@Prismo Esse
"Pour le
FDG, il s’agit d’une révolution civique, une insurrection citoyenne.
Elle se fera par les urnes, pas par les armes !«
Il faut décidément toujours se méfier quand on use de l’ironie : c’est de moins en moins compris. Je n’ai jamais pensé que Mélenchon et ses mélenchonistes voulussent objectivement remettre la terreur de 93 à l’ordre du jour. Ils sont dans la rhétorique, et non pas dans le réel. Ils pataugent dans le rêve (ou le cauchemar) et s’emploient à flatter les plus bas instincts des masses : le ressentiment, la haine, exactement comme ceux de l’autre Front. A la fin on poussera tout ça à la balayette dans le coin de Hollande et on continuera faire le lit du libéralisme, comme d’habitude.
Il y a des mots qu’on ne devrait plus employer sans rire »révolution citoyenne« , par exemple. C’est à partir de 1989 et du bicentenaire qu’on a commencé à user et abuser de cet adjectif, pour mieux dissimuler qu’on était en train de foutre en l’air tout de qui restait des acquis positifs (il y en avait tout de même quelques uns) de la révolution française. C’est le 10 juillet 89, par exemple, que les socialeux promulguaient, non sans cynisme, la loi d’orientation qui avait pour fonction de détruire l’école républicaine pour casser l’ascenseur social. Le rôle des socialistes aura toujours été de pratiquer les grandes amputations que la droite ne peut pas réaliser : celui qu’on veut démembrer et qui le sait hurle et se débat. Il faut d’abord l’attacher, l’anesthésier pour l’empêcher de gueuler comme un goret. La rhétorique »de gauche", avec sa phraséologie bien particulière, est le meilleur des anesthésiants. Il va sans dire que si j’étais un capitaliste, je ne m’en vanterais évidemment pas, mais c’est pour Mélanchollande que je voterais, et plutôt deux fois qu’une : j’irais jusqu’à bourrer les urnes.