
télécommunications et le secteur bancaire en Argentine. »
Vu de l’UE, une telle volonté paraît en effet le comble du sacrilège !
[source : http://www.romandie.com/news/n/_L_expropriation_d_YPF_Repsol_en_Argentine_e nvoie_un_tres_mauvais_signal41170420121755.asp
4) Mme Lagarde, la Française ultra-pro-états-unienne copine de Dick
Cheney et directrice du FMI, a fait savoir que le Fonds monétaire
international déplore que « l’Argentine soit imprévisible ». Le FMI,
lui, est parfaitement prévisible....
5) Le gouvernement
britannique vient se se joindre à ce concert de lamentations et de
menaces : un communiqué du ministre britannique des affaires étrangères,
William Hague, a fait savoir que Londres est « très inquiet » de
l’annonce de l’Argentine.
En précisant que « la décision de Buenos
Aires va à l’encontre de tous les engagements pris par l’Argentine au
G20 de promouvoir la transparence et réduire le protectionnisme », le
gouvernement britannique ajoute qu’il va « travailler avec l’Espagne et
l’Union européenne pour s’assurer que l’Argentine respecte ses
engagements et obligations internationaux. »
CONCLUSION
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La décision de l’Argentine de renationaliser sa compagnie pétrolière a
le mérite de faire tomber les masques de ce qu’est la prétendue «
construction européenne. »
Loin de viser au bonheur des
peuples et à la paix dans le monde, elle vise à l’accaparement des
richesses du monde au profit d’une oligarchie des affaires et de leurs
actionnaires, quitte à susciter la guerre. Elle n’hésite pas un instant à
prendre fait et cause pour des intérêts industriels et financiers
privés contre la décision d’une grande nation souveraine et elle
retrouve aussitôt des accents guerriers et néo-coloniaux.
Pour les citoyens français, la leçon argentine est double :
- d’une part, cette affaire prouve une énième fois à quel point
l’appartenance de la France à l’Union européenne salit notre image aux
yeux du reste du monde.
En 1964, lorsque de Gaulle était allé à
Buenos Aires, ce sont des centaines de milliers d’Argentins qui
s’étaient pressés sur son passage pour acclamer le nouveau « libertador »,
celui qui osait tenir tête à Washington, à l’Europe fédérale et aux
puissances d’argent. De nos jours, la France vue d’Amérique latine est
perçue comme indigne de son passé glorieux. Elle est vue comme le larbin
méprisable des intérêts de ces mêmes forces financières et atlantistes
qu’elle combattait jadis.
- d’autre part, il suffit de prendre
connaissance des réactions listées précédemment pour imaginer ce que
seraient les réactions de la Commission européenne et des autres États
membres de l’UE si la France se mettait en tête de « désobéir aux
traités européens » comme ose le promettre M. Mélenchon à ses électeurs
crédules.