Cher Jipi,
Je n’écrirai rien de mieux que ce commentaire que vous venez de déposer.
Je savais par ailleurs que cet article susciterait de vives réactions parce qu’il était certain qu’une partie de mon texte serait totalement occultée, à savoir celle-ci : « il est vrai qu’il existe différentes catégories de rap, à la fois en termes de musicalité et de textes. J’ai toutefois été frappée par ce qui semblait fédérer toutes les catégories : la souffrance, la douleur, la colère, parfois bien pire. Le genre musical semble être une litanie et il est vrai que la plainte peut parfois être belle et pertinente. Mais ce n’est pas du rap intelligent que je souhaite parler ici, car ce n’est malheureusement pas celui-ci que le public des éducateurs écoutent. »
Pourquoi certains ont-ils fait le choix de ne pas entendre cette sorte d’avant-propos ? Parce que ces thèmes d’actualité sont tellement affectivés que certains ne sont plus en mesure de s’inscrire dans un débat citoyen, respectueux et constructif. D’autres encore font le choix du registre de la provocation, voire de l’agressivité, si la chose les soulagent de certains maux... Laissons-leur cette jouissance.
Ce qui est génant, c’est que durant ce temps, le vrai débat n’a pas lieu, car si certains l’ont bien compris, ce n’est pas du rap ni de la liberté d’expression dont il est question ici mais d’une certaine forme d’appel à la haine, au sexisme et à la destruction qui utilise un certain vecteur, ce « rap » bien particulier.
Les victimes de phénomène ne sont ni vous, ni moi, adultes, qui savont faire la part des choses. Les victimes sont des gamins fragiles, électriques, destructurés. Libre à nous, à présent que les choses sont dites, de philosopher, de nous agresser ou d’en parler...
Isabelle Buot-Bouttier